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Les lapins ne mangent pas de carottes de Hugo Clément

« Les lapins sont des herbivores stricts. Contrairement aux croyances, ils ne sont pas des rongeurs, mais ce qu’on appelle des lagomorphes. « À l’état sauvage, leurs congénères se nourrissent une grande partie de la journée d’herbe fraîche séchée au soleil. Ainsi, dans nos foyers, la base de leur alimentation doit être le foin », nous apprennent Laëtitia de la Tullaye et Magalie Delobelle. « Les lapins ont besoin de verdure pauvre et longue à manger, complète le naturaliste Pierre Rigaux. Dans la nature, ils mangent rarement des racines, qu’il faut déterrer. » Or, la carotte est une racine. Les lapins n’en mangent pas. Pire, c’est un aliment mauvais pour eux ! »

Résumé éditeur :

« L’image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l’injustice.

Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C’est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal.

Ce voyage sera passionnant et renversera nombre d’idées reçues. Face à l’effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, ouvrir les yeux sur l’ampleur des problèmes que pose le traitement infligé aux animaux est autant une question d’éthique qu’une question de survie. Pour eux comme pour nous, il y a urgence à changer de regard sur le vivant. »

224 pages – 28/9/2022

« Je plante mon regard dans le sien. Difficile de savoir combien de secondes je suis resté ainsi. Vingt, peut-être trente. Comment décrire ce que je ressens ? Son regard est tellement… humain. C’est puissant, troublant. Jamais je n’ai ressenti une frontière si mince entre un animal et moi. Les mains, les regards, les attitudes… Tout évoque la proximité immédiate que nous avons avec eux. Rien de plus efficace qu’une rencontre avec un grand singe pour nous renvoyer à notre animalité. Car nous ne sommes rien d’autre que des animaux. »

J’aime regarder les documentaires de la série « Sur le front » réalisés par Hugo Clément sur France 5. C’est intéressant, agréable à regarder et j’y apprends souvent beaucoup de choses. Avec « Les lapins ne mangent pas de carottes » c’est le premier ouvrage que je lis de lui. Le titre m’avait interpellé et j’espérais retrouver la « patte » du journaliste engagé dans la défense de notre planète. A l’arrivée, toujours aussi passionnant, pédagogue et didactique, Hugo Clément nous propose un livre intéressant et documenté sur la place que nous laissons aux animaux, leur bien-être, leur intelligence et les idées préconçues que nous avons sur le règne animal non humain. Car, il ne faut pas l’oublier, nous sommes, nous aussi, des animaux. Des animaux tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils se placent en haut de la chaîne alimentaire et pensent avoir le droit d’exercer sa domination sur toute la planète qu’ils sont en train de détruire sans beaucoup d’état d’âme. Hugo Clément nous explique, preuves à l’appui, que l’intelligence n’est pas l’apanage de l’être humain, loin s’en faut. Il dénonce également l’élevage intensif, la chasse, les zoos etc. Globalement, je suis d’accord avec les propos d’Hugo Clément. Cependant, j’avoue que je ne deviendrai sans doute pas végétarienne, mais diminuer ma consommation de viande, oui, j’ai déjà démarré et je continuerai. C’est mieux que rien. Et j’avoue également que j’aime admirer la faune sauvage dans les zoos. Certains sont plus responsables que d’autres. A moi de les choisir correctement. Hugo Clément est convaincu, engagé et pédagogue. Ce n’est pas un extrémiste et c’est appréciable car je pense que son argumentaire éclairé touchera plus volontiers les gens. Un propos calme arrivera mieux à convaincre que des discours violents et jusqu’au-boutistes. En tout cas, je le pense et le souhaite. Le lire fait prendre conscience des faits et démonte les communications bien huilées des lobbies, forts, en France. Par exemple, le lobby de la chasse est tellement fort que des espèces protégées partout ailleurs dans le monde sont toujours chassables en France. Je ne le savais pas et cela me révolte complètement ! Bref, j’ai beaucoup apprécié cette lecture que je vous recommande vivement pour ouvrir enfin les yeux sur une réalité inquiétante.

« Le paléontologue Pascal Picq résume les choses de cette façon : « L’Homme n’est pas le seul animal qui pense. Mais il est le seul à penser qu’il n’est pas un animal. » Prenons un peu de recul. D’un point de vue scientifique, nous sommes des mammifères, de l’ordre des primates, de la famille des grands singes et de l’espèce Homo sapiens. Une espèce particulièrement jeune et fragile à l’échelle de l’évolution. Si la Terre avait 24 heures, nous apparaîtrions juste avant minuit ! Les plus vieux fossiles du genre Homo remontent à 2,8 millions d’années, avec Homo habilis, mais les premières traces d’Homo sapiens datent, elles, d’environ 300 000 ans. Il colonise l’Europe il y a « seulement » 50 000 ans et doit attendre 40 000 ans de plus pour inventer l’agriculture. Les requins, qui sont nos contemporains, sont là depuis plus de 400 millions d’années. Les tortues ? Au moins 200 millions d’années. Les fourmis ? Entre 140 et 168 millions d’années. Tiendrons-nous aussi longtemps qu’eux ? En raison de la tournure des événements actuels et de l’effondrement écologique auquel nous sommes confrontés, c’est mal parti. »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Clement-Les-lapins-ne-mangent-pas-de-carottes/1447353

Note sur Babélio : 4,34/5 (28 notes) – Ma note : 4,5/5

« Car si les animaux n’utilisent pas d’outils, ou ne le font pas autant que l’être humain – « Aucun autre animal ne construit de fusées ! » m’a un jour lancé un ami lors d’un débat –, c’est peut-être parce qu’ils n’en ont pas besoin. Tout simplement. Dès lors, qu’est-ce que l’intelligence ? Fabriquer des objets inutiles ou s’abstenir d’en fabriquer ? Est-ce vraiment une preuve d’intelligence de concevoir d’incroyables machines pour envoyer quelques touristes fortunés dans l’espace, pour raser une forêt en un temps record ou pour combattre ses frères humains en détruisant des régions entières, par exemple ? Je fais part de mes interrogations à Emmanuelle Pouydebat. « Il n’y a pas une seule forme d’intelligence, tranche-t-elle. L’intelligence est plurielle. Cela n’a pas de sens de vouloir hiérarchiser ou comparer. Je vois l’intelligence comme un ensemble de comportements qui vont permettre à un individu, ou à une espèce, de résoudre des problèmes pour s’adapter à des situations nouvelles. Or, en peu de temps, nous avons endommagé les écosystèmes dont nous dépendons. Donc, pour moi, s’il faut absolument faire des catégories, à l’échelle de l’évolution, on est plus proches des plus stupides que des plus intelligents. » »

L’auteur : Hugo Clément

Hugo Clément, né le 7 octobre 1989 à Strasbourg, est un journaliste, écologiste, et militant pour le bien-être animal français.

Il fait ses débuts sur France 2, puis mène des enquêtes et reportages pour Le Petit Journal, Quotidien et Konbini News avant de produire une série documentaire pour France Télévisions, « Sur le front ». Cette série d’enquêtes dépeint les dessous d’un mode de consommation aux lourdes conséquences sur l’environnement et les animaux.

Hugo Clément, journaliste mais aussi écrivain. En février 2019, il publie son premier livre « Comment j’ai arrêté de manger les animaux » aux éditions Seuil. Un parcours initiatique vers une alimentation végétarienne. En octobre 2020, il publie le « Journal de guerre écologique », aux éditions Fayard, des récits et reportages sur l’environnement en lien avec la série documentaire « Sur le front ». Et en septembre 2022, il publie donc « Les lapins ne mangent pas de carottes » aux éditions Fayard.

Depuis juin 2018, Hugo Clément est en couple avec Alexandra Rosenfeld, Miss France 2006, rencontrée sur l’émission Fort Boyard. Le couple s’est installé à Biarritz où il a fondé une famille recomposée avec leur petite fille, Jim, née le 3 janvier 2020 et avec Ava, la fille aînée d’Alexandra Rosenfeld, née de son mariage passé avec le rugbyman Sergio Parisse.

« Il faut bien garder en tête que toutes ces études, ces observations, ces analyses ne permettent d’entrevoir qu’une infime partie de l’intelligence animale. On sait que les animaux échangent des informations pratiques, comme l’emplacement de la nourriture, qu’ils sont capables de se coordonner pour fuir ou pour chasser, qu’ils utilisent leur langage pour séduire un partenaire ou pour négocier, qu’ils développent même des cultures bien distinctes au sein d’une même espèce. Mais, au-delà, à quoi pensent-ils, que se disent-ils ? Ont-ils, comme nous, des conversations à propos de choses abstraites, sur l’organisation de leur société ou même sur le sens de la vie ? La réponse est difficile à accepter, car elle nous renvoie aux limites de notre propre intelligence : on ne sait pas. »

« Le secteur agroalimentaire sait mieux que quiconque qu’il est impossible de montrer au grand public ce qu’il se passe dans les usines de la mort, même quand la réglementation est respectée à la lettre. La bonne santé économique de la filière repose sur l’incapacité pour le consommateur de voir de ses propres yeux la réalité qui se cache derrière les murs opaques des lieux de tuerie. Même en rendant les normes plus strictes et en multipliant les contrôles, tant que nous consommons autant de viande et que le volume de production ne baisse pas drastiquement, les animaux ne seront pas traités comme des êtres sensibles, mais comme des objets. »

« Ce n’est pas le niveau supposé de complexité ou d’intelligence qui permet de classer ces animaux en deux catégories : ceux qui ont le droit de vivre heureux, et ceux qui doivent souffrir. Non, le seul critère qui détermine leur destin est de savoir quelle utilisation nous en faisons. L’exemple le plus parlant est probablement celui du lapin. Protégé par la loi lorsqu’il est « de compagnie », il est, à l’inverse, élevé dans des conditions abominables et abattu quand il est destiné à la consommation. Un même animal, deux traitements radicalement opposés. Le ministre s’offusquera, à raison, si un lapin de compagnie est abandonné sur une aire d’autoroute lors des départs en vacances. En revanche, il défendra et légitimera les élevages intensifs de lapins qui envoient des milliers d’individus à la mort après une courte vie confinée, durant laquelle ils n’ont même pas pu se dresser sur leurs pattes. La réalité, c’est que les animaux « consommables » représentent l’écrasante majorité des animaux domestiques vivant en France. »

« Avant de devenir végétarien, j’étais exaspéré par les discours trop véhéments m’ordonnant de cesser de manger de la viande sous peine d’être un horrible salaud. Qui étaient ces gens pour décider à ma place ? L’envie de ne pas céder prenait le pas sur la réflexion et l’analyse rationnelle des arguments mis en avant par les activistes. Si je suis devenu végétarien, ce n’est pas parce qu’on me l’a ordonné, mais parce que j’ai été de mieux en mieux informé sur la réalité de l’industrie agroalimentaire. C’est l’information qui a fonctionné avec moi, pas l’injonction. C’est ce à quoi j’œuvre aujourd’hui, en incluant le plus grand nombre dans ce combat et en n’exerçant aucune pression autour de moi. »

« Par ailleurs, d’un point de vue sanitaire, la consommation de viande de gibier, parfois contaminée par le plomb des munitions, n’est pas recommandée. Si la chasse dans nos pays riches n’est pas un impératif alimentaire, il s’agit donc d’un loisir. Le président de la FNC, Willy Schraen, l’assume : « Est-ce que j’ai du plaisir à aller à la chasse, à traquer un animal et à le tuer ? La réponse est oui. Tuer un animal, ce n’est pas violent du tout. […] On n’a pas besoin de chasser pour se nourrir, mais c’est un grand plaisir. » 22 millions d’animaux chassés par an. C’est bien de plaisir qu’il est question dans la chasse telle que nous la connaissons. On tue des animaux pour se divertir. Et on en tue beaucoup. »

« L’argument de la « régulation » est, de loin, le plus utilisé par les chasseurs pour justifier leur pratique. C’est aussi celui qui fonctionne le mieux auprès du grand public. La faune sauvage doit être « régulée », au risque de « proliférer ». L’humain doit « gérer » la nature. Si on ne tue pas assez d’animaux sauvages, ils vont nous envahir, en dévastant nos cultures et notre environnement. Il faut bien que quelqu’un s’y colle : les chasseurs rendent donc service à la nature. Cette partition est jouée jusqu’à l’excès pour rendre la chasse de loisir acceptable par la population. En réalité, sur le terrain, les pratiques correspondent rarement à ce discours marketing. On pourrait questionner la notion de « gestion » des écosystèmes prônée par l’espèce humaine, qui détruit l’environnement comme aucune autre auparavant, ou ironiser sur les termes utilisés par les chasseurs pour adoucir leur image : ils ne « tuent » pas les animaux, ils les « prélèvent ». Mais attachons-nous uniquement aux chiffres et aux faits. La « régulation » des espèces en déclin étant un non-sens écologique – par définition, un animal dont la population diminue ne prolifère pas –, je vais donc ici me concentrer uniquement sur les animaux qui ne sont pas menacés. »

2 commentaires sur “Les lapins ne mangent pas de carottes de Hugo Clément

  1. Celui-ci m’intéresse, il y a longtemps que je sais que nous ne sommes nous les humain que de simple animaux 😉

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    • Lilou
      29 décembre 2022

      À lire ! Très intéressant

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Cette entrée a été publiée le 28 décembre 2022 par dans actualité, découverte auteur, Livre, et est taguée , , , , , , , , , .