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Partage de mes lectures

Hanna de Laurence Peyrin

 

 

« Parce que si Zelda Zonk a mis fin a ses jours dans un jardin irlandais le 5 août 2012, disait Marsha, elle aura survécu cinquante ans jour pour jour à Marilyn Monroe. On pourra dire qu’elle a été synchrone… »

 

 

Résumé éditeur :

Pour oublier les périls qu’a surmontés son couple, Hanna a quitté l’Irlande et ouvert à New York une librairie/salon de thé dont le succès n’est qu’un début. Mais si l’avenir semble son unique préoccupation, c’est le passé qui hante Hanna. Eleanor, d’abord, gazouillant bébé de 6 mois dont la présence lui rappelle sans cesse un amour sacrifié… Et puis Zelda, la vieille dame à l’identité mystérieuse dont le souvenir solaire vient souvent la visiter.

Il suffira d’un impromptu retour en terre natale pour, d’un souffle, écrouler le château de cartes qu’est devenue sa vie… Et rebondir à nouveau.

 

Résumé Babélio

Suffirait-il de partir pour tout oublier ? En tout cas, c’est ce qu’a voulu croire Hanna. Pour effacer le souvenir de son amant, la jeune femme a quitté l’Irlande et a ouvert à New York une librairie, Pemberley, un endroit chaleureux où l’on vient piocher un bon livre et rester des heures à grignoter les meilleures pâtisseries de Manhattan. Au milieu de cette nouvelle vie il y a la petite Eleanor, 6 mois, qui, bien malgré elle, complique tout… et rend l’oubli impossible.

Hanna l’ignore encore, mais elle n’est pas la seule à avoir enfoui un secret trop grand pour elle. Bientôt, elle va découvrir que ses proches ont tous quelque chose à lui cacher : son mari, sa sœur, et même la mystérieuse Zelda Zonk depuis l’au-delà ! Que se passera-t-il pour Hanna lorsqu’un tout petit événement, presque anodin, fera éclater la vérité ?

Après La drôle de vie de Zelda Zonk, Prix Maison de la presse 2015, Laurence Peyrin redonne vie à ses personnages pour notre plus grand bonheur dans une nouvelle histoire savoureuse et intense.

 

288 pages – 6/4/2017

 

 

 

« C’est ce jour-là, à ce moment-là, quand le vent lui donna une gifle plus forte que les autres et la fit vaciller sur ses pieds, que tout aurait pu basculer, dans la neige de Central Park, alors que Jeffrey l’avait laissée seule quelques instants.

Hanna aurait pu tout laisser tomber, ne pas commencer à se mentir, à mentir à Jeff – elle aurait pu prendre son sac et s’en aller.

La vie n’est parfois qu’une succession de gestes à accomplir, elle aurait pu dérouler sa mécanique impitoyable – partir et tout recommencer ailleurs, seule, sans regret. C’était le bon moment ».

 

 

Ah les réseaux sociaux ! Ils ont ça de bon de pouvoir parfois échanger quelques mots avec un auteur, lorsque l’on publie une chronique de l’un de leurs livres. Et bien en a pris à Laurence Peyrin de me suggérer qu’il y avait une suite à « La drôle de vie de Zelda Zonk » : « Hanna » que je me suis dépêchée de lire, je dirais même dévorer en peu de temps. Merci donc chère Laurence Peyrin. J’ai pris un grand plaisir à retrouver les personnages de « La drôle de vie de Zelda Zonk », à l’exception de Zelda décédée entre temps mais qui reste en filigrane, lumineuse et mystérieuse, tout au long du livre et avec quelques personnages supplémentaires bien sympathiques, en particulier la belle-sœur d’Hanna, Sybille et bien sûr sa petite fille, Eleanor. Hanna a donc quitté l’Irlande pour aller s’installer avec son mari Jeff à New-York. Elle a laissé au loin Marsha, son amie de toujours et leur boutique à York, Zelda, malade qui n’en a plus pour très longtemps à Kinsale, Michael, son amant qu’elle désire oublier toujours par monts et par vaux, sa sœur Gaël et sa fille Patty à Londres…. Après la naissance d’Eleanor, Hanna a très envie de s’investir dans un projet qui lui tient à cœur : une librairie qui serait également un lieu de vie, avec un salon de thé. Sa belle-sœur, s’investit avec elle, et les deux jeunes femmes réussissent peu à peu à créer un lieu chaleureux où de nombreux habitués finissent par devenir une petite communauté de cœur. Mais cela n’empêche pas Hanna de souffrir énormément de l’absence de Michael, d’autant que leur fille Eleanor lui rappelle sans cesse son père avec ses beaux grands yeux identiques. Et puis comment l’oublier alors que Zelda, la maman de Michael, lui a légué sa maison de Kinsale, maison d’enfance de Michael ? De son côté Jeff n’arrive pas à trouver sa place dans sa nouvelle « famille » qu’il forme avec Hanna et Eleanor et souffre en silence tout en s’éloignant. Après deux ans d’exil, Hanna désemparée et inquiétée rentre en Irlande pour régler les problèmes concernant la maison de Kinsale. Je ne vous révèlerai pas comment ce retour va se dérouler, si Hanna reverra ou non Michael etc. Bref à vous de vous lancer dans ce très joli moment de lecture, que j’ai encore plus apprécié que « La drôle de vie de Zelda Zonk ». Un coup de cœur !

 

 

 

« Puis tout dans sa vie avait changé. Le Dr Banks avait pointé une auréole mouvante sur l’écran.

« Là. C’est un bébé. »

Là. C’est un bébé.

Ces quatre mots-là, Hanna les entendait encore. Elle se pencha sur sa fille endormie, regarda sa montre. Il n’était pas tard, elle avait encore une bonne partie de l’après-midi devant elle. Elle laissa ses yeux glisser sur le plan d’eau qui étalait devant elle une tranquillité limpide, cherchant à calmer l’afflux tempétueux des souvenirs de ces derniers mois ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Peyrin-Hanna/804767

 

 

 

« Elle s’endurcissait. Elle s’autorisa brièvement à penser à Michael, et se demanda ce qu’elle lui devait de cette nouvelle consistance, si cette sorte de férocité qu’elle mettait dans chacune de ses tâches ne lui était pas entièrement destinée. Si, sans lui, sans son abandon, elle se serait découverte aussi tenace.

Elle se demanda aussi si Zelda Zonk serait fière d’elle. Regardez, Zelda, je fais enfin ce que je veux.

Puis elle tira le rideau de fer.

Lorsque Pemberley ouvrit, cinq mois après qu’Hanna en eut lancé l’idée dans le bureau de Jeffrey, le parc d’enfant avait été intégré dans le décor, et Eleanor se tenait parfaitement sur ses jambes.

L’été s’annonçait ».

 

 

 

« L’amour et la peur qu’on a pour les gens ne doivent pas les déposséder de leur vie. De leur envie de se mettre en danger, parfois. On a tous droit à nos tempêtes ».

 

 

 

« Elle lui offrit un sourire, aussi faux que tout le reste, se dit-il. Puis elle redevint grave, presque absente. Il vit à l’œil nu les pulsations accélérer sur sa tempe et à la base de son cou. Elle prit une longue inspiration, puis :

« Jeff, dit-elle. Il faut que je te parle de quelque chose. Et je ne sais pas comment tu vas le prendre. »

Il sentit quelque chose de chaud se répandre sous son crâne. Une fraction de seconde, sa vision se brouilla. Donc, c’était maintenant – l’heure des aveux ».

 

 

 

« Elle inspira profondément en éloignant le portable de sa bouche. Elle devait se reprendre. Être forte. Les doigts de sa main gauche pianotaient sur sa cuisse à toute vitesse.

« J’ai été occupée par plein d’autres choses, lâcha-t-elle d’une voix plus assurée.

— J’imagine, oui. »

Non, il n’imaginait pas. Une fraction de seconde, elle faillit exploser : elle avait un travail, mais surtout un bébé – son bébé, qui occupait tout son temps.

Elle se pinça la cuisse méchamment.

« Je n’avais pas envie. J’avais peur. Ça vous va, comme réponse ? »

Elle avait envie de le bousculer pour qu’il soit désagréable et pouvoir raccrocher en le détestant. Mais il ne répondit rien, même pas le « Peur de quoi ? » qui s’imposait, et auquel elle aurait pu rétorquer tout le mal qu’ils lui avaient fait, lui en l’aimant, sa mère en mourant. Et que tout ce mystère dans lequel ils l’avaient engluée l’étouffait.

« Vendez-la, dit-il.

— Vous êtes complètement fou ? »

Il rit. Une torture ».

 

 

 

« – Pemberley, c’est un endroit magique, dit résolument Alice.

– Vraiment ? demanda Hanna, touchée.

– Oui, vous en avez fait quelque chose de… particulier.

– Je suis ravie que ça marche.

– Oh, ça, vous savez, ici, tout le monde a la possibilité de réussir, c’est même le fondement de notre société. Mais moi, je vous parle d’âme. Ce n’est pas si fréquent. Bien souvent, les boutiques sont faites pour contenter les gens, mais ne semblent pas habitées. Une fois le rideau tiré, elles sont vides. Pemberley a une âme. J’avais vu ça en Irlande. Vous en avez apporté un peu ici ».

 

 

 

« Marsha remua un peu sur son transat, comme si elle craignait de briser ce moment délicat. Puis la regarda dans les yeux.

« Et Michael ? Qu’en fais-tu ? »

Hanna ne put s’empêcher de sursauter. Entendre le nom de son amant prononcé par quelqu’un d’autre, désincarné, la perturbait profondément. Elle hésita à répondre.

« J’essaye de le laisser derrière, Marsha. Je n’y arrive pas toujours. (Elle eut un rire triste.) Je n’y arrive presque jamais, en réalité. Mais… »

Elle soupira et ferma les yeux, moins pour s’empêcher de pleurer que pour se concentrer, trouver les bons mots ; ça lui ferait du bien, elle en était sûre. Marsha ne bronchait pas, pour une fois ».

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Cette entrée a été publiée le 30 août 2020 par dans Livre, mes coups de coeur, Mes lectures, roman, et est taguée , , , , , , , , , , .