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Le passager sans visage de Nicolas Beuglet

 

 

« Un peuple sans culture, c’est un peuple sans mémoire, et un peuple sans mémoire, ce n’est plus un peuple, c’est un troupeau qui préfère se battre pour une télé que pour une idée. »

 

 

Résumé éditeur :

« Tu n’es pas seule à chercher »…

Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu’un appel : un électrochoc. Cette fois, l’inspectrice Grace Campbell le sait, elle n’a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d’années…

Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n’aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage…

 

Avec ce thriller au suspense angoissant, Nicolas Beuglet nous plonge dans les perversions les plus terribles de nos sociétés. Et, au passage, nous interroge : et si parmi les puissants qui régissent le monde se cachaient aussi des monstres sans visage ?

 

368 pages – 16/9/2021

 

 

 

« À cette heure, dans l’immeuble, Grace était généralement la seule levée.

Elle pensa au chat qui aurait trouvé un moyen de pénétrer dans le bâtiment, mais la plainte des lattes avait été provoquée par un pas bien plus lourd.

La jeune femme s’approcha discrètement de la porte d’entrée.

L’œilleton ne lui révéla qu’un couloir vide. Elle déverrouilla la serrure et ouvrit. Personne. Mais sur le seuil se trouvait une enveloppe. »

 

 

J’ai adoré la trilogie avec Sarah Geringën, la Norvégienne, de Nicolas Beuglet et j’ai beaucoup aimé le début de celle avec Grace Campbell, l’Ecossaise. Et j’ai pris vraiment un grand plaisir à lire ce second volet « Le passager sans visage » après « Le dernier message ». A savoir, il faut absolument avoir lu ce dernier pour apprécier complétement « Le passager sans visage ». On y retrouve l’enquêtrice Grace Campbell devenue une sorte de « vedette » après la résolution de son enquête au monastère de l’île d’Iona dans « Le dernier message ». Elle se sent mieux dans sa vie d’enquêtrice et se sent enfin reconnue par sa hiérarchie. Mais du côté vie personnelle, elle traîne toujours des secrets lourds qui remontent à son enfance. Ces secrets semblent cachés chez elle derrière une porte blindée dont elle ne franchit plus jamais l’entrée et que Grace protège à tout prix. Depuis le premier volet de la trilogie, on se demande ce que peut bien dissimuler cette pièce secrète. On a très envie de le découvrir. Au début de l’intrigue, une enveloppe est déposée mystérieusement devant sa porte. Un message étrange et anonyme lui dit qu’elle n’est pas seule à chercher et qu’elle trouvera des indices dans un article de journal qui remonte à quelques années. Instantanément, Grace sait à quoi fait référence le message et est saisie d’angoisse voire de terreur. Qui connaît son secret ? Après mûre réflexion, elle se décide enfin à rouvrir cette porte et tenter d’affronter son passé. Va-t-elle enfin réussir à effectuer cette démarche si douloureuse pour elle ? Grace décide de reprendre l’enquête sur le drame qui a brisé son enfance et sa vie. Va-t-elle retrouver son sauveur qu’elle n’a jamais oublié et trouver le monstre qui lui a fait ça ? Fébrile, elle commence par rendre visite à sa mère qu’elle n’a pas vue depuis une quinzaine d’années. Peu à peu Grace va tirer des fils de la pelote de son enfance et suivre des pistes improbables qui la mèneront jusqu’en Suisse, à Hamelin, pour la fameuse légende du joueur de flûte, en forêt noire en plein hiver dans une cabane perdue au milieu de nulle part et ensuite monter dans un train mystérieux en pleine montagne où se retrouvent des membres d’une grande organisation tentaculaire ignoble dont les activités sont la manipulation des peuples, des trafics en tous genres et la pédocriminalité. Grace devra également faire équipe avec l’un de ses ennemis jurés qu’elle pensait mort. Jusqu’où devra-t-elle aller pour faire la paix avec son passé et traquer ces monstres sans visage ? Très bien écrit avec un suspense implacable, je n’ai pas pu lâcher « Le passager sans visage » avant la fin… Fin excellente d’ailleurs ! Les derniers mots sont une surprise incroyable. J’aime quand l’auteur joue avec ses lecteurs et j’ai hâte de lire la suite. Vite Nicolas Beuglet, vite, je veux lire le troisième volet… Evidemment je recommande vivement pour les amateurs du genre.

 

 

 

« Naquit alors chez Grace un sentiment inédit. Si nouveau qu’elle en fut troublée. Depuis qu’elle avait entrepris ses recherches, chaque fois qu’elle avait regardé cette image, elle s’était identifiée à la petite fille. Malgré ses trente-trois ans, Grace était encore cette gamine, figée dans un état de victime innocente et impuissante. Comme si elle avait grandi de corps mais jamais d’esprit.

Or, à cet instant, il lui sembla qu’elle avait sous les yeux le portrait de quelqu’un d’autre. Une connaissance, une enfant qui aurait pu être la sienne mais pas vraiment elle. Grace prit alors conscience combien les épreuves qu’elle avait traversées au cours de sa précédente enquête l’avaient transformée. Elle était devenue une femme libre.

Sa respiration se fit plus sonore alors que montait en elle non plus la terreur, l’angoisse ou la tristesse, mais une lame de fond qui ne demandait qu’à déferler depuis toutes ces années : la colère. »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Beuglet-Le-passager-sans-visage/1341246

 

Note sur Babélio : 4,14/5 (81 notes) – Ma note : 5/5

 

 

 

« Le temps qu’elle se remette de l’émotion que le carillon de son enfance avait suscitée en elle, on entendit des pas approcher. Un tintement de clés, quelques soupirs agacés, la serrure qu’on déverrouille et enfin la porte qui s’ouvre.

Grace sentit son cœur se soulever si fort qu’elle en eut la nausée. Elle avait devant elle une dame de soixante-six ans qui en faisait quatre-vingts avec ses cheveux blancs et son air un peu égaré. Un ancien lifting avait dû étirer sa peau autour du nez, de la bouche et des yeux, si bien qu’elle était encore plus méconnaissable. Sans les pommettes hautes et jadis un peu plus charnues dont Grace avait hérité, elle n’aurait pas reconnu sa mère. »

 

 

L’auteur : Nicolas Beuglet

Nicolas Beuglet, né en 1974, est un écrivain et journaliste français.

Nicolas Beuglet commence sa carrière comme journaliste au Figaro Étudiant et présente des flashs info sur Europe 2. Il travaille ensuite pendant une quinzaine d’années sur M6, d’abord comme présentateur des émissions « 80 à l’heure » et « Génération Hit », puis comme rédacteur en chef et producteur.

Après avoir écrit des scénarios pour la télévision, Nicolas Beuglet a choisi de se consacrer pleinement à l’écriture de romans. Il publie son premier roman « Le Premier Crâne » en 2011 sous le pseudonyme de Nicolas Sker. Sorti en 2016, « Le Cri », premier roman de la série Sarah Geringën, reçoit le prix Nouvelles Voix du Polar. Salué par la presse, il est devenu en quelques années l’une des plus grandes plumes du thriller français. Il est l’auteur chez XO Editions du « Cri », « Complot », « L’Île du Diable » (trilogie avec Sarah Geringën), « Le Dernier Message » et « Le Passager sans visage » (les deux premiers volets de la trilogie avec Grace Campbell). Il vit à Boulogne-Billancourt avec sa famille. Il est marié et père de deux filles.

 

Bio tirée de wikipédia et XO éditions.

 

 

 

« Grace fonçait sur la route aussi vite que ses pensées défilaient dans sa tête. Pourquoi son père avait-il appelé si souvent en deux mois l’inspecteur chargé de l’enquête sur sa disparition, alors qu’il avait déclaré ne plus vouloir entendre parler de cette histoire ?

Son aigreur d’estomac s’épanchait au fur et à mesure que Grace considérait les deux hypothèses pouvant expliquer ces coups de fil. Soit son père était bien plus concerné par l’enlèvement de sa fille qu’il ne le laissait croire et faisait pression sur Dyce pour relancer une enquête au point mort. Mais, dans ce cas, pourquoi ne pas l’avoir dit ouvertement au lieu de fuir sans laisser d’adresse ? Soit Darren Campbell et Scott Dyce étaient liés à l’horreur dont Grace avait été victime. C’était le pire scénario qu’elle puisse envisager et malheureusement celui qui lui semblait de plus en plus probable. »

 

 

 

« Et alors qu’elle lisait la fin du texte explicatif qui se trouvait sous le dessin original, sa résolution bascula. Ce qu’elle venait d’y apprendre la bouleversa.

Le texte du panneau précisait qu’au-delà de la légende peinte et perpétuée oralement, les tout premiers registres administratifs de la ville de Hamelin commençaient en 1384, avec cette phrase, simple, factuelle, glaçante : « Il y a cent ans que nos enfants sont partis. » »

 

 

 

« Et si le joueur de flûte de Hamelin avait été l’initiateur d’une communauté, d’une secte même, qui avait célébré son acte diabolique au cours des siècles ? Abasourdie par sa découverte, Grace relâcha la main qui soutenait sa torche. Elle eut alors la confirmation que les adeptes de ce monstre du Moyen Âge ne s’étaient pas contentés de commémorer son crime, lorsque le faisceau glissa sur la partie basse de la paroi, dévoilant cinq petits squelettes, les bras attachés au-dessus de leur crâne par des chaînes et des anneaux fixés dans la roche. Cinq squelettes d’enfants, à première vue bien plus contemporains que ceux derrière la porte.

Grace avait du mal à respirer. Elle voulait quitter cette chambre des supplices, retrouver l’air du dehors. »

 

 

 

« La sécurité doit devenir la religion des individus, celle pour laquelle ils renonceront à tout le reste. Cette envie de protection doit s’infiltrer partout. Elle doit devenir si impérieuse, si nécessaire que la liberté sera perçue comme un luxe que l’on ne peut malheureusement plus s’offrir ! »

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