La maison des voix de Donato Carrisi

 

 

« À part papa et maman, personne ne connaissait son prénom dans le monde des vivants.

C’était la « règle numéro trois ».

L’idée d’avoir violé l’une des cinq recommandations de ses parents l’effrayait. Ils lui avaient toujours fait confiance, elle ne voulait pas les décevoir. Surtout pas maintenant que papa lui avait promis de lui apprendre à chasser avec un arc et que maman était d’accord. Mais ensuite elle réfléchit : comment cela pouvait-il être sa faute ?

Règle numéro trois : ne jamais dire son prénom aux étrangers.

Elle n’avait pas révélé son nouveau prénom à qui que ce soit, et il était impossible qu’un étranger l’ait entendu par erreur ».

 

 

Résumé éditeur :

Florence, de nos jours. Pietro Gerber est un psychiatre pour enfants, spécialiste de l’hypnose. Il arrive ainsi à extraire la vérité de jeunes patients tourmentés.

Un jour, une consœur australienne lui demande de poursuivre la thérapie de sa patiente qui vient d’arriver en Italie.

Seul hic, c’est une adulte. Elle s’appelle Hanna Hall et elle est persuadée d’avoir tué son frère pendant son enfance.

Intrigué, Gerber accepte mais c’est alors qu’une spirale infernale va s’enclencher : chaque séance d’hypnose révèle plus encore le terrible passé d’Hanna, mais aussi qu’elle en sait beaucoup trop sur la vie de Gerber. Et si Hanna Hall était venue le délivrer de ses propres démons ?

 

Avec la maison des voix, Donato Carrisi renouvelle le thriller psychologique et nous laisse sans voix.

 

304 pages – 4/11/2020

 

 

 

« Pour un enfant, la famille est l’endroit le plus sûr au monde. Ou bien le plus dangereux.

Pietro Gerber essayait de ne jamais l’oublier ».

 

 

J’avais adoré il y a longtemps maintenant, son fameux « Le chuchoteur » ! Je m’étais toujours dit que je lirai les autres livres de Donato Carrisi…. Pas fait. La vie est ainsi, on ne fait pas forcément toujours ce que l’on veut. Par contre, je suis heureuse d’avoir lu son petit dernier « La maison des voix ». J’ai beaucoup aimé ! Un excellent thriller psychologique qui m’a pris par la main jusqu’au bout…. Même si j’ai deviné un élément de la fin deux trois pages avant la révélation. Je suis fière, mais bon, je me gonfle un peu car en gros Donato Carrisi m’a bien eu tout de même. Ce que j’apprécie de la part des auteurs de thrillers/polars. On commence l’histoire en compagnie d’une petite fille dont on ne connait pas le prénom. Ne pas donner son prénom aux étrangers fait partie des cinq règles intangibles édictées par ses parents auxquelles elle doit absolument obéir. Les étrangers, les autres, sont le danger. On ne leur parle pas, on ne leur dit pas son prénom et on ne va pas vers eux, on les fuit. C’est pour la protéger, car elle est une petite fille spéciale. Avec ses parents, ils changent régulièrement de lieux de vie. Ils font partie de la communauté des vagabonds. Ils ont très peu de biens, mais emportent partout avec eux la boite où se trouve Aldo. Aldo, son petit frère ? Quand l’histoire débute, la famille se trouve dans la maison des voix, car oui les spectres parlent. C’est la nuit, la petite fille entend une voix… qui l’appelle par son prénom. Elle prend peur et va prévenir ses parents…. C’est la nuit de l’incendie dont Hanna Hall a très peu de souvenirs. « Maman m’a fait boire l’eau de l’oubli ». Pietro Gerber, psychiatre pour enfants, spécialiste de l’hypnose, accepte de s’occuper d’Hanna Hall à la demande d’une confrère d’Australie. C’est le début d’un drôle de jeu du chat et de la souris entre le psychiatre et sa patiente qui va les emmener dans les tréfonds des souvenirs bien enfouis, douloureux. Pour les amateurs du genre, je vous conseille vivement cette lecture !

 

 

 

« Un frisson qui s’insinuait.

Gerber n’aurait pu définir autrement ce qu’il ressentait et qui le poussa à se réfugier sous un porche.

– Que savez-vous de l’AS ? poursuivit le Dr Walker.

AS : amnésie sélective.

Gerber se sentit déboussolé. Le sujet était très controversé. Pour certains de ses collègues, ce trouble était difficile à diagnostiquer, d’autres en niaient fermement l’existence ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Carrisi-La-maison-des-voix/1247807

 

 

 

« – Oui, mais que suis-je censé faire ? demanda à nouveau Gerber.

– L’écouter. Enfouie chez cette adulte, il y a une enfant qui a envie de parler : il faut que quelqu’un entre en contact avec elle et l’écoute.

Les enfants te font confiance, ça se voit, tu sais, avait dit la juge Baldi juste avant. Non seulement tu les encourages à s’ouvrir, mais en plus avec toi ils se sentent en sécurité… Il serait fier de toi.

Monsieur B. n’aurait pas reculé ».

 

 

« Hanna était moins nerveuse que la fois précédente et l’atmosphère était plus détendue. Le psychologue avait recréé les mêmes conditions que la première fois : cheminée allumée, tasses de thé, personne pour les déranger.

– Je croyais que vous ne vouliez pas me revoir, affirma Hanna de but en blanc.

– Qu’est-ce qui vous a fait penser ça ?

– Je ne sais pas… peut-être votre réaction à la fin de notre entretien de samedi.

– Je suis désolé que vous en ayez tiré cette conclusion.

Il regrettait qu’elle ait compris.

Hanna battit les paupières.

– Alors, vous allez m’aider, pas vrai ?

– Pour autant que ce sera possible, oui ».

 

 

 

« Il lâcha le couvre-lit et se sentit soulagé, mais aussi en colère contre lui-même : il avait cédé à une peur injustifiée. Il soupira et s’apprêta à aller enfin se coucher. Il fit quelques pas, Marco bougea dans son lit et Gerber entendit…

Un bruit métallique, argentin.

Le psychologue se retourna, pétrifié. Il pria et supplia pour que ce bruit ait résonné uniquement dans sa tête. Mais le son se répéta. Il provenait de sous les couvertures de Marco. C’était un appel. Qui lui était adressé.

Il s’approcha du lit et, d’un geste, découvrit l’enfant.

Ce n’était pas une hallucination. Tandis que sa rationalité l’abandonnait, il regarda, impuissant, l’objet tout droit sorti de l’enfer d’Hanna Hall ».