« A tous les humains passés (environ 110 milliards), A tous les humains présent (environ 7 milliards), A tous ceux que la Terre acceptera encore de porter (… ?) »
Au moment où les dix-huit transformateurs alimentant Paris et sa banlieue en électricité explosent simultanément, le noir tombe sur la capitale et ses environs. La nuit est totale, le danger inédit. En quelques heures à peine, les rues sombrent dans le chaos. Les scènes de pillages et de violence se multiplient. La tension monte.
Immédiatement, Hugo Kezer, chef de groupe à la brigade criminelle, prend le commandement de la cellule de crise mise en place pour répondre à l’urgence de la situation. Il doit avant tout comprendre qui se cache derrière cet acte criminel, cette organisation aussi élaborée. Et les raisons pour lesquelles ce black-out a été si minutieusement orchestré.
Une course contre la montre s’engage alors pour Kezer, d’autant plus éprouvante que les menaces sont nombreuses et pourraient bien mettre en danger celles et ceux qu’il aime…
320 pages – 1/4/2021
« Il y a toujours un moment, dans un interrogatoire, où un flic sait qu’il va devoir user d’un stratagème un peu dégueulasse pour arracher des aveux : intox, allusion déplacée, manipulation, chantage… Plus la toxine verbale empruntait à un registre personnel, voire intime, plus elle pouvait se révéler efficace. D’ordinaire, une forme d’éthique l’incitait à n’y recourir qu’en tout dernier ressort. Mais pas ce soir. Ce soir, tout leur manquait, le temps comme la morale. »
https://www.babelio.com/livres/Koz-Noir/1301741
Note sur Babélio : 3,72/5 (60 notes) – Ma note : 4,5/5
« Kezer, lui, alla coller son front à la vitre. Ignorant son reflet éprouvé, ses yeux fouillèrent les ténèbres. Le constat était brutal : toute trace de lumière, ou presque, s’était évaporée. Réverbères. Immeubles. Enseignes. Mobilier urbain. Affichages publicitaires. Feux tricolores. Jusqu’aux puissants lasers qui, depuis le faîte de certains édifices, tels la tour Eiffel, balayaient l’instant d’avant le ciel pollué. Ne subsistaient plus, ici ou là, que quelques veilleuses sur batterie, ainsi que le faisceau des phares, cette brume lumineuse qui montait des axes routiers alentour. Paris paraissait mort, mais le sang du flux automobile coulait encore en lui. »
« Toutes les personnes qui se sont retrouvées piégées dans un incendie et en ont réchappé témoignent à l’unisson : il y a un cap très net dans la panique qui se saisit de vous. Un moment où le cerveau, privé de la quantité d’oxygène nécessaire, ne répond plus normalement. Comme si quelqu’un le débranchait. Rendant son propriétaire incapable de la moindre lucidité ou d’une prise de décision logique. On appelle ça la « folie du feu ». À cet instant, les notions de temps et d’espace s’abolissent. Tout se déroule au présent de l’horreur. Ici et maintenant. Même le mouvement de fuite cesse. La soif de vie, d’ordinaire viscérale, disparaît subitement. Ne demeure plus qu’une sorte de fascination pour le monstre qui vous assaille. Presque un désir de faire corps avec lui. »
Tandis qu’une canicule sans précédent s’est abattue sur la France, les départs de feu se multiplient dans la garrigue aux alentours de Marseille, provoquant de véritables scènes de panique. L’intention criminelle ne fait aucun doute. La cellule Vulcain, qui enquête sur les causes d’incendies suspects, est mise à contribution pour identifier et arrêter les responsables de cette catastrophe.
Une mission dont le capitaine Hugo Kezer, en charge de la cellule Nouvelles Menaces, va rapidement prendre le commandement. En effet, celui-ci se trouve justement dans la région pour rendre visite à sa fille, Mila, qui s’est portée volontaire au sein d’une association pour secourir la faune mise en danger par les feux de forêt. Impossible alors, pour lui, de ne pas se lancer à corps perdu dans cette affaire.
Pourtant, sans tarder, ses investigations sur les « mégafeux » en cours vont compromettre son propre enfant…
320 pages – 1/4/2022
« Un Tchernobyl à la française… Chassany avait beau juger ce scénario improbable, prononcer ces mots à haute voix donnait déjà presque vie à la catastrophe. Même le pompier semblait avoir perdu de son assurance. – Jusqu’où ? bredouilla Anne. Je veux dire : sur quelle étendue ? – Vu la concentration en matières fissiles à la centrale, et plus encore à l’usine, la contamination pourrait couvrir les trois quarts du territoire. À des taux très variables, évidemment. – Le territoire… du département ? intervint Franck. De la région ? – Du pays, trancha le commandant du SDIS 45. »
https://www.babelio.com/livres/Koz-Rouge/1301740
Note sur Babélio : 3,69/5 (42 notes) – Ma note : 4,5/5
« Sur l’autoroute, les ralentissements avaient viré au bouchon monstre. Les voitures fuyant les zones incendiées s’entassaient en d’interminables files, troupeau paniqué et indocile. Visiblement, les appels au calme des autorités, en particulier à la radio, n’avaient pas suffi. Face au feu, les comportements versaient dans l’irrationnel le plus total, provoquant d’innombrables incivilités. Injures, vols, bagarres… Saisi par la peur, l’homme ne mettait malheureusement jamais bien longtemps à se laisser dominer par ses pires instincts. »
« Contre l’obscurité, il y avait la lumière des torches, contre le feu, il y avait l’eau, mais contre les flots qui envahissaient tout, de quelles armes disposait-on ? »
De nouvelles menaces mettent notre monde en péril…
Alors qu’une violente tempête se prépare près de Nantes, les météorologues redoutent qu’une crue exceptionnelle touche la métropole. Rapidement, leurs prédictions se révèlent justes et la montée des eaux de la Loire devient totalement incontrôlable. Au même moment, les hôpitaux de la région se retrouvent subitement saturés par des cas d’encéphalite fulgurante qui poussent les malades au suicide. Une situation aussi dramatique qu’inexplicable…Hugo Kezer et Anne Gilardini, capitaines en charge de la cellule Nouvelles Menaces, sont embarqués dans l’enquête par leur collègue nantais, le lieutenant Fabrice Le Troadec. En dépit des inondations et de l’évacuation de la ville, ils vont tenter, ensemble, d’endiguer cette pandémie suicidaire sans précédent.
320 pages – 18/8/2022
« Tout juste débarqué, Hugo se laissa happer par le spectacle du fleuve voisin. Déjà, les eaux envahissaient le quai qu’il distinguait plus bas. Son regard ne se détachait plus des remous brunâtres qui bouillonnaient à contre-courant. Il y a peu, il le savait, Franck avait manqué s’y noyer. S’il n’y prenait garde, il le sentait, sa raison pourrait y sombrer à son tour. On ne connaît réellement sa phobie que le jour où l’on y est confronté une seconde fois. Et ce jour-là était peut-être arrivé… – Putain, Kezer, tu fais quoi ? aboya Anne, le dos courbé sous la pluie. T’hésites entre le bain ou la douche ? Joignant le geste à la parole, aussi autoritaire qu’elle savait parfois l’être, elle le prit par le bras et le tira à l’intérieur du CHU. »
https://www.babelio.com/livres/Koz-Bleu/1424704
Note sur Babélio : 4,06/5 (18 notes) – Ma note : 4,5/5
« – Je viens d’avoir la station de Saint-Nazaire, finit par répondre un pompier à galons. Ils ont fixé la surcote définitive de Maya à 1,62. Bien au-delà de ce qu’avait atteint Xynthia en 2010. – Xynthia s’était contentée de dévaster la côte… – Je sais, mais Xynthia n’était pas tombée en pleine marée d’Équinoxe. Comme l’avait redouté l’un des météorologues contactés, un certain Lucas Santoro, la conjonction des deux phénomènes a généré une onde de tempête sans précédent. »
KOZ vit et écrit en France. Né au XXe siècle, il se sent concerné par les menaces qui pèsent sur notre planète. La vision qu’il en donne dans ses romans est peut-être juste un peu plus sombre encore que la vôtre…
Son identité est inconnue, tenue secrète.
« – Malades ? Vous êtes malades ? Ill ? ajouta Fabrice en anglais. À ce mot, l’un des types se tourna vers lui et le fixa, les yeux injectés de sang et baignés de larmes. Dans son regard, on lisait moins la peur ou le désespoir que la résignation. Son camarade ne bougeait plus, lui non plus. Puis, sans crier gare, le premier bondit dans le courant qui l’avala aussitôt. La scène dura moins de cinq secondes. – Putain, repêchez-le ! hurla Le Troadec à l’intention des flics qui l’accompagnaient. Mais déjà, le flux indomptable digérait le corps qui s’était donné à lui. La Loire, monstre tranquille, acceptait toutes les offrandes. »
Je crois que c’est bien la première fois que je réalise une chronique unique pour une trilogie. J’ai lu ces trois livres de la série « Apocalypse » d’affilée en vacances et réaliser maintenant un billet pour chaque tome me paraît un peu dérisoire. D’autant que la dynamique des trois livres est identique : une catastrophe déclenchée de manière criminelle à chaque fois qui s’amplifie souvent par la force de la nature et quelques flics récurrents que l’on suit et qui évoluent au fil des tomes. Pour le 1er de la série « Noir », c’est un black-out total sur Paris et sa région qui déclenche une énorme panique et qui transforme rapidement la « civilisation » en zone de non droit ce qui permet à des criminels sans scrupules de réaliser leurs sombres besognes. Dans le 2e « Rouge », vous l’aurez compris, l’équipe de policiers de la cellule Nouvelles menaces, nouvellement créée, aura à se battre contre des feux gigantesques, meurtriers et incontrôlables qui débutent dans la région de Marseille pour s’étendre au pays entier. Quant au 3e tome « Bleu », Saint-Nazaire et surtout Nantes doivent faire face à une tempête démentielle en pleine marée d’Équinoxe ce qui entraine des inondations effroyables. La population doit absolument être évacuée mais dans les eaux se cache un terrible virus qui déclenche des vagues de suicide d’une ampleur encore jamais vue. Globalement, la lecture de cette trilogie est agréable. Le rythme est soutenu, les intrigues bien menées et j’ai apprécié suivre l’évolution des personnages attachants ou irritants mais qui ne laissent jamais indifférents. Certains personnages secondaires m’ont émue. Bref, un bon moment de lecture à découvrir si possible dans le bon ordre, c’est mieux pour les personnages.
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