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Au nord de la frontière de R. J. Ellory

« La famille est un nœud qu’on ne défait jamais. »

Résumé éditeur :

Prenant pour cadre les Appalaches, région la plus pauvre des États-Unis, personnage à part entière du récit, l’auteur de Seul le silence et d’Une saison pour les ombres entraîne le lecteur dans un voyage aussi palpitant qu’inoubliable.
Victor Landis est shérif dans une petite ville de Géorgie. C’est un homme solitaire, qui a voué son existence au travail. Pour toute famille, il ne lui reste que son frère, Frank, avec qui il a partagé une enfance misérable avant qu’une brouille ne les sépare. Lorsque Frank est retrouvé mort dans des circonstances étranges, Victor décide de se rendre dans le comté de Dade, près de la frontière avec le Tennessee, afin d’en savoir plus. Là, il découvre que son frère avait une ex-femme, et une fille, dont il ignorait l’existence. Pour sa nièce, Victor doit tenter d’en savoir plus sur la mort de Frank. Le voilà immergé au cœur des communautés isolées des Appalaches, où la drogue, les trafics en tout genre et la corruption sont omniprésents. Bientôt, sa piste le conduit à une série de meurtres inexpliqués de jeunes adolescentes…

Avec ce thriller magistral, qui évoque autant True Detective que Top of the Lake, R. J. Ellory cumule une intrigue au suspense implacable et une histoire familiale d’une émotion rare. Prenant pour cadre les Appalaches, région la plus pauvre des États-Unis, personnage à part entière du récit, l’auteur de Seul le silence et d’Une saison pour les ombres entraîne le lecteur dans un voyage aussi palpitant qu’inoubliable.

496 pages – 21/3/2024

« Frank et Victor Landis descendaient d’une lignée de personnes dures et laconiques. Leurs ancêtres se méfiaient des mots qui excédaient trois syllabes, des banques, des assureurs, des machines automatiques, des végétariens, des choses faites rapidement quand elles demandaient de la patience et du temps. »

Mon avis

Plaisir à chaque fois renouvelé à la lecture de R. J. Ellory. Et cette fois-ci encore il en a été de même avec « Au nord de la frontière ». C’est à une histoire très compliquée de frères (Franck et Victor Landis), une histoire dense et dure que nous convie l’auteur sur fond d’Amérique rurale, la Géorgie, et de disparitions et meurtres de jeunes filles. C’est Victor que nous suivons, Franck venant d’être assassiné. Les deux frères étaient tous les deux shérifs, chacun de son côté, dans un comté différent, éloignés d’une heure et demi à deux heures de route. Pas si loin que ça finalement. Mais fâchés ils ne s’étaient pas vus depuis une bonne dizaine d’années. Quand Victor est informé du décès de son frère, on lui demande de venir le reconnaître. Procédure habituelle, mais choc pour Victor. Il apprend par la même occasion que son frère s’était marié et a eu une fille, Jenna, qui a onze ans maintenant. Victor n’a plus de frère, il en avait déjà pris l’habitude, mais le voilà bombardé oncle. Oncle Victor. Et sa nièce qui a du tempérament, rentre comme un ouragan dans sa vie bien ordonnée de célibataire et lui demande instamment de chercher celui qui a tué son papa. Donc le frère de son oncle Victor. Ce dernier se sent acculé, bousculé et commence à voir la vie un peu différemment. Il a en même temps une sale affaire de jeunes filles tuées sur les bras. Victor va devoir faire preuve de détermination et de courage pour tenter de résoudre ces deux affaires qui pourraient peut-être n’en être qu’une finalement. R. J. Ellory comme à son habitude prend le temps d’installer ses personnages, la société dans laquelle ils évoluent, l’atmosphère. Victor se heurte à des hommes rudes, taiseux, fourbes et violents. La promesse faite à sa nièce de retrouver l’assassin de son papa va le mener loin, au bout de lui-même et l’obliger à reconsidérer le passé sous un jour différent et le pousser à peut-être admettre enfin qu’il s’est trompé. Mais on ne peut pas refaire le passé mais par contre on peut se battre pour le présent et l’avenir. Au péril de sa vie, Victor va chercher la vérité. C’est un beau personnage que nous propose l’auteur, tourmenté mais foncièrement honnête et profondément humain. J’ai aimé faire un bout de chemin avec Victor. La dernière partie du livre monte en tension et R. J. Ellory nous offre un final puissant, fort en suspense. J’ai vraiment beaucoup aimé. Coup de cœur !

« Frank ne lui avait pas manqué pendant toutes ces années, et maintenant qu’il était mort il n’y avait aucune raison qu’il en aille autrement. Deux heures de route les avaient séparés, mais il aurait tout aussi bien pu se trouver à l’autre bout du monde. »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

Au nord de la frontière de R J Ellory sur Babélio

Note sur Babélio : 4,18/5 (168 notes) – Ma note : 5/5

« Tandis que Landis retournait à Union, ses pensées se faisaient plus bruyantes que d’habitude. Sa tête était pleine d’un désordre dont il se disait que personne ne le comprendrait, surtout pas lui.
Le recul était le seul moyen de transformer une chose qui avait été en quelque chose qui aurait pu être. Une évidence connue de tous, à tel point que personne ne prenait la peine de le dire à voix haute.
Landis s’était convaincu qu’il ne regrettait pas ce qui s’était passé entre Frank et lui. Les choses avaient l’habitude d’aller de travers, et souvent on ne pouvait rien faire pour y remédier. Les pourquoi et les comment semblaient autant de conjectures. Peut-être que c’était le destin. Peut-être pas. »

L’auteur : R. J. Ellory

R. J. Ellory, de son nom complet Roger Jon Ellory, né le 20 juin 1965 à Birmingham, est un écrivain britannique, auteur de romans policiers et de thrillers.
R. J. Ellory est né en 1965 à Birmingham. Orphelin très jeune, il est élevé par sa grand-mère qui meurt alors qu’il est adolescent. Il est envoyé en pensionnat et c’est à cette période qu’il se découvre une véritable passion : la lecture. En dehors des périodes scolaires, il est livré à lui-même et se livre à de petits délits dont le braconnage, ce qui lui vaudra un séjour en prison. Cherchant une façon de s’exprimer artistiquement, R.J. Ellory monte d’abord un groupe de blues avant de se lancer dans la photographie.
Son goût pour la lecture l’amène également à s’intéresser à l’alphabétisation et à faire du bénévolat dans ce domaine. Parallèlement et alors qu’il n’a que 22 ans, il commence à écrire. La vingtaine de romans qu’il écrit entre 1987 et 1993 ne trouvent, malgré ses tentatives acharnées, aucun éditeur des deux côtés de l’Atlantique. Il devra attendre 2003 pour que « Papillon de nuit » soit publié par Orion.
Le succès est quasiment immédiat. Il obtient le prix Nouvel Obs/BibliObs du roman noir 2009 pour « Seul le silence » son premier roman publié en France qui devient rapidement un best-seller. À travers toute son œuvre, Roger Jon Ellory met en scène dans de sombres fresques une Amérique meurtrière et rongée par la culpabilité, loin de l’Angleterre qui l’a vu naître.

« Elle tendit la main et dit : « Je suis Jenna Landis, ta nièce. » Il lui serra la main avec tout autant de sérieux. « Je suppose que ça fait de moi ton oncle Victor, dit-il. »

« – Si. Tu es son frère. C’était mon papa et tu es mon oncle, et je veux que tu découvres ce qui lui est arrivé.
– La police s’en chargera. Il y a un inspecteur nommé Mike Fredericksen, et il s’occupe de tout ça.
– Eh bien, je ne suis pas idiote. Je sais déjà deux choses. Mike Fredericksen n’est pas le frère de mon papa, et Mike Fredericksen n’est pas venu ici pour nous poser des questions.
– Je suis sûr qu’il va le faire. »
Jenna ne répliqua pas immédiatement. Elle se contenta de fixer Landis avec ces yeux comme des projecteurs. Il se retrouva à détourner le regard malgré lui. Il y avait chez elle un côté intrusif et direct. Comme l’avait dit Eleanor, elle était prête à cogner sur une chose jusqu’à obtenir la forme qu’elle voulait.
« Si c’était mon frère, déclara-t-elle finalement, les yeux bordés de larmes, et quoi qu’il se soit passé entre nous, je voudrais savoir pourquoi quelqu’un l’a écrasé avec une voiture et l’a mis dans cet état. »
Sa lèvre inférieure tremblait. Son corps était aussi tendu qu’un ressort d’horloge.
« Et si je ne voulais pas savoir, je me demanderais sérieusement pourquoi. » »

« Il n’existait pas de manuel pour leur dire comment se reconstruire, aller de l’avant, accepter le fait que la pire crainte de tout parent était désormais une réalité. »

« Landis savait que toute histoire vraie comportait une poignée de mensonges. Pour la plupart des gens, la vérité était simplement la version la plus acceptable des événements. »

« La chose qui lui manquait le plus était l’espoir. L’espoir que tout aurait un sens quand il serait plus vieux. »

« Parfois on ne peut s’empêcher de s’étonner de l’état du monde, n’est- ce pas ? On imagine le pire et alors quelqu’un vient faire quelque chose de pire encore. N’y a t ‘il donc pas de limite à ce dont une personne est capable ? »

Ma lecture actuelle

3 commentaires sur “Au nord de la frontière de R. J. Ellory

  1. Light And Smell
    24 Mai 2024

    Victor a l’air de ces personnages humains qu’on se surprend à suivre sans réserve. Je suis curieuse de savoir jusqu’où son enquête va le mener. Merci pour ton avis 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. loeilnoir
    24 Mai 2024

    Pour l’avoir lu, je trouve vraiment l’expression « le voilà bombardé oncle » très juste et très expressive de ce qui lui tombe dessus! 😅 J’ai adoré également ce roman.

    Aimé par 1 personne

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