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Lucia Guerrero, Tome 2 : Les Effacées de Bernard Minier

« Dans la lueur acide des projecteurs, son visage tourné vers le ciel vide était pâle, crayeux. Le brouillard dérivait autour d’elle comme la fumée d’un feu de camp. Elle avait les cheveux propres, brillants, les ongles peints. Comme les autres. On aurait dit qu’elle allait se réveiller sans délai…
Ça ne risquait pas.
Pas avec cette paire de ciseaux plantée dans son cou à hauteur de la carotide. Arias et Lucia reconnurent aussi le petit tamis, le rosaire, les trois têtes d’ail posées soigneusement à ses côtés : le même rituel à chaque fois. »

Résumé éditeur :

Deux tueurs. Deux mondes. Une double menace.
En Galice, un tueur kidnappe des femmes qui se lèvent tôt pour aller travailler. Des invisibles. Des effacées.
À Madrid, un autre assassin s’en prend à des milliardaires et laisse sur les murs de leurs résidences ce message : « TUONS LES RICHES ».
Deux tueurs. Deux mondes. Et le spectre d’un embrasement général, d’une confrontation de classes inédite et explosive.
Les enjeux, qui se dévoilent peu à peu à Lucia Guerrero, enquêtrice de la Guardia civil, sont vertigineux.
Quand, à son tour, elle reçoit les messages d’un expéditeur anonyme, la question se pose : serait-elle devenue un simple jouet entre les mains des deux tueurs ?

418 pages – 4/4/2024

« Lucia songea à ce pays de rias, de forêts et de côtes déchiquetées qu’elle laissait derrière elle. Un pays de légendes aussi, de secrets enfermés dans les êtres comme des bourses serrées, de cœurs généreux, d’âmes vaillantes. De trafics et de corruption. Surtout, elle laissait Arias diriger seul le reste du groupe – non pas qu’Arias fût incompétent ou moins motivé qu’elle – et elle abandonnait ces pauvres femmes à leur sort.
Elle enrageait.
Ils l’avaient vu de près… »

Mon avis

J’aime bien Bernard Minier. Ses premiers romans avec le commandant Martin Servaz m’ont complètement sidérée, médusée. Des thrillers incroyables avec les Pyrénées, sombres et tempétueuses, comme personnage à part entière. Et puis au bout de quelques temps je m’étais un peu lassée, je l’avoue. Son nouveau personnage récurent « Lucia » avait pour moi rallumé la flamme. J’avais apprécié ce voyage de l’autre côté des Pyrénées en Espagne et cette lieutnante Lucia Guerrero de la Guardia civil à la forte personnalité m’avait charmée. Du coup, j’avais hâte de suivre ses nouvelles aventures. Et je ne suis pas déçue. On retrouve Lucia au cœur d’un dilemme douloureux pour elle. En effet, alors qu’elle enquête avec son collègue Arias en Galice sur les crimes de femmes qui sont kidnappées sur le chemin pour aller travailler, toujours de bonne heure, elle est rappelée en urgence à Madrid par son chef Peña pour résoudre l’assassinat particulièrement odieux d’une personne de la haute société. C’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui la veut sur cette enquête délicate et fort médiatique. Sur les scènes de crime très singulières, l’assassin a laissé un tag « Tuons les riches ». Ce crime et ceux qui vont suivre vont alors déclencher des émeutes violentes en Espagne. Lucia est sommée de trouver l’assassin au plus vite. Mais Lucia est tiraillée entre ses deux enquêtes difficiles car elle n’oublie pas ces femmes de petite condition, ces effacées, qui se font kidnapper et tuer tôt le matin en allant travailler. D’ailleurs, une nouvelle vient d’être enlevée. Elle n’a donc plus que cinq jours à vivre si le meurtrier suit son modus operandi. Lucia est déstabilisée. En plus des deux enquêtes perturbantes, elle a des problèmes dans sa vie personnelle et cerise sur le gâteau, elle reçoit des messages insultants et menaçants qui semblent provenir de son service. Je ne vous en dirai pas plus. Sachez seulement que les intrigues sont très bien menées comme toujours avec Bernard Minier et tiennent en haleine jusqu’au bout. Lucia est toujours une jeune femme attachante même si par moment, elle a tendance à foncer un peu trop sans réfléchir aux conséquences de ses actes. J’ai aussi beaucoup aimé la découverte de l’Espagne comme par exemple les « casas colgadas » (maisons suspendues) à Cuenca. La fin me fait penser que l’on retrouvera Lucia dans d’autres enquêtes et c’est une bonne chose !

« Le ministre… c’était donc ça : on avait estimé en haut lieu que le meurtre d’une femme aussi riche et célèbre que Marta Millán était bien plus prioritaire que la séquestration et la mort de trois femmes du peuple en province – même si tout le monde savait que la série en cours là-bas n’était pas terminée. »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Minier-Les-Effacees/1616011

Note sur Babélio : 4,04/5 (151 notes) – Ma note : 4,5/5

« Lucia était fascinée par les documentaires animaliers, c’est ce qu’elle matait le plus souvent à la télé, avant d’aller dormir. Fascinée par la cruauté de la nature, qui n’avait rien à envier à celle des hommes.
Elle se demandait parfois si la violence, le sadisme, la prédation n’étaient pas l’ordre naturel des choses et la bonté, la justice, des inventions humaines. Un subterfuge darwinien pour éviter la guerre de tous contre tous et un trop grand gaspillage d’énergie au sein des populations. Si tel était le cas, ça avait moyennement fonctionné. »

L’auteur : Bernard Minier

Bernard Minier est né le 26 août 1960 à Béziers. C’est aujourd’hui l’un des plus grands auteurs de thrillers.
Ses romans privilégient les atmosphères oppressantes et la violence psychologique des personnages, tout en accordant la plus grande importance aux décors naturels et urbains.
Aujourd’hui traduits dans 25 langues, les romans de Bernard Minier interrogent les grands sujets de notre temps.
L’auteur a grandi à Montréjeau au pied des Pyrénées, puis a suivi des études à Tarbes et à Toulouse avant de séjourner un an en Espagne. Il vit aujourd’hui en région parisienne.
Il fait d’abord carrière dans l’administration des douanes, tout en participant à des concours de nouvelles, avant de franchir le pas et d’envoyer le manuscrit de « Glacé » à des éditeurs.
Ce premier roman, paru aux Editions XO en 2011, est d’emblée salué par la presse. « Glacé » connaît un large succès public et remporte le Prix du Festival de Cognac. Adapté en série, « Glacé » figure dans la liste des 100 meilleurs polars du Sunday Times depuis 1945.
Le roman met en scène le commandant Servaz, un policier de Toulouse profondément humain et lettré, confronté à une série de crimes aussi épouvantables qu’incompréhensibles au cœur de l’hiver des Pyrénées.
Son deuxième thriller, « Le Cercle », paru en octobre 2012, et le troisième, « N’éteins pas la lumière », en 2014, renouent avec le même personnage. L’année suivante, Bernard Minier laisse un peu de répit à son héros en publiant « Une putain d’histoire ». Les retrouvailles ont lieu l’année suivante avec « Nuit » puis, en 2018, avec « Sœurs ».
En 2019, il publie un nouvel unitaire : « M, le bord de l’abîme », un thriller extraordinairement contemporain qui donne le vertige et permet enfin de comprendre ce qui se cache derrière l’intelligence artificielle. Puis Martin Servaz revient sur le devant de la scène avec « La Vallée » en 2020 et « La Chasse » en 2021. En 2022, Bernard Minier publie son dixième thriller et offre à ses lecteurs une nouvelle héroïne : LUCIA, une enquêtrice aussi rebelle et attachante que coriace.
En France, en dix ans, Bernard Minier a vendu plus de 4,8 millions d’exemplaires de ses romans. Il a fait son entrée en 2020 dans le Top 10 des auteurs français les plus lus en France et a progressé à la 6e place en 2021.

« Elle se concentra. Cette horreur n’était pas l’œuvre d’un malade impulsif et désorganisé mais bien celle d’un fauve à la cruauté aussi singulière que méticuleuse. Par conséquent, elle se retrouvait avec deux redoutables prédateurs sur les bras en même temps et, en Galice comme à Madrid, on attendait d’elle des résultats rapides. Au tréfonds d’elle-même, elle savait que les investigations avaient très peu de chances d’aboutir rapidement. Dans un cas comme dans l’autre. Pas avec des individus de cette trempe. »

« Elle les connaissait, ces regards : ils exprimaient à la fois la fascination et le doute, l’admiration et le scepticisme, la curiosité et la défiance ; ils disaient : « Voici notre star dingo. » Elle n’était pas tout à fait comme eux, chacun ici le savait, elle était définitivement à part. Modèle et repoussoir. Exemple et contre-exemple. Un mystère. Une légende. Personne n’avait plus de surnoms qu’elle à l’UCO. Elle en connaissait quelques-uns – qui allaient de l’élogieux au négatif : « la Guerrière », « Robocop », « Terminator », « Carrie »… »

« Il avait l’impression de se trouver dans un roman d’Agatha Christie, celui qui se passait sur une île et qu’on n’avait plus le droit d’appeler par son vrai titre, ou bien l’autre, à bord de l’Orient-Express. »

« Je dirais que nous sommes tous le produit de nos gènes, de notre éducation et de notre passé, mais que ça n’enlève rien à notre responsabilité. À tout moment, nous pouvons, nous devons choisir – et, en dernier ressort, ce sont nos actes qui nous définissent, pas nos paroles ni ce qu’il y a dans la boîte noire de notre cerveau. Tout le reste n’est que littérature. »

Ma lecture actuelle

8 commentaires sur “Lucia Guerrero, Tome 2 : Les Effacées de Bernard Minier

  1. Yvan
    28 avril 2024

    Une réussite, une fois encore.
    A suivre 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Oh tu l’as lu, J’ai l’impression que le problème des incels intéresse au plu au point nos auteurs du noir quelques soit le pays où ils vivent, du noir au sud de l’Europe ! 😉

    Aimé par 2 personnes

  3. Un roman que je me garde pour plus tard, quand j’aurais terminé la série Servaz. 😊

    Aimé par 1 personne

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Cette entrée a été publiée le 26 avril 2024 par dans Livre, mes auteurs préférés, Mes lectures, polar, policier, Thriller, et est taguée , , , , , , , , , , .