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La dame Blanche de Denis Zott

 

« – Ben, qu’est-ce que t’attends, mon chien ? gronda la vieille Renard.

Césaire sentit le regard de sa partenaire lui caresser les joues, avec la délicatesse d’une vipère. Il sentait tous les regards peser sur lui, même en baissant la tête entre ses larges épaules. Le public grondait, sifflait. Germaine Renard, boule de nerfs poids plume et visage de fouine, bondit de son siège.

– De quoi qu’ils se plaignent les péquenots ? Pour une fois qu’il se passe quelque chose dans ce trou du cul du monde ! Moi je leur offre du spectacle à pas cher, en plus… Allez, distribue, mon chien !

Les doigts humides, Césaire distribua. Cinq cartes à chacun, une au centre du tapis qu’il retourna. Un as de pique.

– Je passe, dit Léon.

Comme un serpent sur un mulot, la vieille Renard se jeta sur l’as.

– Moi, j’aime quand ça pique !

L’assistance s’esclaffa, trépigna. Le sol trembla. »

 

 

Résumé éditeur :

Elle ne devait jamais sortir. Dehors est un monde hostile, un danger permanent. Mais nul ne sait comment elle peut réagir.

Un étrange manoir dans l’Yonne qui abrite un terrible secret. Une recluse blonde au visage de geisha dont l’existence n’est connue que d’une poignée de personnes.

Lorsque, une nuit, un mystérieux commanditaire la fait enlever, rien ne se passe comme prévu.

Un accident à quelques kilomètres du point où elle doit être livrée, à Puech Begoù dans le Tarn, et c’est la fuite. Traquée par les chasseurs et les chiens de l’impitoyable Baron, le maire du village. Recherchée par les Renard, les ennemis jurés de Baron. La Dame blanche est livrée à elle-même alors que la contrée est cernée et que la famille de la jeune femme convoque des moyens d’envergure pour la retrouver.

Césaire, le domestique de Germaine Renard, craint qu’un vent mauvais ne souffle dans cette campagne tourmentée. Ce sera bien pire que ça. Personne dans la contrée n’oubliera jamais la Dame blanche.

 

443 pages – 6/1/2022

 

 

 

« Johnny considéra le plan. « Les dépendances : enfin, un truc qui colle ! Trois personnes y résident en permanence. Le manoir est au bout, OK. Mais quelque chose cloche… » Il commanda à ses acolytes de se déployer, en position de tir. « Où sont les chiens ? » Il les entendit aboyer, à distance. Quelque part à l’arrière de la propriété. Il consulta son plan. « Dans le chenil ? Ça non plus, c’était pas prévu ! »

S’ils avaient été doublés, les chiens venaient de donner l’alerte. L’angoisse resserra sa gorge. Il fit signe aux gars que tout allait bien. »

 

 

J’avais vraiment hâte de lire le petit dernier de Denis Zott, « La Dame blanche ». C’est son 3e thriller et si vous ne le connaissez pas encore, je vous conseille vivement d’aller vite chez votre libraire pour réparer cet oubli incompréhensible et regrettable ! J’ai eu la chance de découvrir Denis Zott par un de ses amis écrivains que je connais bien, Jean-Michel Lecocq. Denis Zott a eu l’extrême gentillesse de m’envoyer son premier thriller dédicacé « La chute du cafard : jeux dangereux en Berry ». Un véritable coup de cœur !! Surprenant pour un premier roman d’être à ce point excellent. D’ailleurs je dois vous l’avouer, je garde une petite préférence pour ce premier thriller. Après cette lecture des plus réjouissantes, j’étais devenue accro à l’écriture de Denis Zott. Confirmation avec son deuxième thriller « Maudite ! » et de nouveau avec son troisième « La Dame blanche ». A chaque fois, l’auteur sait nous emmener dans un univers très différent. Mais ce qui le caractérise avant tout, c’est un rythme haletant, voire effréné, une intrigue complexe qui part un peu dans tous les sens pour mieux nous perdre, mais ne vous inquiétez pas, tel un chat, Denis Zott sait toujours retomber sur ses pattes nous offrant au dernier moment, enfin, le dénouement de toute l’histoire. Et ne pas oublier bien sûr, des personnages forts, atypiques et pour certains attachants. Les méchants ont par contre l’âme bien noire et sont violents et brutaux. Ici, dans ce récit, les personnages ont, pour la plupart, en commun d’avoir eu des vies cabossées, fracturées et tortueuses. Johnny, un petit truand sans grande envergure, est embringué dans une histoire d’enlèvement avec son équipe de bras cassés. Le groupe doit kidnapper une jeune fille étrange, tout de blanc vêtue, qui réside dans un manoir dans la campagne icaunaise. Rien ne se passe comme prévu dans cette équipée qui se termine par un accident de voiture dans le Tarn, à Puech Begoù, à quelques pas de l’endroit où la Dame blanche devait être livrée. A l’arrivée de la gendarmerie, la jeune fille a disparu. Commence alors une course poursuite pour retrouver cette jeune femme si mystérieuse avec sa tête de geisha. Baron, le maire du village, dont le petit-fils a été renversé par la voiture des kidnappeurs, est le plus acharné à traquer la Dame blanche avec tous les chasseurs et hommes de main du coin. La gendarmerie avec à sa tête le capitaine Roll, neveu de Baron, essaie de maitriser la situation qui devient de plus en plus tendue surtout quand la famille Renard rentre dans la danse. Cette famille est un clan de vauriens violents qui suivent leurs propres règles. La vieille, Germaine Renard, règne avec férocité sur la famille (3 fils) et sur de nombreux trafics mafieux. Elle brutalise avec une joie malsaine Césaire, un homme noir et bon qu’elle a acheté quand il était tout jeune orphelin. Elle le traite comme son chien, comme son esclave. Ses fils ne sont pas les derniers pour humilier et battre Césaire. Ceci dit, même si la vieille Renard est vraiment cruelle, je trouve aussi son personnage vraiment truculent. Revenons à Césaire, personnage vraiment attachant, qui va prendre une place importante dans toute cette histoire étrange qui ne verra son dénouement qu’à la toute fin. Pourquoi la Dame blanche était-elle enfermée dans le manoir de l’Yonne ? Pourquoi et qui l’a enlevé ? et tant d’autres questions qui ne trouveront leurs réponses qu’en lisant « La Dame blanche » de Denis Zott. Oui vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé cette lecture addictive que je vous conseille vivement !

 

 

« Un cri déchire l’habitacle.

– Attention, le petit garçon !

Dans le rétro, il voit le regard effaré, les yeux écarquillés de la jeune femme.

Où il est, le petit garçon ?

Devant lui, la route est vide. À droite, des champs de colza jaunes comme une coulée d’or.

Où il est le petit garçon ?

Toujours rien devant. Juste une bande de bitume inégale et l’horizon noyé de soleil qui ouvre sa gueule de fournaise.

Et si elle avait raison ?

Johnny freine.

Au sommet de la pente, la route semble se jeter dans le vide à travers un rideau de feu.

Trop vite, Johnny !

Il écrase le frein.

À l’amorce de la descente, le flash d’un éclat métallique. Johnny donne un coup de volant. L’arrière du véhicule chasse.

Quelque chose frappe la carrosserie.

La voiture dérape, butte contre le repli d’une rigole de drainage et décolle. »

 

 

Lien du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Zott-La-dame-blanche/1382859

 

Note sur Babélio : 4,51/5 (42 notes) – Ma note : 4,5/5

 

 

 

« Il n’avait rien vu de plus beau que ses seins pareils à deux colombes qui dormaient paisiblement dans leur nid de dentelle. »

 

 

 

L’auteur : Denis Zott

Né à Strasbourg, cet Alsacien de souche exerce dans la communication des collectivités locales, de préférence balnéaires, ce qui lui a valu de traverser plusieurs fois la France d’une mer à l’autre, des Sables d’Olonne à Saint-Tropez, en passant par le Berry. Durant ses loisirs, quand il n’écrit pas à la terrasse d’un bistrot, ce randonneur acharné parcourt montagnes et déserts. Sa devise : « Mes racines, je les plante dans les étoiles ; c’est la meilleure façon de voir la Terre ».

En 2016, il publie un premier roman policier aux Éditions Geste, « La Chute du cafard – Jeux dangereux dans le Berry ». Puis les Éditions Hugo & Cie l’accueillent en 2018 pour son second roman, Maudite ! dans leur collection Hugo Thriller. Son troisième roman, « La dame blanche », vient d’être publié en janvier 2022 chez Hugo poche.

 

 

 

« Le double canon d’un fusil de chasse se posa sur l’épaule du domestique.

– Dégage de ma route ou j’explose ta sale tête d’enfoiré !

Le doigt sur la gâchette, la vieille Renard visait Baron sans trembler.

– Et dis à tes crétins d’abaisser leurs pétoires !

Baron leva la main, les armes des chasseurs retombèrent.

– C’est un simple contrôle, Germaine. On recherche une fugitive responsable de l’accident survenu ce matin aux Mallet. Il y a un enfant dans le coma. Thomas, mon petit-fils.

Un sourire éclaira la face de fouine de la vieille.

– Rien à foutre de ta mauvaise graine, Baron ! Par contre, le premier qui dérange ma Rox qu’est en train d’agoniser, il est mort…

Baron considérait Césaire, tête basse, dégoulinant de sueur.

– Césaire, t’aurais pas vu une jeune femme blonde vêtue d’une veste de treillis et d’une chemise d’homme ?

– Il a rien vu, mon chien, rien ! brailla la vieille. Et une femme, pardi, manquerait plus que ça ! »

 

 

 

« « Voilà ce qu’on faisait avec les esclaves… Regarde tes ancêtres, le nègre. »

La vieille lui avait montré un livre, des images d’hommes marqués au fer rouge. Des nègres qui portaient des chaînes aux pieds, la peau de leurs chevilles à vif. Des nègres que l’on pendait pour l’exemple dans les arbres ou à l’entrée des villes, les corbeaux leur bouffant les yeux et la langue, les vers finissant le travail.

« On les laissait pourrir sur place… Je te raconte pas l’odeur, avait dit la vieille en se pinçant le nez, et tu trouves encore qu’ici on te traite pas bien, mon chien ? »

Césaire avait secoué la tête. »

 

 

 

« Une demi-heure plus tard, une douzaine de gendarmes étaient rassemblés à la brigade de Graulhet.

– La Dame blanche est suspectée d’avoir tiré, hier matin, sur l’homme que nous avons trouvé à côté du véhicule carbonisé, dit le capitaine Roll. Nous avons donc affaire à une personne armée et potentiellement dangereuse. Je vous recommande donc la plus grande prudence. Il convient de la repérer, puis nous agirons en fonction de sa réaction. Tout est clair ?

La troupe fit route vers Puech Begoù, où Baron et ses chasseurs les attendaient à la salle des rencontres. »

 

Ma prochaine lecture : « Comme hier » de Cai Jun

 

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