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Dessiner encore de Corinne Rey dite Coco

 

« Les terroristes le savaient, ils ont tiré sur de vrais journalistes, des gens qui avaient le courage de leurs opinions et qui usaient de leur droit à la critique sans tabou. C’est le talent qu’on a assassiné ».

 

 

Résumé éditeur :

L’attentat du 7 janvier 2015 tourne en boucle dans ma tête.

Tout fout le camp en moi mais le dessin résiste…

Le récit graphique bouleversant d’un voyage intérieur, pudique et authentique.

 

353 pages – 11/3/2021

 

 

 

« On voulait que ce soit un beau numéro et surtout pas une rubrique nécro. Un numéro avec des articles et des dessins de ceux qui ne sont plus là, un numéro qui nous ressemble où l’on se moquait de tout et de nous-mêmes : un numéro (presque…) normal. « Charlie », ça a toujours été un journal libre, avec des esprits libres, des dessinateurs et des rédacteurs qui expriment leurs opinions dans 16 pages, publiées chaque mercredi. Un journal d’idées, d’humour et de conviction. Engagé et déconnant ».

 

 

J’avais repéré que Coco, l’une des dessinatrices de Charlie Hebdo, rescapée du massacre, venait de publier une BD sur sa vision des évènements, et surtout sur son ressenti, comment elle avait réussi, ou pas, à surmonter ces évènements dramatiques et traumatiques. Je pensais donc me l’acheter quand Babélio a fait une opération masse critique et devinez… la chance ! « Dessiner encore » en faisait partie. J’ai donc postulé et voilà, cette magnifique BD de 352 pages était dans ma boite aux lettres ! Je tiens à remercier vivement Babélio et Les Arènes BD pour cet envoi qui me comble.

Pour être honnête, je ne connaissais pas le dessin de Coco, son style. Quand j’ai vu comment elle se représentait, je suis vite allée sur internet pour la voir en « réel »… Elle ne se rend pas justice dans ses dessins, mais c’est une caricaturiste et visiblement elle s’applique à elle-même ce qu’elle « fait » aux autres. Le noir et le bleu sont les deux couleurs dominantes de cette BD. Le noir du terrorisme, de la haine, de la peur, des cauchemars… et le bleu des vagues qui submergent Coco à tout moment de sa vie, depuis le 7 janvier 2015, jour de l’attentat des frères Kouachi qui décime une bonne partie de la rédaction de Charlie Hebdo. Coco nous raconte à travers ses dessins son parcours difficile, traumatisant, depuis ce jour fatidique, sa tristesse d’avoir perdu des personnes qu’elle aimait et admirait, sa culpabilité aussi d’avoir été celle qui a dû sous la contrainte, ouvrir la porte de la rédaction aux terroristes, ses regrets, qui tournent sans fin dans sa tête, sa vie sous protection, ses tentatives, vaines, pour aller mieux (psy, EMDR…). Elle nous parle aussi de la vie au sein de la rédaction avant le drame, de l’esprit libre et convivial qui y régnait, elle nous parle de Charb, de Cabu et des autres. Elle nous relate également le contexte de la vie du journal satirique, ses convictions, ses combats, les autres attentats, les procès… et puis les lendemains des attentats de 2015, les soutiens, les pressions, les faux amis etc. Bref, avec Coco, on replonge dans l’un des évènements les plus marquants de ces dernières années dont je ne me suis toujours pas remise… Coco, non plus… mais elle résiste et continue de dessiner pour ne pas sombrer et ne pas oublier. Cette BD est donc aussi un hommage aux hommes et aux femmes qui sont tombés à cause du terrorisme et pour faire vivre leurs idées. A découvrir absolument en souvenir de ceux qui ne sont plus là, pour soutenir Coco et tous ceux qui défendent la liberté d’expression, la liberté de dessiner. En plus, malgré des côtés sombres, c’est une magnifique BD, un ouvrage de qualité. Ceci n’est que mon avis personnel de non spécialiste concernant les BD.

 

 

 

« Les dessinateurs ne se cachent pas derrière des cagoules, eux ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Coco-II-Dessiner-encore/1305513

 

Note : 4,6/5 (67 notes) – Ma note : 4,5

 

 

 

« Je me rappelle le courage de Charb dans ses positions. Je ne sentais pas la peur : défendre notre liberté de dérision et d’opinion, c’était le plus important ».

 

 

L’auteure : Corinne Rey dite Coco

Corinne Rey, dite Coco (née le 21 août 1982 à Annemasse) est une dessinatrice de presse, scénariste et dessinatrice de bandes dessinées française.

Titulaire en 2008 d’un diplôme national d’arts plastiques obtenu avec les félicitations du jury et d’un diplôme national supérieur d’expression plastique, obtenus à l’École européenne supérieure de l’image (site de Poitiers), Coco mène une carrière de dessinatrice de presse, tout en donnant des cours de dessin à l’École alsacienne. Elle collabore avec divers journaux, dont Charlie Hebdo, Psikopat, Vigousse, Les Inrockuptibles, L’Humanité et Le Ravi. Elle déclare, à propos de sa collaboration avec Charlie Hebdo : « Quand j’ai rencontré cette rédaction, ça a été comme une révélation».

Le 7 janvier 2015, elle est prise en otage au siège de Charlie Hebdo par les frères Kouachi. Sous la menace d’armes, elle les amène devant les locaux du journal, saisit le code de la porte de sécurité blindée, ouvrant ainsi l’accès aux terroristes qui pénètrent par surprise dans les locaux de Charlie Hebdo, où ils assassinent ensuite plusieurs membres de la rédaction.

Après l’attentat, Coco continue de collaborer à Charlie Hebdo, faisant partie des dessinateurs réguliers.

En 2019, elle publie avec le philosophe Raphaël Enthoven une adaptation en bande dessinée du Banquet de Platon.

A la télévision : 28 minutes, émission télévisée de débats présentée par Élisabeth Quin et diffusée quotidiennement sur Arte. Elle y réalise ses dessins dans quelques-unes des émissions diffusées le vendredi.

En mars 2021, Coco sort sa première bande dessinée, Dessiner encore où elle raconte sa vie depuis l’attentat à Charlie Hebdo de janvier 2015. Elle raconte comment le dessin l’a sauvée d’une culpabilité dévastatrice depuis les attentats de Charlie. Dans cette bande-dessinée, Coco évoque l’attentat (le massacre même des membres Charlie Hebdo est signifié par une demi-douzaine de pages noires), les souvenirs de Tignous, Cabu, Charb10. Elle représente le souvenir de l’horreur par des vagues qui peuvent la submerger à tout moment.

Le 8 mars, Libération annonce qu’elle succèdera à Willem comme dessinatrice de presse du quotidien à partir du 1er avril.

 

 

 

 

« En reproduisant les caricatures danoises, « Charlie » a voulu se montrer solidaire de ses confrères menacés, du directeur de « France Soir » limogé, et moquer l’intégrisme religieux !

Il y eut deux jours d’audience. Ambiance sous tension, ponctuée de rires, de cris indignés et de déclarations surprises. Le 22 mars 2007, le Tribunal correctionnel de Paris relaxa « Charlie Hebdo ». Il a été reconnu que le journal a usé de son droit en critiquant la religion, ses symboles et ses idées, et non pas les individus, les croyants. Seuls les extrémistes étaient traités de « cons » dans la Une de Cabu ».

 

 

 

 

« Si vous me cherchez, je suis dans les abysses de mes pensées.

Impasse de la grande solitude.

Carrefour de la honte.

Rue des remords et des regrets…

Pas sûre que vous me trouveriez, et c’est tant mieux.

… De toute façon, vous n’oseriez pas.

Je vous mets mal à l’aise, je le sens bien.

Ou alors que c’est moi qui le suis ? »

 

 

 

 

« Mercredi 7 janvier 2015

Frédéric Boisseau

Franck Brinsolaro

Cabu

Elsa Cayat

Charb

Honoré

Bernard Maris

Mustapha Ourrad

Michel Renaud

Tignous

Wolinski

Ahmed Merabet

 

Jeudi 8 janvier 2015

Clarissa Jean-Philippe

 

Vendredi 9 janvier

Philippe Braham

Yohan Cohen

Yoav Hattab

François-Michel Saada

 

Victimes du terrorisme islamiste »

 

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