« C’est le privilège des puissants, des élites, de croire qu’ils peuvent tout faire, tout prendre, que tout leur est dû. »
Résumé éditeur :
Sur les collines de Californie se dresse L’Enceinte, une communauté spirituelle en apparence parfaite. Paul Green, ancien journaliste cabossé par la vie, est persuadé que la jeune femme qu’il recherche est enfermée entre ces murs.
Il s’infiltre dans L’Enceinte et découvre avec stupeur ses rites étranges, ses lieux interdits, son gourou mystérieux.
Au même moment, à Los Angeles, l’inspectrice Sarah Shelley est appelée en urgence. Le cadavre d’une jeune femme vient d’être découvert, entièrement tailladé. Impossible de l’identifier. Elle serait morte vidée de son sang.
Et si ce crime nous ramenait au cœur de L’Enceinte ?
Dans les bas-fonds de Los Angeles, Sarah Shelley et Paul Green vont emprunter un chemin de ténèbres. Et affronter l’une des organisations sectaires les plus redoutables des États-Unis.
Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine et de la manipulation
Un thriller haletant et terriblement actuel
464 pages – 28/4/2022
« Paul Green… je m’appelle Paul Green. Et je sais qui je suis. Je suis ce gars qui ne lâche jamais. Ce bonhomme qui se fout le monde entier à dos, qui perd tout en route, mais qui, coûte que coûte, va au bout. »
J’aime beaucoup l’écriture et les univers d’Olivier Bal. Je l’ai découvert avec « Les Limbes » et « Le Maître des Limbes », tous deux parus chez un autre éditeur (est-ce pour cela que plus personne n’en parle ?) et j’ai vraiment adoré ! Du coup, je me précipite maintenant dès qu’il sort un livre. « Méfiez-vous des anges » ne fait pas exception. Et à chaque fois, j’aime énormément. Attention, un nouvel excellent auteur de thrillers est né. Pour les amateurs du genre, il faut découvrir Olivier Bal si ce n’est pas déjà fait ! Bon, j’ai un peu gâché le suspense, vous avez compris que j’ai beaucoup apprécié son roman choral qui se déroule à Los Angeles. On sent que l’auteur a l’air de très bien connaître la ville, son ambiance, son univers, tant l’immersion est totale. C’est assez fascinant. Plusieurs personnages nous racontent l’histoire et ils finissent bien évidemment par se croiser. Paul Green déjà rencontré dans les deux précédents thrillers d’Olivier Bal est un ancien journaliste qui a pris beaucoup de coups dans sa vie. Il est brisé psychologiquement mais est d’une ténacité sans faille. Il est à la recherche d’une jeune femme disparue. Il a promis à ses parents de la retrouver… Il se l’est surtout promis à lui-même, sans doute pour donner un sens à sa vie. Et puis il faut bien que quelqu’un le fasse. Il arrive à Los Angeles, pratiquement sans le sou et au bout du rouleau psychologiquement. En menant son enquête, il tombe sur une secte très connue et puissante, La Voie. Tous les indices conduisent à cette secte. Il va faire ce qu’il faut pour pouvoir s’infiltrer dans l’Enceinte, le cœur névralgique de La Voie. De son côté, Sarah Shelley, flic de Los Angeles aux Homicides, travaille de nuit car elle a beaucoup de difficultés relationnelles avec ses collègues et avec les humains en général, à cause d’une maladie rare. Son cerveau enregistre tout et lui bousille la vie. La machine comme elle l’appelle. Elle enquête avec son collègue sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée exsangue et tailladée. Son visage est méconnaissable et ses empreintes digitales scarifiées et donc inexploitables. Elle finit par appréhender un jeune, Rafa, qui fait partie d’un gang, La Sombra. Rafa convoyait le cadavre de son inconnue avec son oncle, sans connaître la nature du colis convoyé. Une sorte de lien va se créer entre Sarah et Rafa. Ce dernier va lui aussi s’infiltrer dans La Voie car l’enquête de Sarah mène aussi à cette secte. Le quatrième personnage de ce roman choral est Dorothée, une jeune apprentie comédienne qui va se perdre dans les méandres nauséabonds de Los Angeles. Tous ces personnages vont se débattre dans cette ville avec des êtres dangereux, puissants, chacun à sa manière, avec ses tripes et ses moyens. L’intrigue est puissante, bien menée et addictive. Au début on est un peu perdus avec tout ce petit monde, mais très vite, on est pris par le suspense et on s’attache aux personnages. J’ai vraiment beaucoup beaucoup aimé « Méfiez-vous des anges », un gros coup de cœur !
« Je note mentalement l’adresse et démarre ma Firebird. Pas besoin de lancer le GPS. Je connais la moindre rue, la moindre ruelle. Ici, c’est chez moi.
Je roule dans la nuit de Los Angeles. Mon royaume. La ville aux mille visages. De chaque côté du boulevard, les affiches pour les prochains shows télé, les futures sorties cinéma, les nouvelles campagnes des marques en vogue. Des noms qui se succèdent, s’entrechoquent : Gucci, Balenciaga, Armani… Des visages de célébrités qui se superposent. Leurs traits démultipliés à l’infini, comme s’ils sortaient tous du même moule. Dents blanchies, cheveux brillants, regards perçants… Corps figés, illusions de désir, âmes éteintes. »
Lien vers la fiche du livre sur Babélio
https://www.babelio.com/livres/Bal-Mefiez-vous-des-anges/1405458
Note sur Babélio : 4,38/5 (21 notes) – Ma note : 5/5
« Non, être flic, c’est attendre, toujours. Faire des tâches usantes, répétitives, tâtonner, se tromper, essayer, encore. Et la plupart du temps ça signifie aussi s’en prendre plein la gueule. Insultes, portes qui claquent, crachats, indifférence…Être flic, surtout à LA, c’est tout sauf être un héros. »
L’auteur : Olivier Bal
Olivier Bal, né en 1979 à Paris, est un écrivain français, auteur de polar et de thriller.
Titulaire d’une maîtrise Arts du spectacle – cinéma et audiovisuel à l’Université Paris 3, en 2004, Olivier Bal a été journaliste pendant une quinzaine d’années. Après avoir travaillé dans différents titres de la presse généraliste et culturelle, et fréquemment voyagé pour ses reportages, il a animé un événement culturel emblématique : les Masterclass à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris.
Il a été rédacteur en chef de Jeux vidéo Magazine, magazine leader dans le domaine du jeu vidéo jusqu’en février 2017.
Olivier Bal se consacre pleinement à l’écriture.
« Les Limbes », un thriller fantastique, est son premier roman. Best-seller de l’auto-édition, « Les Limbes » a d’abord conquis des dizaines de milliers de lecteurs avant d’être édité en mars 2018 par la maison d’édition De Saxus.
« Les Limbes » a reçu le Prix Méditerranée Polar 2018 du Premier Roman et le Prix Découverte 2018 des Géants du polar.
Suivra chez le même éditeur, « Le Maître des Limbes ».
Chez XO éditions, Série « Paul Green » avec « L’Affaire Clara Miller », « La Forêt des disparus » et en 2022 « Méfiez-vous des anges ».
« Plus globalement, il y a, dans la communauté, une sollicitude qui me désarçonne un peu. Quelques adeptes, déjà, m’appellent par mon prénom. Je n’ai pas l’habitude de tout ça. J’ai si longtemps fui la présence des hommes. Une part de moi se sent un peu agressée. »
« En vingt ans, La Sombra est devenu l’un des gangs les plus puissants de Los Angeles. La MS-13 et le 18th Street Gang nous craignent et nous respectent. Le sang de mes frères a coulé sur l’asphalte cramé et s’est perdu dans les égouts de la ville. Et je veux faire partie de ça. Mon oncle est un putain de lâche. Pas moi. J’ai peur de rien. Alors, bordel, pourquoi est-ce que je tremble comme ça… »
« – Vous ne le saviez peut-être pas, mais c’est La Voie qui a créé et finance Une main tendue. C’est comme une famille. La plus belle et la plus grande des familles. Et L’Enceinte est son cœur. J’ai eu moi-même la chance d’y passer quelques mois. J’en suis revenu changé à jamais.
Il me lâche un sourire éclatant. Ses dents limées, blanchies, sont à la limite de m’aveugler.
– Je vous crois… vous rayonnez… littéralement. Et où se trouve cette Enceinte ?
– À Ojai… un lieu unique. Il y a quelque chose, là-bas, une spiritualité. C’est comme…
Je ne le laisse pas finir. Pas envie de me farcir son bla-bla New Age. »
« Les emmerdes, j’en ai déjà plein le coffre, mais faut croire qu’il reste encore de la place. »
« Jane Doe. C’est ainsi que s’appellera la jeune femme retrouvée à l’arrière de la camionnette. Un nom qui n’en est pas un, un aveu d’échec. Jane Doe est le patronyme habituellement donné par les services de police aux victimes que l’on ne parvient pas à identifier. Cette fille se résume à une page blanche. Et ça me rend folle. »
« Nous roulons à travers le studio. Je tente de saisir ce moment, de le retenir en moi. J’y suis arrivée. Enfin… J’ai débarqué à Los Angeles il y a deux ans. Deux ans de galère, de petits jobs, d’espoirs déçus, de castings à me retrouver face à tant d’autres actrices. Il y en aura toujours une plus belle ou meilleure comédienne que moi. Et cette phrase, chaque fois la même : « On vous rappellera. » Si mes parents et ma sœur me voyaient, là, ce soir. Ils se sont trompés sur toute la ligne. Je ne suis pas devenue « une traînée » à Los Angeles, comme l’avait lâché, un jour, mon paternel, à table. Bientôt, papa, maman, Tracy, vous oublierez tous ces mots jetés à mon visage. Vous vous pointerez avec un grand sourire, en disant à qui veut l’entendre qu’on est de la même famille, vous ramperez pour que je vous pardonne. Mais moi, je n’oublierai rien. Je ne vous permettrai pas d’attraper la poussière d’étoile que je laisserai derrière moi. »
« – À toi, Dorothy… À ton avenir.
Je porte le champagne à mes lèvres. Je n’ai pas l’habitude, ça pétille fort.
– Dorothy Lane… Ça sonne bien. C’est ton vrai nom ?
– Oui. Ma mère était une grande fan de l’actrice Dorothy Dandridge. Elle disait que j’avais le même sourire qu’elle.
– Elle avait raison.
Encore quelques gorgées. Nous parlons de choses et d’autres. Je lui raconte ma jeunesse, mes envies de devenir actrice envers et contre tous, mes débuts à Los Angeles. Mon premier jour sur un plateau. Je me sens bien. J’ai la tête qui tourne un peu. J’ai dû boire trop vite. Il faudrait que je me rafraîchisse avant que ses amis nous rejoignent. Je demande à Gary où sont les toilettes. Il me montre une porte au fond du studio. Je me lève, ça tangue. Je manque de perdre l’équilibre. Gary me rattrape. Mes yeux se ferment. J’entends sa voix qui me dit : « Laisse-toi aller. »
C’est trouble… »
« J’ai du mal à décrypter Green. Un drôle de type. Derrière son apparente bonhomie, son côté monsieur tout-le-monde, il y a autre chose. Il m’a raconté son histoire. Cet homme s’est pris des coups toute sa vie. Et pourtant, il est là, il continue. Je ne lui dis pas, évidemment, mais peut-être sommes-nous un peu pareils. On se fait mal, on s’abîme dans nos enquêtes, lui à chercher ses disparus, moi ici, aux Homicides. Ça fait longtemps qu’on aurait dû s’arrêter, et pourtant, on persévère, même si on est à genoux. »
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