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L’affaire Clara Miller d’Olivier Bal

 

« Je relâche ma main et m’effondre au sol.

Je meurs…

Mon assassin, après avoir vérifié au bout de la ruelle que personne ne nous avait entendus, revient vers moi. Il s’arrête au-dessus de mon corps agonisant. Il me regarde d’un air détaché, limite un peu dégoûté, puis me crache sur le torse.

— Va rôtir en enfer, enculé.

Une balle.

Deux balles.

Trois balles.

L’homme, méthodiquement, retire le silencieux de son pistolet et range son arme dans son holster. Il prend son temps. Il aime ça. Enfin, il s’allume une cigarette et s’éloigne comme si de rien n’était ».

 

 

Résumé éditeur :

Son cadavre est remonté, comme celui d’autres femmes, à la surface de l’eau. Six au total… Là-bas, dans les forêts du New Hampshire, le lieu maudit porte un nom : le lac aux suicidées.

Clara Miller était journaliste. Comme Paul Green, le reporter du Globe qui débarque sur l’affaire. Il avait connu Clara étudiante, et ne croit pas un instant à la thèse du suicide.

Un homme l’intrigue : Mike Stilth, l’immense rock star retranchée à quelques kilomètres de là, à Lost Lakes, dans un manoir transformé en forteresse.

L’artiste y vit entouré d’une poignée de fidèles, dont Joan Harlow, redoutable attachée de presse qui veille sur son intimité et se bat comme une lionne dès que l’empire Stilth est attaqué.

Mais Paul, lui, a tout son temps. Dans sa vieille Ford déglinguée, il tourne inlassablement autour du domaine. Avec cette question : et si, du manoir, la route menait directement au lac ?

 

Dans un roman choral vertigineux, Olivier Bal déroule le tapis rouge sang de la célébrité.

Jusqu’à l’incroyable vérité.

 

496 pages – 12/3/2020

 

 

 

« Je repense à la photo. Un noir et blanc triste et froid. Un cliché sali trouvé dans un canard crasseux. Le cadavre d’une femme. La dernière image que je garderai à jamais d’elle.

Noyée dans un lac. Putain… Je t’ai fait cette promesse et j’irai au bout. Car j’ai la conviction que cette histoire de suicide ne tient pas la route. Tu n’aurais jamais fait ça… Je vais retrouver ton assassin et leur prouver à tous. Parce que je te le dois. Parce que c’est aussi de ma faute… »

 

 

Découverte d’Olivier Bal avec « L’affaire Clara Miller ». Bonne pioche. Ne vous arrêtez pas à la page de couverture qui ne reflète pas la qualité du thriller que nous propose l’auteur ni au début qui paraît un peu confus. C’est un livre choral très bien construit qui monte en puissance, chaque paragraphe nous donnant le point de vue des différents protagonistes de l’histoire, à différentes époques. C’est bien la disparition de Clara Miller qui se serait suicidée qui déclenche l’enquête et l’explosion de tout le « système » qui tourne autour de Mike Stilth, une grande star de la musique et du cinéma. Mais en fait, on parle peu d’elle dans ce roman. Clara était journaliste tout comme Paul Green. Ils ont étudié le journalisme ensemble quand ils étaient jeunes et Paul était amoureux de Clara en secret. Des années plus tard, quand elle meurt mystérieusement après l’avoir appelé à l’aide, Paul n’a plus qu’une idée en tête, élucider le mystère de sa mort. Au prix d’une enquête incroyable, minutieuse et dangereuse… car qui s’attaque à l’idole Mike Stilth s’attaque à un monde noir, ténébreux, tournant autour de la drogue, du sexe et de secrets. Un monde décadent, violent, extrême. Mike est de plus entouré d’une garde rapprochée aux méthodes peu orthodoxes, proches de la mafia. A la tête de cette organisation, Joan, sa manager, impresario et ange gardien dur et implacable. Dans le manoir qui lui sert de demeure, sorte de bunker secret, vit aussi ses deux enfants, Noah et Eva, tenus au secret depuis leur naissance. Que peuvent bien devenir des enfants qui ne sont jamais sortis de cette bulle aseptisée, loin du monde, loin de la normalité… Pas très loin de cet endroit, depuis l’installation de Mike, on retrouve des jeunes filles dans un lac, surnommé depuis le lac des suicidées, des gamines paumées et toxicos, éloignées de leur famille. Parmi elles, Clara Miller. C’est pourquoi Paul va creuser, fouiner dans l’entourage de Mike pour découvrir ce qui lui est arrivé. Au péril de sa vie. Bien écrit, très prenant et montant en puissance, je n’ai pas réussi à lâcher « L’affaire Clara Miller » tant que je n’ai pas su le fin mot de l’histoire. Un très bon thriller avec des personnages étonnants et attachants car personne n’est totalement blanc ou noir dans cette affaire. Je vous recommande vivement cette lecture.

 

 

 

« Bousculades, empoignades, haine et jalousie. Ils se poussent, jouent des coudes. Les visages se succèdent. Je ne réagis pas, je ne montre rien. Comme par automatisme, un sourire figé s’est posé sur mes lèvres.

— Allez, putain. Réveillez-vous ! s’écrie Joan.

— Je ne peux pas, mademoiselle. Il y a des gens. Je ne peux pas…

En effet, devant le capot, des dizaines de fans ont plaqué leurs mains sur l’engin, autant pour l’immobiliser que pour essayer de me voir de plus près. Dehors, c’est l’hystérie. La voiture est quasiment couverte par la foule.

Le véhicule remue de droite à gauche, sous la pression des corps toujours plus nombreux ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Bal-Laffaire-Clara-Miller/1209179 

 

 

 

« Parfois, je joue avec le grand planisphère en bois. Je le fais tourner et je pose mon doigt au hasard quelque part. Venezuela, Yougoslavie, Kirghizistan… D’abord, j’essaie de m’imaginer la vie des gens là-bas, puis je vérifie sur une des encyclopédies.

Je le fais tourner, tourner…

Je pointe mon doigt. C’est le Mexique. Pas si loin de là où je vis, dans le New Hampshire. Pourtant, je n’irai jamais là-bas. Papa ne veut pas que je quitte Lost Lakes. Il paraît que dehors les gens sont fous et méchants, que c’est dangereux. Que le monde du dehors, c’est comme une grande maladie. Alors, Eva et moi, on reste ici. C’est vrai qu’on y est bien ».

 

 

 

« Putain… Clara… Qu’est-ce qu’elle ressemble à Clara…

Elle a des cheveux noirs, coupés assez courts, avec des mèches qui tombent sur le visage. De grands yeux marron soulignés par un mascara qui a coulé, un grain de beauté sur la pommette.

Quelle ressemblance.

Lara, Leah… Clara…

Je lance un regard noir à Caan. Il a un sourire en coin ».

 

 

 

« Mais pour qui se prennent-ils, ces imbéciles ?

L’interview du Globe vient de paraître, malgré nos menaces. J’appelle Claire, mon assistante.

— Il ne faut surtout pas que Mike apprenne que le magazine est sorti. Appelle miss Berkley de ma part, à Lost Lakes, et demande-lui si le coursier a déjà livré les journaux pour la revue de presse de Mike. Si ce n’est pas le cas, dis à l’intendante de récupérer le numéro du Globe et de le mettre de côté. Et surtout, répète-lui bien qu’il ne faut pas que Mike tombe dessus.

— OK. Je m’en occupe de suite.

Kelton a donc pris le risque de sortir le magazine. Il doit vraiment espérer en vendre un bon paquet ».

Un commentaire sur “L’affaire Clara Miller d’Olivier Bal

  1. Pingback: Olivier Bal – L’Affaire Clara Miller | Sin City

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