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Le cramé de Jacques-Olivier Bosco

 

« Des projecteurs claquèrent, essayant de creuser cette nuit qui avait la couleur et l’odeur d’une serpillière sale, des pas furtifs, des cliquetis d’armes, les flics approchaient. La jeune fille fit glisser sa visière vers le bas.

— Tu vas y rester, le Cramé.

— Non, je t’ai dit qu’on nous a donnés, et rien que pour ça je m’en sortirai ! Allez file, fais du bruit et évite les balles, ils vont croire que je me suis barré avec toi.

La motarde fit rugir son 1 100 Benelli en serrant la poignée de frein et en faisant brûler son pneu arrière dans le demi-tour. Puis elle lâcha les gaz et sa bête cabra dans les profondeurs du brouillard ».

 

 

Résumé éditeur :

Le problème avec le Cramé, c’est que même l’enfer ne veut pas de lui !

Le Cramé et sa bande ont écumé le pays pendant deux ans. Une épopée commando qui s’est achevée sous les balles et dans le sang. À cause d’une balance, trois de ses amis ont pris le raccourci pour l’Enfer, et pour le Cramé, c’est le purgatoire. Mais attendre au placard que le diable réclame son dû n’est pas trop le genre de la maison. Et comme une banale cavale, ce n’est pas assez pour le Cramé, une évasion rocambolesque le conduit tout droit au commissariat de Saint-Denis… qu’il infiltre dans la peau d’un flic.

Lancé malgré lui sur la piste d’un garçon disparu, le Cramé ne perd pas de vue l’essentiel : retrouver le traître qui les a donnés.

 

416 p.

 

 

 

« Et enfin, timide, attendant son tour… Lino. L’ami, le frère de sueur, de larmes et de sang. Aucun des deux ne savait lequel avait le plus de fois sauvé la mise à l’autre. Ils s’étaient connus à douze ans, au CR de Poissy. Lino arrivait de Corse, un petit village près de Ponte-Leccia où toute sa famille avait péri dans une succession de vendetta. Silencieux, costaud – bras comme des piliers, pas très grand mais massif, compact, au cou de taureau et aux oreilles décollées –, il ne souriait pas, sauf, parfois, avant de tuer quelqu’un. Ce qui lui était arrivé en prison. Ces gars étaient des pourritures qui infligeaient des sévices à des plus jeunes, c’est pour cela qu’il souriait.

Plus tard, il y était retourné, en Corse ».

 

 

J’ai découvert cette année Jacques-Olivier Bosco avec « Brutale » et « Coupable » où il y avait un personnage « secondaire », surnommé « Le cramé ». J’ai été complètement conquise par ces deux ouvrages… Evidemment quand j’ai vu qu’il y avait un polar qui lui était consacré, j’ai eu envie de le lire. Et je n’ai pas été déçue ! Un beau portrait d’un gangster au grand cœur, ténébreux, au passé lourd qui lui a permis de se forger une réputation d’homme droit mais dur et craint par tous. Il s’est entouré d’une bande qui est sa famille, en qui il a toute confiance. Ils vivent ensembles dans une grande maison et font des braquages. Jusqu’à ce fameux braquage d’une banque qui se termine avec la mort de 3 de la bande… et la capture du Cramé, sauvé in extrémis par une infirmière et son fils qui se trouvaient sur le lieux… Une seule conclusion : ils ont été donné ! Ghosta, le Cramé, n’a plus qu’une idée en tête, s’évader et retrouver le traitre et lui régler son compte. Le nom de la taupe, du vendu, se trouve dans un dossier qui se trouve dans les locaux de la police. Pour le consulter, le Cramé va changer de visage et s’infiltrer dans les services de police. Commence alors une folle aventure pleine de rebondissements qui va mener le Cramé sur la piste de pédophiles, des trafics de drogue dans les cités etc. Chemin violent mais mené pour retrouver la balance qui a mis en danger sa bande, ses amis, ses frères, sa famille… et retrouver le petit garçon qui lui a sauvé la vie le jour de son arrestation et qui a disparu. Le Cramé a promis à sa mère de le retrouver, et une promesse est une promesse, une parole donnée… Il doit le retrouver même au péril de sa vie….

Vraiment beaucoup aimé ! Auteur à découvrir si vous ne le connaissez pas encore. J’attends son prochain « Laisse tomber le monde » avec impatience.

 

 

 

« Quatre mois après s’en être évadé, Gosta Murneau garait sa Triumph Bonneville sur le trottoir en face du commissariat de Saint-Denis, « en France », comme disent les rappeurs du coin. Il resta un long moment, son casque vintage à la main, à observer les allées et venues de la flicaille. Son regard scrutait leurs flingues à travers les épaisses lunettes noires qui lui barraient le visage, ses nerfs se tendant par instants comme des élastiques. Il avait un plan, c’était vrai, mais il avait aussi une nouvelle gueule et n’en maîtrisait pas encore les avantages, bref, il avait tendance à l’oublier. Mais il fallait quand même qu’il accomplisse sa mission. Ses yeux se levèrent jusqu’à la fenêtre du deuxième étage, là où il avait vu Fabiani pour la dernière fois, mais là aussi, où se trouvait le rapport avec le nom du traître inscrit en bas de page. Sagement rangé dans un classeur métallique dans le bureau du commissaire… »

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Bosco-Le-crame/271480

 

 

 

« Sans savoir ce qu’il faisait, il se dirigea droit vers le bureau de sa secrétaire et s’arrêta devant la femme.

— Laissez Carla, je vais la recevoir… lâcha-t-il.

Lise Duart croisa le regard du « commissaire » et sentit une décharge lui secouer le corps. Quelque chose dans les yeux de cet homme la ramenait à la violence, à la peur, mais aussi, à son fils, Louis. Proche de la dépression nerveuse, elle le mit cela sur le compte de son attente depuis trois jours. Mais, à partir de cet instant, un arrière goût d’inachevé, de déjà-vu, ne la quitterait plus.

— Mon… Monsieur… ? balbutia-t-elle, comme on respire après une longue apnée.

— Commissaire Gabriel. Je remplace le commissaire Dumont. Heu… venez avec moi ».

 

 

 

« Bien sûr, chaque rabatteur rêvait de prendre la place d’un guetteur, qui lui-même rêvait de faire sauter le revendeur et ainsi de suite. Mais les règles étaient strictes, celui qui voulait « faire le malin » avait droit à un tabassage à coups de batte de baseball ou à un « fumage en travers de la gueule » avec un calibre à grenaille. Les places étaient chères, et seuls ceux qui avaient été en cabane et n’avaient pas parlé avaient les meilleures. De fait, le passage en prison était prisé chez les jeunes de ces bandes, de plus, il leur permettait de se faire des relations. Provoquer la police, enfreindre volontairement la loi, se faire arrêter et prendre un plaisir fou à se foutre de la gueule des flics qui vous interrogent avant de passer en jugement et, en cas de multirécidives, plonger pour quelques mois, c’est ce à quoi aspirait chaque membre de ces organisations. Ils étaient ici chez eux, et savaient que, quoi qu’il advienne, ils y reviendraient.

Et les flics, de plus en plus désabusés, le savaient, eux aussi… »

 

 

 

« Le gosse eut un geste de recul. Il avait l’impression de voir Lucifer en personne. Le Cramé avait des montées de fièvre, de la fumée sortait carrément de ses cheveux, de ses vêtements au niveau des épaules. Et son sourire donnait envie de courir le plus vite possible. Quant à son regard : celui d’un fou, du gars qui se serait enfilé quatre pipes de crack et qui partait massacrer toute une famille avec un couteau de boucher !

Le gosse ne se fit pas prier une deuxième fois.

— Ou… oui, m’sieur, fit-il, avant de détaler comme un lièvre.

Gosta essaya de desserrer les dents et les poings et se mit à descendre la voie cimentée qui menait aux caves ».

2 commentaires sur “Le cramé de Jacques-Olivier Bosco

  1. Pingback: #PartageTaVeille | 14/09/2019 – Les miscellanées d'Usva

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