« Le monde est contrôlé par à peu près six mille individus, soit 0.0001% de la population mondiale. Ce sont eux qui décident des marchés, des tendances, des dépenses, des besoins, des priorités. Bref, ils façonnent le système. Il s’agit de politiciens, certains militaires, et quelques milliardaires essentiellement.
Pour accéder à ces fonctions, il faut beaucoup d’ambition et un amour immodéré du pouvoir, qui permet de supporter les sacrifices nécessaires et la pression démesurée.
Ces deux facteurs sont les moteurs de ceux qui contrôlent le monde.
Des moteurs pervers, car il s’agit de névroses. De déviance de personnalités déséquilibrées d’une certaine manière.
Ainsi le monde est façonné par des déviants puissants.
Comment notre planète ne pourrait-elle pas prendre une trajectoire de destruction ?
Il faut se rendre à l’évidence.
Il n’y a aucune fatalité religieuse.
Rien qu’une logique animale.
Ce sont les êtres les plus agressifs de notre meute qui ont pris les rênes et nous les suivrons aveuglément.
Vers le précipice ».
Voilà je termine le Cycle de l’homme de Maxime Chattam avec ce très bon thriller « La théorie Gaïa ». Les 3 tomes sont tous différents, ce n’est pas une suite mais ils ont en commun d’être excellents, haletants et centrés sur la nature humaine… pas la plus belle, plutôt la face sombre, enfin LES faces sombres.
Ici on est entrainé avec Peter, sa femme Emma et Ben, le frère d’Emma, tous trois scientifiques, dans une « drôle » d’aventure. Des recherches sur les tueurs en série sont effectuées, au cœur même de l’ADN pour y découvrir son origine. Recherches très secrètes, hors de toute vérification et de toute sécurité. Venus faire un contrôle pour le compte de la Commission Européenne, ils arrivent en plein dérapage des expériences terrifiantes et extrêmement dangereuses. C’est une véritable course contre la montre pour leur survie mais aussi la survie de l’humanité.
Cœurs trop sensibles s’abstenir absolument. Pour les autres, plongez avec délice et appréhension dans l’horreur !
Bref j’ai beaucoup aimé.
« Emma savait de quoi était capable l’être humain lorsqu’il était acculé, pour sa survie. Les plus faibles avaient péri les premiers, pendant l’assaut des villages. Les bons Samaritains avaient suivi de près, à force de vouloir aider tout le monde, et les courageux s’étaient fait marcher dessus par les vicieux. Elle connaissait cette logique infâme parce qu’elle était l’essence même de l’évolution des espèces. Seuls les plus avides de vie gagnaient le droit de voir le lendemain. Et lorsqu’il était retranché dans ses instincts les plus vils, l’homme redevenait un animal, le prédateur qu’il était et qui l’avait conduit à dominer la chaîne alimentaire ».
Résumé éditeur :
La terre, dans un futur proche…
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : multiplication des catastrophes naturelles, instinct de prédation en pleine recrudescence, accroissement exponentiel des tueurs en série… La planète se meurt et nous sommes son cancer.
L’Humanité est son propre virus.
Appelés d’urgence par la Commission européenne, un couple de chercheurs prend conscience du chaos qui s’annonce. Dans un monde livré aux éléments, où toute la violence de l’homme semble éclater soudain, le secret d’État se révèle explosif. Inavouable.
Survivront-ils ?
Survivrons-nous ?
« La sixième extinction a déjà commencé, lança Emma en s’accrochant à une branche pour franchir une rampe de boue glissante. Et pour la première fois dans l’histoire de notre terre, elle est le fait d’une seule et unique espèce : l’Homo sapiens. Environ 50% des espèces vivantes, depuis notre avènement, ont disparu à cause de notre activité. C’est la plus grosse catastrophe biologique depuis 65 millions d’années. Et il nous aura fallu que 5000 ans de civilisation, comme vous dites. Alors, l' »homme », toujours un modèle de sagesse ? »
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
http://www.babelio.com/livres/Chattam-La-theorie-Gaia/51034
« La peur suintait dans le bâtiment, elle accompagnait Emma, sans un bruit et pourtant si présente, prête à liquéfier ses muscles, à figer son esprit pour qu’elle tombe en catatonie.
La peur était l’antichambre de la folie, et Emma s’y enfonçait, tremblante ».
« D’ignobles musiciens jouaient de leur corps comme d’un instrument, sur la partition de la torture ».
« – Vous êtes en train de me suggérer quoi ? Qu’on se suicide ? Montgowitz baissa le regard.
– Il ne faut pas se faire d’illusions, ajouta-t-il tout bas.
– Je n’ai pas enduré tout ça pour finir ainsi !
– C’est pourtant le propre de nos existences, tout ce qu’on fait au final ne sert pas à grand-chose ! On crève à la fin.
– C’est la politique qui rend cynique ? Mathilde et Olivier vont quitter cette île et vivre une longue vie, et oui, ils feront partie de cette humanité si dangereuse, ils vivront cette extinction massive, mais peut-être qu’ils contribueront à sauver notre espèce, nul ne peut savoir ! »
Billet réalisé le 19 septembre 2014
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