« La nuit était tombée à la vitesse des emmerdes.
C’était une des expressions préférées d’Hugo, considérant que les emmerdes vous tombaient dessus plus vite que la lumière, et a fortiori bien plus rapidement que le bonheur, il l’employait à tout bout de champ ».
Résumé éditeur :
Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l’été.
Ne reste alors qu’une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d’arriver, mais, déjà, quelque chose l’inquiète. Ce sentiment d’être épié, ces « visions » qui le hantent et cette disparition soudaine…
Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu’à douter de sa raison…
Bienvenue à Val Quarios, une « jolie petite station familiale » où la mort rôde avec la gourmandise d’une tempête d’été.
464 pages – 28/1/0/2020
« Lucien Strafa se tenait au centre de la scène, immense dans son costume noir, le dos tourné à son public, les bras tendus vers le plafond, poings serrés.
Il fallut plus de dix secondes pour que la salle réalise, dans un même souffle de stupéfaction, que le magicien flottait au-dessus du parquet, vingt centimètres au moins d’air pur séparaient ses semelles des lattes dans un équilibre parfaitement maîtrisé.
Et dans les faisceaux de lumière où dansait la fumée, aucun câble n’était visible.
Puis Strafa ouvrit les poings, dans un geste presque colérique, et tous les projecteurs explosèrent, arrosant la scène de débris de verre en même temps qu’un cri collectif de stupeur trahissait l’unanimité de la surprise ».
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu de Maxime Chattam. Pourquoi ? Je n’en sais trop rien… Les circonstances, les autres livres qui s’empilent dans ma PAL. Rien contre l’auteur, car j’ai beaucoup aimé certains de ses livres, en particulier la trilogie du mal et toute sa saga « Autre monde ». Du coup quand j’ai eu l’occasion de lire son petit dernier « L’illusion », je me suis dit pourquoi pas, allons-y ! Et bien je crois que j’aurais dû m’abstenir. Soyons franche, je n’ai pas aimé. La plupart du temps je me suis ennuyée, c’était long et sans grand intérêt, et la fin m’a énormément déçue et n’a absolument pas rattrapé le reste. Pour être honnête, je me suis souvent dit que j’allais abandonner la lecture, car le livre ne démarrait pas, mais comme c’était un Chattam, j’ai voulu aller au bout, et puis au bout d’un moment j’avais tout de même envie de savoir comment l’intrigue allait se terminer. Je le redis : Déçue ! Les 464 pages m’ont paru interminables. En deux mots je vous raconte tout de même l’histoire. Hugo est un jeune homme largué par sa petite amie trois mois auparavant. Ils étaient ensembles depuis quelques années, et Hugo se retrouve vraiment paumé. C’est un écrivain et comédien qui se cherche et dont le succès pour l’instant n’est pas au rendez-vous. Il aimerait reprendre confiance en lui quand il tombe sur une petite annonce sur internet. Travailler cinq mois comme saisonnier dans une station familiale de ski en été. La station Val Quarios se situe dans un endroit très isolé et tout en haut de la montagne. Il doit y retrouver une douzaine d’autres personnes qui entretiennent la station avant la prochaine saison en hiver. Parmi les saisonniers, se trouvent des habitués qui font également les saisons en hiver, et les petits nouveaux comme Hugo qui ne font que passer. L’ambiance est étrange car la station est déserte et parfois assez lugubre. Hugo ne s’y sent pas très à l’aise, d’autant que son imagination fertile lui joue des tours et qu’il est assez curieux de découvrir les secrets de cet endroit. En particulier, le chalet étrange du propriétaire des lieux, un ancien prestidigitateur lui-même très mystérieux, qu’on ne voit jamais. Lucien Strafa. Hugo complètement obsédé, à la limite de la paranoïa, va mener l’enquête avec l’aide de Lily qui est là depuis trois ans et qui va devenir sa petite amie, et de Jena, une autre saisonnière, nouvelle comme Hugo. Je ne vous raconte pas la suite, entre paranoïa, stress, endroits lugubres et secrets gores… Du mauvais Stephen King, auteur que j’adore. Voilà, je passe vite à autre chose. Je lirai sans doute d’autres Chattam, mais je vais attendre un peu.
« Lucie était partie laissant un champ de ruines, et trois mois plus tard la radioactivité de ses mots infestait encore tout son être.
Hugo avait été un égoïste vaniteux, ne doutant pas de son charme pour garder sa conquête, convaincu qu’être suffisait à l’avoir, sans faire, sans donner. Autocentré sur son accomplissement, du moins ses tentatives.
Il était seul désormais.
Avec un constat terrible de surcroît. Il n’avait rien où investir son chagrin. À trente-quatre ans, sa carrière de comédien n’avait toujours pas décollé, pas plus que celle de romancier ».
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
https://www.babelio.com/livres/Chattam-Lillusion/1248789
« Quelques rares voitures occupaient les places autour d’eux et c’était tout, laissant l’essentiel du parking désert. L’endroit devait être glauque à la tombée de la nuit, songea Hugo. C’est bien le moment de penser à un truc pareil ! Un autre coup d’œil pour l’interminable rangée de piliers massifs, la rampe de lampes tristes, et il ne put qu’admettre que cette pensée était fondée : le lieu était sinistre. Trop vide. C’est ce qui m’attend pour les cinq prochains mois alors je ferai bien de m’y habituer rapidement ».
« Vous vous demandez pourquoi j’ai décidé de quitter le public, d’abandonner la magie. Alors qu’il faudrait plutôt vous interroger sur la raison pour laquelle j’ai dû en faire ».
« Il ne s’y connaissait pas plus en odeurs animales qu’en grec ancien et n’avait aucune prédisposition à se sentir familier en pleine forêt.
Encore moins avec ces horreurs autour de moi.
Les paquets d’os minuscules ressemblaient à des étoiles ou des soleils fossilisés dans la mort. Il en toucha un. Froid. Poli par le temps.
La brise se réveilla, faisant frémir toute la végétation, et un son creux retentit sur son passage avant de se démultiplier. Poc, poc, poc, poc, poc… Des formes concaves et vides s’entrechoquaient, se répondaient, jusqu’à ce qu’Hugo fût pris d’un doute terrible et se mît à pivoter sur lui-même, aux aguets.
Il y en avait partout.
Des guirlandes macabres. Et tous les crânes se cognaient pour produire cette mélopée sourde ».
« Il resta ainsi sur le palier, perdu dans ses pensées, jusqu’à ce que la minuterie s’arrête et le plonge dans l’obscurité. Je n’ai pas peur du noir. Calme. Il tendit la main et tâtonna sur le mur pour trouver l’interrupteur. Il n’y avait rien d’effrayant dans le noir, pas dans la réalité.
Sauf une voix caverneuse et sournoise qui susurrait avec appétit.
Te.
Manger… »
« Encore… un… peu… Il devait être à mi-chemin. Les branches les plus basses s’agitaient, il se cogna contre l’une d’entre elles, et il jura tout fort. Il ne saignait pas, mais avait mal au-dessus de la tempe. Ça se mérite ! Il poussa à nouveau sur ses cuisses endolories par l’ascension, et les premiers visages apparurent. Cachés parmi les arbres, silencieux, ils le guettaient approcher.
Lorsque Hugo releva la tête et qu’il les vit, il s’immobilisa, bouche bée. Ils étaient au moins une dizaine face à lui. Difformes ».
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