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Dune, tome 2 : Le messie de Dune de Frank Herbert

 

« La raison est la première victime de toute émotion violente. »

 

 

Résumé éditeur :

Douze ans après sa victoire sur Arrakis, Paul règne sur un empire meurtri par une guerre sainte qu’il ne contrôle plus.

Vénéré comme un messie par ses fidèles, il est prisonnier de ses visions, incapable de mettre fin à la violence.

Quel sera le prix de la rédemption ?

 

336 pages – 2/9/2021

 

 

 

« Paul regarda le ghola. Le présent du Bene Tleilax.

« Duncan, Duncan, murmura-t-il, que t’ont-ils fait ? »

« Ils m’ont donné la vie, mon Seigneur », dit Hayt.

« Mais dans quel but t’ont-ils formé et offert ? »

« Afin que je vous détruise. » »

 

 

J’avais très envie de découvrir assez vite la suite de « Dune » et j’ai donc attaqué « Dune tome 2 : Le messie de Dune » avec beaucoup d’enthousiasme… Enthousiasme un peu douché car le tome 2 est assez différent du tome 1. Déjà bien sûr, il n’y a plus le plaisir de la découverte (dans le tome 1, découvrir la vie sur Arrakis, la vie des Fremen a été vraiment un grand moment pour moi). Et puis, on se retrouve directement 12 ans plus tard. Paul, Muad’Dib, est devenu l’empereur-dieu de l’univers. Il a réalisé ce fameux Jihad qu’il voulait absolument éviter dans le tome 1. Et sans nous donner vraiment de détails ni pourquoi Paul le mène finalement, on comprend que ce djihad a été violent, meurtrier… vraiment meurtrier ! Hitler est un petit joueur à ce niveau là… Je n’invente pas, Paul l’avoue lui-même. Dans ce tome, également, peu d’action mais plutôt beaucoup de réflexions, d’introspections de la part de Paul surtout. Sa prescience lui fait voir l’avenir, un avenir très difficile pour lui et Chania mais il estime n’avoir pas le choix et devoir le suivre jusqu’au bout. Pourquoi ? On ne nous donne pas d’explication. Par ailleurs, de nouveaux personnages font leur apparition dans ce tome, des personnages assez intéressants je dois le dire. Le ghola en particulier est étrange et attachant. D’autres personnages ont disparu ou ne sont plus sur Dune, dame Jessica en particulier qui est repartie sur Caladan. Chania, la princesse Irulan et Alia sont plus présentes. Le récit de ce messie de Dune compte moitié moins de pages que Dune, cela fait également une belle différence. Concernant l’histoire en elle-même je vous laisse la découvrir par vous-même. C’est mieux pour vous futurs lecteurs. Conclusions pour moi : un peu moins intense et bien que le premier mais ça vaut néanmoins toujours le coup de la découverte. Et bien sûr je vais lire très bientôt le tome 3. Je suis curieuse que voulez-vous !

 

 

 

« « En grande partie, ce que l’on appelle religion a toujours eu une attitude inconsciemment hostile envers la vie. La véritable religion doit enseigner que la vie est pleine de joies plaisantes à l’œil de Dieu, que la connaissance sans action est vide. Tous les hommes doivent comprendre que l’enseignement de la religion par des règles est une duperie. Le seul enseignement qui soit valable est celui que l’on accepte dans le plaisir. Il est impossible de ne pas le reconnaître car il éveille en vous la certitude d’avoir toujours su ce qu’il vous apprend. »

Appendice II, Religion de Dune »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Herbert-Dune-tome-2–Le-messie-de-Dune/1353471

 

Note sur Babélio : 4,06/5 (1 821 notes) – Ma note : 4/5

 

 

 

« – Pour les Fremen, le Jihad de Muad’Dib a laissé des traces dans l’univers comme les pas dans le sable au matin. Des traces qui s’inscrivent dans les existences humaines. »

– Et alors ? »

– Alors survient la nuit, dit Scytale. Et le vent. »

– Oui… le Jihad doit avoir un terme. Muad’Dib s’est servi de son Jihad pour… »

– Il ne s’en est pas servi, l’interrompit Scytale. C’est le Jihad qui s’est servi de lui. Je pense que, s’il l’avait pu, il l’aurait arrêté en chemin. »

– S’il l’avait pu ? Mais il lui suffisait de… »

– Ah, silence ! cria Scytale. On ne peut arrêter toute épidémie mentale. D’un être à l’autre, elle s’étend très vite sur des parsecs et des parsecs d’espace. Elle est contagieuse et dévastatrice. Elle frappe aux points faibles, là où sont relégués les fragments d’autres épidémies semblables. Qui pourrait l’arrêter ? Muad’Dib ne possède pas l’antidote. Et les racines de cette maladie plongent jusqu’au chaos… Quels ordres pourraient arriver jusque-là ? » »

 

 

L’auteur : Frank Herbert

Frank Herbert, né Frank Patrick Herbert, Jr. le 8 octobre 1920 à Tacoma dans l’État de Washington et mort le 11 février 1986 (à 65 ans) à Madison dans le Wisconsin, est un écrivain américain, auteur de romans de science-fiction.

Ses œuvres connurent un succès critique et commercial. Il doit principalement sa célébrité au roman Dune et à la série de cinq romans qui s’ensuivit. La saga de Dune aborde des thèmes tels que la survie de l’espèce humaine et son évolution, l’écologie, ou encore les interactions entre la religion, la politique et le pouvoir. Elle est considérée par beaucoup comme un classique dans le domaine de la science-fiction.

 

Depuis toujours, le jeune Frank Herbert cultive l’ambition de devenir écrivain. Il a été journaliste, photographe de guerre pendant la seconde guerre mondiale, psychanalyste, maître de conférence en études interdisciplinaires à l’université de Washington, consultant en écologie et même directeur de la photographie pour un show télévisé… mais ce qui occupera l’essentiel de sa vie sera l’écriture dans le domaine de la science-fiction. C’est en 1959 qu’un véritable tournant est pris par Frank Herbert. Censé rédiger un article sur les dunes de Florence (de l’Oregon Dunes National Recreation Area) dans l’Oregon, et sur les moyens scientifiques employés pour empêcher l’érosion des sols et l’avancée du sable sur les terres, Herbert recueille bien plus de documentation que nécessaire. Il se passionne sur le sujet. L’article ne paraîtra jamais, mais l’idée de Dune, elle, germe lentement dans son esprit. Il mettra six ans à finir d’écrire le premier volet de son récit. Il peut se consacrer à l’écriture grâce à sa femme, qui reprend alors un travail à temps plein comme publicitaire. L’écrivain subira les refus de plus de vingt éditeurs avant que la petite maison d’édition Chilton n’accueille son ouvrage. Salué par la critique, Dune recevra le prix Nebula en 1965 et le prix Hugo en 1966. Il ne deviendra cependant pas un best-seller immédiatement et Frank Herbert devra collectionner bien des métiers avant de pouvoir s’installer en tant qu’auteur à plein temps en 1972.

Ce qui nous intéresse aujourd’hui, les ouvrages constituant le Cycle de Dune :

    Dune (1965)

    Le Messie de Dune (1969)

    Les Enfants de Dune (1976)

    L’Empereur-Dieu de Dune (1981)

    Les Hérétiques de Dune (1984)

    La Maison des mères (1985)

 

 

 

« Alia prit la lettre entre ses doigts, éprouvant une étrange sensation de contact mutuel. Ce papier, sa mère l’avait tenu, ainsi qu’elle le tenait maintenant. La lettre était un moyen de communication archaïque. Mais nul autre ne pouvait le remplacer dans ce qu’il avait de personnel. »

 

 

 

« Les gènes… Seuls comptaient les précieux gènes des Atréides. Le besoin transcendait l’interdiction. Pour les Sœurs, la fécondation allait au-delà de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule. C’était la psyché qu’il fallait viser.

Elle comprenait clairement, maintenant, les profondeurs subtiles de l’offre de Paul. En acceptant, le Bene Gesserit participerait à un acte qui, s’il était découvert, provoquerait la fureur populaire. Le peuple ne pourrait admettre une telle paternité si l’Empereur la niait. Le Bene Gesserit gagnerait peut-être ainsi les gènes des Atréides, mais certainement pas le trône de l’Empire. »

 

 

 

« Alia regarda les billes d’acier de ses yeux et n’y lut rien d’humain. Le capuchon du distille dissimulait ses mâchoires. La bouche restait ferme, marquée par la force… et la détermination. Il y avait eu dans ses paroles une intensité rassurante. J’ose bien plus… Duncan Idaho aurait pu dire cela. Ce ghola dépassait-il les talents des tleilaxu contre leur volonté ou bien… ou bien tout ceci était-il un stratagème faisant partie de son conditionnement ? »

 

 

 

« Il avait quelquefois suffi de bien peu pour renverser des civilisations. »

 

 

 

« Alia s’approcha de son frère, devinant son absolue tristesse. Elle tendit la main vers une larme qui glissait sur sa joue en un geste empreint d’une émotion purement fremen.

« Nous ne devons point pleurer ceux qui nous sont chers avant leur trépas. »

« Avant leur trépas, murmura Paul. Dis-moi, petite sœur : que signifie avant ? » »

 

 

 

« « Alors… retire-toi. »

Il raffermit son étreinte. « Quand le temps sera venu, mon aimée. Il faut attendre encore un peu. »

Des larmes apparurent dans les yeux de Chani.

« Nous devrions retourner au Sietch Tabr. Il faut trop souvent nous défendre dans cette tente de pierre. »

Il inclina la tête et son menton frôla l’étoffe douce du foulard. Il perçut le parfum d’épice qui l’imprégnait.

Sietch. L’ancien terme chakobsa : lieu de retraite et de sécurité en période de danger. La suggestion de Chani lui ramenait le regret des visions de sables à l’infini, des horizons ouverts où l’ennemi qui approchait pouvait être aisément repéré.

« Les tribus espèrent en ton retour. Elles réclament Muad’Dib. Tu leur appartiens. »

« J’appartiens à une vision », murmura-t-il. »

 

 

 

« Le danger qu’il pouvait rencontrer dans les rues d’Arrakeen semblait bien mineur comparé à celui qu’il avait affronté en ces jours anciens. En revêtant son distille, il revêtait le désert tout entier. Tout se passait comme si le distille, avec son appareillage complexe destiné à recycler l’eau de son corps transformait ses pensées de quelque façon subtile, les orientait selon un schéma qui était celui du désert. Son distille faisait de lui un Fremen sauvage, un étranger dans sa cité. Il abandonnait la sécurité, il retrouvait la violence et les vieux pouvoirs. Les pèlerins, les gens de la cité baissaient les yeux en le croisant. Prudents, ils préféraient ignorer les farouches habitants du désert, les laisser à leur solitude. Pour eux, le désert avait un visage, un visage aux yeux bleus à demi dissimulé sous les filtres d’un distille. »

 

 

 

« Les cœurs de tous les hommes vivent en un même désert. »

 

 

 

« « Chani, mon aimée, murmura-t-il, si tu savais combien je donnerais pour mettre fin au Jihad, pour ne plus être confondu avec cette divinité que les forces de la Qizarate ont fait de moi. »

Elle trembla tout contre lui. « Il te suffit d’ordonner. »

« Oh, non… Même si je mourrais maintenant, mon nom les guiderait encore. Quand je pense que le nom des Atréïdes est désormais lié à cette boucherie religieuse… »

« Mais tu es l’Empereur ! Tu peux… »

« Je suis une figure de proue. Lorsque l’on fait de vous une divinité, il n’est plus possible au soi-disant dieu de refuser la divinité. » »

 

 

 

« La Révérende Mère se souvint alors des paroles de Scytale : Une créature qui s’est développée d’une certaine façon choisira de mourir plutôt que de se transformer en antithèse. »

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Cette entrée a été publiée le 6 novembre 2021 par dans Livre, Mes lectures, science-fiction, et est taguée , , , , , , .