« La Nuée. Il est dit dans le texte que la race des anges déchus sera comme une nuée invisible aux yeux des hommes. Une Nuée chargée de protéger les hommes. »
Prêts à découvrir le secret le mieux gardé des Templiers ?
1229. Terre sainte.
Alors qu’une mystérieuse secte d’assassins fait régner la terreur, l’empereur mystique Frederic II, l’ordre des teutoniques et les chevaliers templiers s’affrontent pour retrouver le secret des secrets.
De nos jours.
Antoine Marcas part en quête du véritable livre d’Enoch, un manuscrit apocryphe, convoité par des start up de pointe, prêtes à tout pour s’en emparer.
Eric Giacometti et Jacques Ravenne livrent un nouveau thriller explosif et initiatique avec leur héros, le commandant Franc-maçon Antoine Marcas.
448 pages – 12/10/2022
« Ils étaient à nouveau plongés dans les ténèbres. Un souffle retentit tout au fond du tunnel. Et une lumière apparut. Blanche, irradiante. Elle fonçait vers eux et grossissait à vue d’œil dans un bruit de tempête. Ils sentaient un vent les fouetter. La lumière devint distincte, c’était un chiffre. Le 8, couché. Il y en avait des centaines qui se suivaient. Marcas le reconnut tout de suite. C’était le signe de l’infini. »
En règle générale, j’aime beaucoup les écrits de Jacques Ravenne et Eric Giacometti. Je suis avec plaisir depuis longtemps les aventures d’Antoine Marcas. Et comme à chaque fois, je n’ai pas été déçue même si la fin concernant la période actuelle avec Marcas était un peu tirée par les cheveux. En effet, certains éléments concernant la folle course de l’entreprise OxO dans sa recherche du super ordinateur quantique, l’ordinateur de Dieu, m’ont parus un peu exagérés. Le récit de « Le royaume perdu » se déroule sur deux périodes : en 1229 en Terre Sainte et de nos jours dans l’univers très mouvementé d’OxO. J’ai beaucoup apprécié l’histoire en Terre Sainte, au cœur du monde des Templiers et d’un mystérieux signe : ∞. On suit en particulier Hugo de Montfort, jeune chevalier Templier, l’un des seuls survivants d’un massacre perpétré sur une délégation musulmane et une chrétienne lors de négociations au sein de la Basilique de la nativité par des assassins vêtus de noir, efficaces, cruels et insaisissables. La vie d’Hugo va en être bouleversée ainsi que celle de Rebecca, une jeune juive qu’il a sauvée lors d’émeutes où le grand-père de Rebecca, très érudit, a péri. Quant à Antoine Marcas, sur le point de quitter temporairement la police et amoureux, il va se lancer, à la demande de la directrice d’OxO, sur la piste d’un vieux manuscrit, celui d’Hénoch, qui serait la clé pour créer le super ordinateur quantique. Mêlant récits historiques, quête incroyable à rebondissements et nouvelles technologies, j’ai été prise par le suspense distillé avec talent. A l’arrivée un moment de lecture très agréable que je vous recommande.
« Plus près du transept, un groupe compact de Coptes – des chrétiens d’Égypte – se ruaient sur une colonne qu’ils baisaient avec ardeur. – Selon la tradition, Marie, la mère de Dieu, a laissé son empreinte sur la pierre, expliqua gravement Emil en faisant un signe de croix. Al-Seif se tint coi. Comment Dieu pouvait-il avoir une mère ? Comment des hommes sensés pouvaient-ils croire pareille folie ? Son étonnement tourna à l’effarement quand il vit une longue cohorte de pèlerins avançant à genoux. Leurs vêtements étaient misérables, leur visage buriné par la fatigue, mais dans leur regard brillait une lueur extraordinaire. Celle de la foi. – Dieu seul sait combien d’épreuves ils ont dû traverser pour venir se recueillir ici…, dit Emil avec une émotion sincère. Il montra une porte basse à gauche du transept. – Venez, nous sommes attendus. »
https://www.babelio.com/livres/Giacometti-Le-royaume-perdu/1445609
Note sur Babélio : 4,16/5 (37 notes) – Ma note : 4/5
« Emil secoua la tête. Si la peur l’avait d’abord submergé, il était parfaitement lucide désormais. – Aucun des sultans qui se partagent la Terre sainte ne possède de telles unités de combat. – À moins que ce ne soient des schismatiques…, répliqua Montfort. À la différence de beaucoup de croisés qui se contentaient de mépriser et de maudire les musulmans, les frères du Temple avaient, eux, une curiosité inlassable envers leurs adversaires. Langnau comprit aussitôt l’allusion. De même que les disciples du Christ étaient divisés en latins, grecs, égyptiens, éthiopiens, chaldéens, arméniens… chacun pratiquant son propre rituel, les musulmans étaient traversés par différents courants religieux, parfois aussi antagonistes que fanatiques. – … Sauf que je ne connais aucun groupe musulman capable de monter une telle opération meurtrière, reprit Langnau. Il faut une volonté d’exception et une discipline de fer. »
Éric Giacometti, né le 21 juillet 1963, est un écrivain de thrillers français. Il était auparavant journaliste dans la presse grand public jusqu’en 2013, en particulier au Parisien où il a été spécialisé dans l’investigation dans les milieux médicaux et pharmaceutiques (1997 à 2002). Il a ainsi enquêté sur certaines affaires de santé publique, sang contaminé, hormones de croissance, Isoméride, vaccin contre l’hépatite B. Au cours de sa carrière de journaliste, il a aussi travaillé sur les spoliations sous l’Occupation et a publié les archives inédites du ministère des Finances (Le Point) et le premier document sur le rôle de la Sacem sous l’Occupation (Le Parisien). Il a également enquêté, à la fin des années 1990, sur la face sombre de la franc-maçonnerie, dans le volet des affaires sur la Côte d’Azur.
Parallèlement, il prolonge son métier de journaliste en écrivant dix-sept ouvrages, thrillers ou essais. Pannes de cœur (Fleuve noir, 2004) est son premier roman policier, tiré de son expérience de journaliste d’investigation santé, qui traite d’une affaire de pacemakers mortels qui a réellement existé. Avec Jacques Ravenne, écrivain et franc-maçon, il lance en 2005 la série à succès des aventures d’Antoine Marcas, commissaire de police, et franc-maçon comme Ravenne. La série est publiée dans dix-sept pays.
Il est également membre historique de la Ligue de l’imaginaire, collectif d’écrivains de thrillers et d’ouvrages de fiction, et il enseigne au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), à Paris, où il anime, des modules sur l’écriture et la publication de livres.
Il se lance en tant que co-scénariste de l’adaptation en bande dessinée des aventures de Antoine Marcas, pour les éditions Delcourt. Giacometti et Ravenne transposent les romans déjà parus.
Il n’oublie pas son métier de journaliste : début 2016, il co-écrit, avec Ravenne, une enquête de 52 minutes pour la télévision (France 5 et la RTBF), en 2016, sur l’affaire des archives maçonniques françaises et belges volées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le documentaire est réalisé par Jean-Pierre Devillers.
Jacques Ravenne, de son vrai nom Jacques Ravaud, né le 20 octobre 1964, est un auteur de romans policiers français, également éditeur et scénariste.
Il est membre du collectif d’artistes La Ligue de l’Imaginaire.
Il est le coauteur, avec Éric Giacometti, de romans dans lesquels le personnage principal, le commissaire Antoine Marcas, est franc-maçon. Ravenne est lui-même un franc-maçon élevé au grade de maître au rite français.
Spécialiste de critique génétique, il a principalement travaillé sur les manuscrits de Paul Valéry, Yves Bonnefoy, Nerval et Mallarmé, à la fois dans le cadre de l’Institut des textes et manuscrits modernes du CNRS et avec la Fondation Hugot du Collège de France.
Auteur de plusieurs articles en France et au Japon, il a aussi dirigé la publication de deux livres de référence.
Il débute en 2008 une activité d’élu, dans son département familial du Lot, où il est élu Président de la Communauté de communes de la Vallée et du Causse jusqu’en 2013.
Il collabore à la revue maçonnique Franc-maçonnerie magazine, relatant les aventures humoristiques de Jean Acacio chez les francs-maçons.
Toutes les œuvres de Jacques Ravenne sont écrites en collaboration avec Éric Giacometti, l’essentiel de leur collaboration, depuis 2004, étant axée sur les romans de la série des aventures d’Antoine Marcas, commissaire de police et franc-maçon affilié au Grand Orient de France, mais a également porté sur une analyse de l’un des romans à arrière-plan ésotérique de Dan Brown, et est complétée par une nouvelle – Délocalisation – publiée dans le recueil collectif L’Empreinte sanglante.
« – L’imprévu. Rassurez-vous, nous sommes des visiteurs paisibles. Comme Judas vous toucherez vos trente deniers, mais vous ne finirez pas pendu. – Vous m’en voyez ravi, dit le gardien rassuré. – Pendu, non. Abattu, oui. À la vitesse de l’éclair, celui qui se faisait appeler Rafaël sortit son Sig avec silencieux et tira deux fois en plein cœur. Le gardien n’eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il tomba au sol. Le brun se baissa à côté du cadavre et lui ferma les yeux. – Je suis désolé, dit-il d’une voix douce, j’aurais voulu t’assurer une transition paisible, mais le temps nous est compté. Il joignit ses mains et murmura à voix basse : – Verset huit. Aux justes le Seigneur donnera la paix et il gardera les élus ; sur eux reposera la clémence. Ils seront tous de Dieu. Et ils seront heureux et ils seront bénis. Et c’est pour eux que brillera la lumière du Seigneur. »
« Quand ils furent seuls, Amaury s’assit face au dignitaire. Il savait qu’il s’agissait de Pierre de Montaigu, le Grand Maître de l’Ordre. Ils se connaissaient depuis leurs vertes années, quand tous deux ressemblaient à cet Hugo, ardent et impétueux. Ils avaient bien changé et le monde avec eux. Désormais, les royaumes chrétiens en Orient s’étaient réduits comme une peau de chagrin. À part Jérusalem, quelques villes côtières et des châteaux perdus à l’orée du désert, il ne restait plus grand-chose des conquêtes que s’étaient taillées les croisés à coups d’épée. Un rien et ils pouvaient tout perdre. Et ce rien était peut-être déjà arrivé. – Dès que frère Hugo est revenu, précisa Amaury, j’ai envoyé un groupe de templiers à la basilique. Ils sont entrés dans le monastère et en ont pris le contrôle. »
« Les gardes l’empoignèrent tandis que la foule le couvrait d’injures et de malédictions. – C’est fini pour lui, décréta Salza en se signant. Frédéric ne répondit pas, car devant tant de haine et d’injustice il en venait sérieusement à douter de l’existence de Dieu. »
« Marcas se précipita vers elle. – Non ! hurla-t-il. Elle ouvrit les yeux pour contempler le vide. – Et c’est pour eux que brillera la lumière du Seigneur. Déjà, il distinguait presque la carnation de sa peau, le fin duvet blond sur ses avant-bras. – Je vous en prie, supplia Antoine qui tendait son bras vers elle. Elle le regarda avec une infinie douceur, comme s’ils se connaissaient depuis une éternité, mais ses yeux étaient comme deux étoiles déjà mortes. – Mon âme est en paix. Et la vôtre ? Antoine se jeta en avant alors qu’elle basculait. Il réussit à lui agripper le poignet de la main droite, de sa gauche il se tenait à une barre de fer. Suspendue dans le vide comme une poupée de chiffon, ses jambes battaient l’air. – Il y a longtemps que je n’ai plus d’âme, cracha Marcas alors qu’il faisait un effort surhumain pour la remonter. Bon sang, mais qui êtes-vous ? Les yeux de la fille s’allumèrent comme deux flambeaux. – Une enfant de la Nuée. Je la rejoins. D’un geste sec elle se dégagea de son étreinte. Son poignet glissa entre les doigts de Marcas. – Non ! Il la vit tomber, les bras en croix. Son visage affichait un sourire resplendissant. »
Dans ma PAL
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