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Le serpent aux mille coupures de DOA

 

« Coupe ! Il avait déjà dû en cisailler une bonne centaine, des câbles. Et c’était pas fini. Coupe !

Parce qu’il fallait y faire entrer dans la tête, au boucaque, pas y laisser croire qu’il pouvait gagner. Michanta herba, creis lèu. Oui, elle pousse vite, la mauvaise herbe. Parce qu’il avait pas encore compris, le singe. Les forastiers dehors ! Coupe ! Pas d’étrangers ici ! Pas de macaque paysan ! Coupe ! Le nègre ! Coupe ! Coupe ! Le singe ! Coupe ! Coupe, coupe, coupe, coupe… Tue !

Baptiste Latapie, exténué, fit une pause après son accès de fureur vengeresse. Il haletait ».

 

 

Résumé éditeur :

CHASSELAS (n. m.) : cépage blanc surtout apprécié comme raisin de table. Le chasselas de Moissac, qui bénéficie de l’Appellation d’Origine Contrôlée, est le plus réputé. Il est produit dans le Bas Quercy, à hauteur de 7 000 tonnes par an pour un chiffre d’affaires à la revente estimé à 45 millions d’euros.

 

COCAÏNE (n. f.) : alcaloïde dérivé de la coca. Parfois utilisée en médecine. Surtout prisée sous forme de poudre blanche aux effets excitants. Les principaux pays producteurs (Colombie, Venezuela et Bolivie) en fournissent 900 tonnes par an pour un chiffre d’affaires à la revente estimé à 250 milliards d’euros.

 

MONDIALISATION (n. f.) : propagation de phénomènes au monde entier. Interdépendance croissante des hommes, de leurs systèmes politiques et économiques, et de leurs activités à l’échelle de la planète.

 

224 p.

 

 

 

 

« Le sourire que le fils de Don Alvaro adressa au Madrilène le fit instantanément paniquer, tout comme le geste qu’il fit, du pouce, sous sa gorge, en direction de Feíto. Pas de témoin, hein ?

Le sicario assura sa prise sur le col du blouson de cuir du motard et approcha la lame de son poignard de la visière du casque. Nouveaux râles.

Curieux de voir le visage de celui qu’il s’apprêtait à tuer, Feíto inséra la lame sous la jointure pour relever le masque de plastique opaque. En découvrant les yeux du motard qui le fixaient, il comprit que quelque chose n’allait pas. Il eut le temps de sentir le contact froid d’un objet dur contre sa tempe et… s’affaissa dans le fracas d’une détonation.

Les deux hommes restés dans la voiture se figèrent, incrédules ».

 

 

J’ai lu il y a déjà pas mal d’années, un livre que DOA avait coécrit avec Dominique Manotti « L’honorable société » et je m’étais dit à l’époque qu’il faudrait que je découvre DOA (j’avais déjà lu Dominique Manotti et vu lors d’une rencontre littéraire). Et puis le temps a passé, les livres aussi et « Le serpent aux mille coupures » a dormi dans ma PAL. Je l’en ai enfin sorti et j’ai beaucoup aimé malgré l’emploi, par moment, de l’espagnol ou de l’occitan, langues qui me sont complètement inconnues je l’avoue. Ce roman noir nous emmène à Moissac, pays perdu au milieu des vignes, en Occitanie, où les gens n’aiment pas vraiment les étrangers, en particulier les Arabes, surtout si ceux-ci au lieu de faire juste les basses œuvres que les jeunes du coin ne veulent pas faire, ont l’outrecuidance de se marier avec une fille du coin et de s’installer avec elle dans la ferme de ses beaux-parents. Alors là, les gens du coin voient rouge et ne cessent pas de les harceler pour qu’ils s’en aillent. Mais voilà, la famille Petit s’accroche et reste malgré tout. Et comme c’est un coin très perdu, il a été choisi par des criminels de la drogue colombiens et espagnols pour un rendez-vous secret. Surpris par un mystérieux motard, recherché par toutes les polices de France, ce rendez-vous tourne au vinaigre avec pour résultat 3 cadavres. Début d’une « drôle » de course poursuite parsemée de cadavres… Intrigue bien menée sur fond de trafic international de drogue et de racisme bête et méchant du quotidien. Oui j’ai bien aimé « Le serpent aux mille coupures ». Je lirai sans doute d’autres livres de DOA.

 

 

 

« Les drogués, ils ne tuent pas, ils ne pillent pas, ils ne polluent pas tout, ils font pire, ils consomment. Pour le plaisir ou pas, ce n’est pas le problème, personne ne les pousse, ils consomment et ils ne veulent pas voir. Les narcos ils grandissent grâce à ça, à cause de nous. Nous laissons faire. La cocaïne c’est cool ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/DOA-Le-serpent-aux-mille-coupures/117091

 

 

 

« Fusillade, règlement de comptes, Moissac.

Quand il avait entendu Moissac, Massé du Réaux avait eu un pincement au cœur. Il avait demandé si les victimes étaient identifiées. Comprendre : s’agissait-il des Petit ? Non. Des étrangers. Qui venaient d’Espagne d’après les plaques de leur voiture. Un soulagement. Rien à voir avec nos étrangers d’ici.

Une pensée idiote, parce que le lieutenant-colonel Massé du Réaux aimait bien Omar Petit et sa femme. La petite Zoé aussi. La première fois qu’il l’avait vue, elle lui avait rappelé sa propre fille. Et il culpabilisait de ne pas avoir encore pu les aider mieux que ça.

Pas prioritaires ».

 

 

 

« Paul Cathala était un homme courtaud, au crâne dégarni et rasé de près, pour les cheveux qui lui restaient, avec un visage rond, traversé de haut en bas par un nez aplati échoué sur un menton à la galoche généreuse. Lorsqu’il passa devant la vitrine embuée du Café des Sports, il détourna la tête. Trop de crouilles à l’intérieur, il le savait, même pas besoin de regarder. Trop de crouilles partout. Ils étaient pas chers et bien pratiques au moment des récoltes, vu que plus un jeune du coin avait le courage de se casser le cul, mais le reste de l’année, il fallait les renvoyer chez eux, les crouilles, et puis c’est tout. Sinon, ils prenaient racine.

Et c’était pareil pour tous ceux qu’étaient pas d’ici ».

 

 

 

« Néris s’approcha bientôt avec le poignard de Tod et le lui tendit, maladroit. Il était livide.

Une lame anodisée noire se matérialisa devant le visage de Saskia Jones qui essayait de réprimer de violents haut-le-cœur.

« Ça, ça s’appelle un Ka-Bar », commença Tod en anglais, « c’est un instructeur américain qui m’en a fait cadeau, il y a quelques années. J’en avais déjà un autre à l’époque, mais il était abîmé et il tranchait moins bien. Le jour où il me l’a donné, moi et d’autres paramilitares on a fait une descente dans un village tenu par les comunistas, alors j’ai pu l’essayer tout de suite. » Habile, Tod joua avec l’arme un instant, la faisant tournoyer dans l’air entre ses doigts. « Je l’ai bien en main, no ? »

De grosses larmes coulaient sur les joues de l’Anglaise.

« On a découpé une cinquantaine de mecs là-bas. Peut-être soixante, je me souviens plus très bien. C’est vieux ».

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Cette entrée a été publiée le 5 septembre 2019 par dans Livre, Mes lectures, polar, policier, roman noir, et est taguée , , , , , , , , .