« Comme si cette somme stupéfiante de coïncidences n’était que des prémices, les signes annonciateurs d’une incroyable vérité : une porte s’est ouverte sur le passé ».
Résumé éditeur :
Montréal, San Diego, Barcelone, Jakarta… Le quarté dans l’ordre. Sur le chemin de Roissy, Nathy s’interroge. Quelles sont les probabilités pour qu’on lui attribue, précisément, ces quatre destinations – les mêmes qu’il y a 20 ans ? Car l’hôtesse de l’air n’a jamais oublié cette parenthèse enchantée – quelques accords de guitare, un regard intense sous une casquette écossaise… Un rêve trop grand, trop fort – 20 ans déjà ! Quel dieu farceur s’ingénie donc ainsi à multiplier les coïncidences ? Quel dieu cruel, à vouloir tout détruire ? Est-il enfin l’heure d’affronter son passé ?
540 pages – 5/3/2020
« Je tente une nouvelle fois de me raisonner. D’ordinaire, être hôtesse de l’air ne m’empêche pas d’avoir les pieds sur terre.
Ce n’est pas la première fois que je ressens cette impression d’avoir déjà vécu la même scène, dans le même couloir, à la même porte d’embarquement, dans le même avion, avec les mêmes équipages, et de ne plus savoir quelle heure il est, ni qui je suis, ni ou je vais. Pékin, Pointe-Noire ou Toronto, surtout quand les vols se répètent trop rapidement et que les jetlags s’accumulent ».
Je continue tranquillement ma découverte de l’univers de Michel Bussi, différent à chaque roman, avec « J’ai dû rêver trop fort ». L’histoire se déroule dans le monde de l’aviation puisque l’héroïne, Nathalie ou Nathy pour les intimes, est hôtesse de l’air. L’intrigue se déroule à deux époques différentes, à vingt ans d’intervalle : l’une en 1999 et l’autre donc en 2019, de nos jours. Nathalie est mariée à Olivier, un ébéniste taciturne qu’elle aime et a deux filles, Laura et Margot. Une belle vie dans une maison au bord de la Seine, tranquille. Jusqu’au jour où Nathalie reçoit le planning de ses vols à venir. Des destinations dans un ordre bien particulier et avec des collègues bien spécifiques également qui lui rappellent l’année 1999 car ce sont les mêmes exactement. Automne 1999, moment où sa vie a basculé. Nathalie, hôtesse de l’air aguerrie, perd peu à peu pied pour se retrouver dans une réalité qui lui semble alternative voire magique tant elle lui fait revivre les évènements passés de cette fameuse année 1999 où elle a connu Ylian, Yl pour elle, un jeune musicien talentueux, poète et si romantique. Nathy au fil des coïncidences avec des moments connus d’elle seule et d’Yl, fait des allers et retours entre aujourd’hui et hier, et tente de mener l’enquête pour comprendre ce qu’il lui arrive car elle le sent, sinon elle va devenir folle. Ne l’est-elle pas déjà ? « J’ai dû rêver trop fort » est une grande histoire d’amour contrariée, qui peu à peu prend vie au fur et à mesure des confidences et retours en arrière de Nathalie. Tout est fragmenté, parsemé d’interrogations qui je vous l’assure trouveront réponse à la fin, même si cela paraît si étrange. Ce roman nous permet également de belles balades à travers le monde, dont deux en particulier qui m’ont énormément plu : Montréal et Barcelone. Une belle histoire d’amour teintée de mystères et de musique bien écrite et agréable à lire. A l’arrivée, j’ai beaucoup aimé et Michel Bussi continue à me séduire.
« Ne cherchez pas à me retrouver, je vous en prie.
Ylian avait été clair, rien qu’un baiser, rien qu’un souvenir. Vous êtes mariée, maman, je ne veux pas souffrir, je ne veux pas vous faire souffrir.
Il préfère fuir.
Je n’ai qu’un désir.
Le retrouver ».
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
https://www.babelio.com/livres/Bussi-Jai-du-rever-trop-fort/1114444
« Il y a tellement de rêveurs qui naissent dans chaque coin de la planète, des milliards de rêveurs, et tellement peu d’élus… »
« Regarde-toi, Nathalie. T’es belle. T’es tout sourire. T’es romantique. T’es plus croustillante qu’une frite à la sauce brune dans une poutine ».
« C’est la première fois que je mets les pieds au Québec et j’aime tout. L’accent des commerçants, les chansons tordantes à la radio, l’impression de marcher dans un immense campus ou tous les habitants ont moins de trente ans, la gentillesse des passants, ce décor de Far West d’opérette, tout l’inverse d’un western spaghetti, plutôt western tartiflette, cette sensation, à chaque conversation, de débarquer chez un cousin qu’on a jamais vu mais qui vous accueille comme s’il vous connaissait depuis toujours ».
« Non, ce garçon n’est pas un caméléon. Ce garçon est lui, entièrement lui, ici. Yl est lui quand il interprète Springsteen, Sting ou le King. Yl est lui quand il devient enfin égoïste et ne se préoccupe que de son art. Yl est lui quand il s’abandonne à sa folie, à son génie, seul et coupé du monde, dans ce halo de lumière autant que de poussière, une poussière invisible qui se pose sur ceux qui l’écoutent, une poudre magique qui les rend plus légers. Qui les aide à s’envoler ».
« On se trompe, tu sais, choisir, ce n’est pas renoncer. Bien au contraire. Choisir, c’est être libre. Y compris de ne pas être celui que les autres veulent que vous soyez. Y compris de gâcher le talent avec lequel on est né. Y compris de laisser filer les amours que la vie agite sous notre nez ».
« Assise à l’arrière de l’avion, je ferme les yeux. Flo est bloquée à l’avant avec ses rock stars de la Old Wave. Je suis passée la voir une fois ou deux. Jean-Max Ballain n’a pas manqué de me claquer la bise au passage. Toujours aussi jolie, Nathy, ça te va bien, la mèche grise, jamais tu ne vieillis ?
Baratineur, va ! A cinquante-trois ans, même si je suis restée légère comme une plume, j’ai conscience des cratères qui se sont creusés autour de mes yeux de lune, des rides que mon sourire étire. Une pomme pas encore toute fripée. Mais pas celle que l’on croque en premier ».
« Ce qui est impossible ne rend pas malheureux. On ne souffre que de ce qui est possible mais qui n’arrive jamais ».
« Let it be. Ou Angie. Ou Hotel California. Composer une chanson qui reste. Une mélodie qui me survive. Un truc qui rentre dans la vie des gens, qu’ils fredonnent, sur lequel ils collent des souvenirs, des images, qui leur donne du courage. Je crois que c’est la seule façon de devenir immortel ».
« J’ai fini par comprendre pourquoi il m’aime encore, après toutes ces années, après tout ce que je lui ai fait subir. Pour le désordre. Pour l’inattendu. Pour la part d’inconnu. On tombe toujours amoureux de ce qui vous manque le plus ».
« Le passé ne revient jamais, même si la vie est truffée de souvenirs qui viennent vous chatouiller ».
« Laisse-moi un peu de toi
Une tranche, une branche, un pétale de ta fleur
Une miette, trois paillettes, un petit bout de ton cœur
Une part, de ton regard
Un éclat, de ta voix
Une larme, de ton charme
Une goutte pour la route
Un morceau, de ton dos
Un chouïa, de tes bras
Une miette, d’oreillette
Une particule, de ventricule
Un petit bout de ton cœur
Une miette, trois paillettes,
Un pétale de ta fleur
Une partie de ta vie
Une miette de ta tête
Un morceau de ton cerveau
Un extrait de tes traits
Un soupçon de ton front
Une ride, avant le vide
Un pour cent de ton sang
Rien qu’une goutte pour ma route,
Ma déroute, rien qu’une goutte
Une tranche, une branche, un pétale de ta fleur
Une miette, trois paillettes, un petit bout de ton cœur
Mais laisse-moi un peu de toi ».
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