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Patients de Grand Corps Malade

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« « Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu’ils ont dit à mes parents.

Alors j’ai découvert de l’intérieur un monde parallèle,

Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion,

Un monde où être autonome devient un objectif irréel,

Un monde qui existait sans que j’y fasse vraiment attention.

Ce monde-là vit à son propre rythme et n’a pas les mêmes préoccupations,

Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation,

Ce monde-là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité,

Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.

On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer,

La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer,

Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,

Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain ».

 

 

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Dès que j’ai vu que Grand Corps malade sortait un livre, j’ai eu envie de le lire et quand je l’ai vu à la Grande librairie… ça m’a confirmé dans mon envie.

Et là ! wahou… aussi bien, non mieux que je ne pensais… J’ai été touchée, émue et aussi admirative… et puis je m’y suis pas mal retrouvée aussi… ayant eu à faire aux hôpitaux, à la position allongée et au fait d’être dépendante des autres, j’ai bien ressenti et compris ce que Fabien et ses compagnons de galère ressentaient, vivaient.

Tout d’abord, il démarre avec Sixième sens qui est un texte qui plante bien le décor, à sa façon poétique et forte de Slameur, de magicien des mots. Même si la réalité est dure, sans fioriture !

Avant de continuer, je veux vous prévenir, vous rassurer peut être…. Fabien ne donne pas dans le pathos, le drame, … il n’en rajoute pas… il parle simplement des faits, du quotidien, des différentes étapes, avec pudeur, simplicité, humour parfois, tendresse aussi, sans détour non plus. On n’est pas mal à l’aise, pas voyeur, non. Il nous fait partager ses émotions, son ressenti, sa vie.

Je trouve que lire Fabien, ça remet bien les idées en place, les priorités dans l’ordre… et ma foi, redonne le bon goût de la vie. Etre debout, marcher… faire les gestes simples de la vie, sans soucis, sans y penser… le vrai luxe ! Un bonheur simple qu’on oublie.

Dans son malheur, Fabien a eu de la chance, il a pu récupérer, un peu, beaucoup, pas complètement, mais il est debout, autonome. La plupart de ses compagnons, ne le sont pas.

J’espère, j’aimerais qu’un maximum de monde lise les mots de Fabien. Cela pourra peut être un peu changer le regard que l’on a sur les handicapés, cela pourra peut être aussi faire prendre conscience au personnel hospitalier ce que l’on ressent quand on est dépendant, mais un être humain néanmoins ! (je ne parle pas de tous… mais de quelques uns… j’ai toujours pensé que dans la formation médicale il faudrait un stage obligatoire en position allongée, dépendante)…

Et puis lire Fabien redonne la vraie valeur à la vie ! Comme il dit, elle est gratuite, et il va s’en resservir tous les jours. Nous aussi !

A lire ! Sans aucune modération… ça devrait même être remboursé lol

En tout cas, merci Fabien.

 

 

 

« Je découvre les joies de l’autonomie zéro, de l’entière dépendance aux humains qui m’entourent et que je ne connaissais pas hier ».

 

 

 

« Quand tu es dépendant des autres pour le moindre geste, il faut être pote avec la grande aiguille de l’horloge ».

 

 

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Résumé éditeur :

Patients est le premier livre de Grand Corps Malade. Avec la plume poétique, drôle et incisive qu’on lui connaît, il livre le récit de son année de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapés lourds. Il nous fait entrer dans ce monde méconnu qu’il découvre alors : l’immobilité totale, les soins quotidiens, les médecins et les infirmiers dont on est entièrement dépendant. Des histoires personnelles, émouvantes, parfois drôles, toujours instructives des autres patients qu’il côtoie. Avec ses camarades de chambrée, handicapés tout comme lui, il vit, le temps de cette renaissance en rééducation, des péripéties truculentes et cocasses, entre les rire et les larmes, qu’il nous raconte avec humour et beaucoup de générosité. Patients est une leçon de vie, et d’optimisme, pour chacun d’entre nous.

Il y a une quinzaine d’années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l’eau n’est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu’on lui annonce qu’il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l’usage de ses jambes après une année de rééducation.

 

 

 

« C’est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues ».

 

 

 

« Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter ».

 

 

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Lien vers la fiche du livre sur Babélio

http://www.babelio.com/livres/Malade-Patients/416250

 

 

 

« La vie c’est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil.

Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes deux oreilles ».

 

 

 

« La patience est un art qui s’apprend patiemment. »

 

 

 

« Tout le monde s’habitue. C’est dans la nature humaine. On s’habitue à voir l’inhabituel, on s’habitue à vivre des choses dérangeantes, on s’habitue à voir souffrir des gens, on s’habitue nous-mêmes à la souffrance. On s’habitue à être prisonniers de notre propre corps. On s’habitue, ça nous sauve ».

 

 

 

« Car si ce fauteuil est un symbole fort de mon immobilité, il va aussi me permettre de me remettre en mouvement ».

 

 

 

« En prison comme à l’hosto, on attend et on s’emmerde énormément. Et puis, surtout, on parle de l’avenir en utilisant les mots « sortir » et « dehors ». Quand on sera « dehors », la vraie vie pourra reprendre… »

 

 

 

« Elle est marrante aussi, cette phrase réflexe : « Ne bouge pas. » Dans notre situation, elle est complètement inappropriée, mais on se la sort quand même à tout bout de champ.

C’est comme quand tu dis à un aveugle : « On se voit demain. » »

 

 

 

« Farid s’emmerde tellement quand il doit rester au lit alors que les autres partent en rééducation, qu’il a inventé le concept de « niquer une heure ». Il est à l’affût de tout ce qui peut contribuer à faire passer le temps. Bien sûr, l’idéal, c’est le sommeil. Si tu fais une bonne sieste, tu « niques » une heure facilement. Un bon film à la télé peut te permettre de « niquer » une bonne heure et demie. Un long coup de téléphone peut être utile pour « niquer » vingt minutes… Il est marrant ce Farid ».

 

 

 

« Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c’est un sixième qui les délivre. Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction, ce sixième sens qui apparait, c’est simplement l’envie de vivre ».

Billet réalisé le 23/2/2013

4 commentaires sur “Patients de Grand Corps Malade

  1. pachrimaco
    15 Mai 2015

    un gars que j’aime bien ce GCM .. j’ai eu un monsieur mercredi soir au bar .. il marchait avec une canne, de façon très désarticulée, mais il tenait debout quand même .. il y avait du monde ce soir (rare en ce moment) et j’ai demandé aux personnes qui barraient le passage de se déplacer pour le laisser sortir .. j’ai dû dire « le monsieur est handicapé » et il l’a mal pris … ça m’a chagrinée du coup, ce n’est pourtant pas une insulte !! bizz ma douce

    Aimé par 1 personne

    • Lilou
      15 Mai 2015

      oui moi aussi je l’aime bien ce GCM !
      pas toujours facile avec le « handicap »… c’est sensible comme sujet…. gros bisous

      Aimé par 1 personne

  2. simsloulou1
    16 Mai 2015

    Ce livre à l’air extrêmement touchant, tout comme ses musiques à essayer, ça me donne envie 😉

    Aimé par 1 personne

    • Lilou
      16 Mai 2015

      oui très touchant et émouvant, mais sans pathos… faut essayer ! 🙂 bonne lecture !

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Cette entrée a été publiée le 15 Mai 2015 par dans autobiographie, mes coups de coeur, et est taguée , , , , , , .