Ma passion les livres

Partage de mes lectures

Morgan des brumes – L’Épée du pouvoir de Mireille Calmel

« De la colère embrasa l’œil couleur de mousse de Morgan. Avec ses lèvres pulpeuses et naturellement carminées, la pâleur presque surnaturelle de son teint, la blondeur d’épi de ses cheveux bouclés, ses cils interminables et ses sourcils épais bien que parfaitement dessinés, tout en elle dégageait la puissance de cette minéralité habillée de lichens, de forêt et de brume que l’île d’Aval exhalait.

Elle ne se sentait pas seulement habitée par cette terre cernée par les flots. Elle la respirait dans son entier. De chacun de ses arbres centenaires aux parcelles cultivées et à la source qu’elle abritait. Elle ne faisait qu’un avec sa magie, elle le savait. »

Résumé éditeur :

« Tu es liée à cette lame et à celui à qui elle est destinée… »

Au large des côtes bretonnes, sur l’île d’Aval, une communauté de prêtresses vit paisiblement à l’écart du combat des hommes. Parmi elles, Morgan, jeune fille fougueuse dont le caractère et les origines cachées font redouter le pire à la grande prêtresse Vivian. À raison ! Un jour de mai, emportée par la colère, Morgan commet l’irréparable…

À trois lieues de là, les jeunes Ké et Arthur observent les Ténèbres recouvrir le ciel d’Armorique. Ils ne croient pas en la magie mais, devant eux, franchissant la mer, ce sont bien les navires à tête de dragon qui apparaissent. À bord, les hommes du Nord décidés à retrouver le seul être capable de s’opposer à l’usurpateur du trône de Bretagne : l’héritier perdu de l’épée du pouvoir !

Précipités dans le chaos, Morgan, Arthur et Ké vont devoir affronter leurs peurs et leurs croyances les plus tenaces. Avec l’espoir de découvrir, enfin, leur vérité.

Mireille Calmel nous ramène avec délice aux premiers temps des célèbres chevaliers de la Table ronde réunis par la mystérieuse Morgan autour du futur roi Arthur.

Un incroyable voyage dans l’imaginaire fascinant du monde arthurien nourri des légendes les plus anciennes mais aussi des toutes dernières découvertes.

336 pages – 13/10/2022

« Il sentit leur inquiétude le gagner. C’est étrange que tous réagissent de cette manière. Même parmi les anciens.

– Rentrons ! Vite ! Avant que le ciel ne nous tombe sur la tête ! entendit-il près de lui.

– Sorcellerie ! Je vous dis que c’est de la sorcellerie ! s’époumona une femme un peu plus loin.

Aussitôt ce fut la débandade. Malgré les battements fous de son cœur, Arthur refusa de céder à la terreur ambiante. Il ne croyait pas à la magie, aux sortilèges, aux malédictions. Ké et lui pensaient qu’il existait une explication pour tout.

Je ne vais quand même pas me laisser impressionner par si peu ! décida-t-il. »

Ce n’est pas nouveau, j’aime énormément l’écriture de Mireille Calmel (depuis le coup de cœur intégral du fabuleux « Le lit d’Alienor ») et cela continue. Une grande conteuse ! Je me suis plongée avec délice dans le premier tome de cette nouvelle saga que l’autrice nous propose « Morgan des brumes : L’épée du pouvoir ». Une plongée dans la magie noire et blanche de l’Armorique, dans le monde féérique des korigans, dans le monde des druides, des prêtresses et des sorciers, dans le monde épique de la légende arthurienne (Viviane, le roi Uther Pendragon et bien sûr le futur roi Arthur). Mais elle le fait à sa manière, au plus près des personnages, au plus près de leur humanité… des personnages malmenés, bousculés par leur destin auquel ils devront faire face du mieux possible. Ainsi, Morgan, jeune apprentie prêtresse sur l’île d’Aval, devra-t-elle affronter la vérité sur sa naissance et la noirceur qui sommeille en elle, prête à tout moment à l’envahir et l’engloutir avec des conséquences incommensurables pour elle mais surtout pour le monde. Arthur et Ké, deux jeunes jouvenceaux, meilleurs amis au monde, devront eux aussi sortir de l’enfance et apprendre la vérité de leur naissance et ce que le destin leur réserve. Tous le feront avec courage bien sûr mais aussi avec leurs faiblesses, leur personnalité et les atouts que la vie leur a donnés. Ecriture agréable et fluide, ce premier tome se lit tout seul et j’ai déjà hâte de découvrir la suite. Je me suis attachée aux personnages que j’aurai vraiment plaisir à retrouver très vite je l’espère. Coup de cœur, à lire sans aucune modération !

« Ses jambes flageolèrent.

Elle pivota, fit face aux prêtresses qui arrivaient par le chemin, comme guidées par une marcheuse invisible. Ou par l’une des prémonitions fulgurantes de l’Aïeule aux Blanches Mains…

Six femmes en tunique de lin écru, à la taille marquée par une ceinture de corde, aux longs cheveux blancs tressés sur un seul côté et aux traits ravagés.

Le conseil des Sages…

Elles furent bientôt toutes là, formant demi-cercle sur le tertre étroit qui servait de berge à la cuvelle, à quelques pas seulement d’elle. L’Aïeule aux Blanches Mains accrochée au coude de Vivian, le visage blafard malgré le flambeau qui dansait dans les Ténèbres. »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Calmel-Morgan-des-brumes/1452692

Note sur Babélio : 4,45/5 (28 notes) – Ma note : 5/5

« Le korrigan sur ses épaules, Morgan avait regagné le village à toute vitesse. Non qu’elle ait beaucoup à emporter, mais elle ne s’imaginait pas quitter l’île en abandonnant ses affaires derrière elle. Le moindre des objets qui lui appartenaient pourrait être utilisé par le sorcier dans le dessin de lui nuire ou de la retrouver. Elle avait déposé Soriot devant l’arbre creux qui lui servait de logis avant de s’engouffrer dans le sien, face au puits.

Quelques minutes plus tard, ils étaient de nouveau ensemble, munis de leur courage et d’un maigre baluchon. »

L’autrice : Mireille Calmel

Mireille Calmel, née Mireille Rouchon, est une écrivaine française née à Martigues le 8 décembre 1964.

Mireille Calmel a l’habitude de dire que l’écriture lui a sauvé la vie. Car lorsque, à l’âge de 8 ans, elle tombe gravement malade et est déclarée perdue, Mireille commence à écrire, par besoin d’extérioriser sa peur, mais aussi parce qu’elle croit profondément que tant qu’elle écrira, elle ne mourra pas.

Et inexplicablement, bien que les médecins aient renoncé, la maladie régresse. Peu à peu, Mireille reprend des forces, recommence à marcher. Elle travaille avec acharnement ses cours par correspondance, sans jamais cesser d’écrire : 250 poèmes, des chansons, un roman… Ce n’est qu’à quinze ans qu’elle retrouve une vie pleinement normale. Elle ne pense plus qu’à écrire, lire, chanter, vivre à tout prix.

Elle écrit des chansons, des nouvelles, des pièces de théâtre, dont l’une destinée aux adolescents sera couronnée d’un prix, chante dans les bals populaires, organise un festival de théâtre, monte des spectacles sur différentes scènes à travers la France…

En 1995, elle dépose un dossier d’insertion et obtient le RMI pour écrire ce qui deviendra Le lit d’Aliénor. Cinq ans après, elle envoie son manuscrit à Bernard Fixot, avec qui elle signe son premier contrat. Et c’est le succès : plus de 100 000 exemplaires vendus en librairie en France, 800 000 exemplaires vendus dans le monde… Deux ans après, les héroïnes de son Bal des Louves rencontrent le même engouement auprès du public.

Mireille Calmel vit en Aquitaine, à Saint-Christoly-de-Blaye, avec son mari et ses enfants.

« Ké sentit les poils de ses bras se hérisser en voyant l’un des hommes plonger la pointe de sa flèche enveloppée d’étoupe dans un tonneau placé devant lui. Un autre allumer un brasero à ses pieds.

De la poix…

Ce n’était pas seulement pour tuer Langrain et enlever Arthur que ces barbares étaient venus. Mais pour tout ravager.

La première flèche enflammée fusa au-dessus de leurs têtes, achevant de l’emplir de terreur.

– Les habitants ! Ils ne verront rien venir ! Il faut les avertir ! Les obliger à quitter leurs abris ! à fuir !

Le druide le retint par le bras, les traits tirés, l’œil douloureux.

– Il est déjà trop tard. Nous devons retrouver ta mère. »

« A cet instant, trois traits enflammés se fichèrent autour d’eux, d’autres sur le toit de leur maison. Ké vit sa mère et le druide échanger un regard entendu. La seconde suivante, il était poussé d’un côté, tiré de l’autre, et il se remettait à courir, la tête soudain vide, ne songeant plus qu’à suivre sa mère qui les guidaient en zigzaguant avec une agilité insoupçonnée non vers la halle et la sortie de la ville comme le faisaient les autres, mais en direction du lavoir.

Folie. Tout n’est que folie, lui criait sa raison.

Son instinct, lui, faisait confiance à cette guerrière devant lui. Parce que la mère en elle, il le savait, ferait tout pour le mettre à l’abri. Même si cet abri n’était pas là où il l’aurait cherché.

Que sait-elle ? Qui est-elle ?

« Une personne capable de les aider à repousser une armée de l’ombre », avait affirmé le druide.

Une chose était certaine : cette fois, il le croyait. »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.