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Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe

 

« Elle venait de la Terre. Elle, venait de l’Océan.

Elle était l’enfant du Soleil. Elle, la petite sœur de la Lune.

Elle était promise au monde et au temps.

Elle, vouée à l’univers et à l’éternité.

Des ténèbres naquit leur amitié.

De leur amitié naquit la Dernière Geste ».

 

 

Résumé éditeur :

« Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux.

Lorsque la princesse Yuri reçoit une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s’empresse d’obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu’elle a été promise à l’héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée… jusqu’à ce qu’une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la société attend d’elle ou partir avec cette seule promesse : « on vous trouvera, et on vous aidera. »

Et si ce « on » était la dernière personne que Yuri pouvait imaginer ? »

 

Morgan of Glencoe est barde, c’est sans doute la raison pour laquelle elle raconte si bien les fées. Avec Dans l’Ombre de Paris, elle crée un incroyable univers où les royautés françaises et japonaises ont su se maintenir sur un terreau d’injustices. 

 

456 pages

 

 

 

« La jeune fille et la petite Selkie demeurèrent les yeux dans les yeux un long moment, inconscients de ce qui se passait autour d’eux. Yuri était bouleversée. Jusqu’alors, elle avait vécu dans un monde où confiance et compassion n’existaient tout simplement pas. Mais, comme s’il comprenait sa solitude, son besoin de tendresse et d’affection, comme s’il la plaignait de tout son cœur, il dardait sur elle cet unique œil si bleu, si pur…

L’oreille de Yuri l’avertit que la conversation entre Gôshi Mayo et son père touchait à son terme, et elle détourna le regard de la créature ».

 

 

Alors là, on arrête tout…. Gros gros coup de cœur !! Si je pouvais, je donnerais bien plus de 5 étoiles ! Et je ne remercierais jamais assez la personne qui me l’a offert car honnêtement je ne suis pas certaine du tout que sans cela, je m’y serais intéressée. Je ne connais pas l’auteure et le titre ne m’interpelle pas spécialement (pardon Morgan of Glencoe !). Mais franchement j’ai été très rapidement sous le charme de cette histoire et complètement happée par l’intrigue, le suspense et je me suis attachée fortement aux personnages. Si vous n’avez pas peur d’entrer dans un monde où les humains côtoient les fées, alors n’hésitez pas, je vous le conseille vivement… Mais quand je dis fées, ici on ne parle pas de la fée clochette… mais de créatures apparemment assimilées par certains humains à des animaux tandis que d’autres les considèrent d’égal à égal. Parmi ces fées, vous avez des Selkies, des Spectraux (je ne suis pas certaine du pluriel pour Spectral dans ce contexte !), des Aelings, des Feux-follets, des Sylphes etc. On croise aussi des Bardes… Bref un univers assez incroyable, fantastique et poétique (j’ai beaucoup aimé). L’histoire se déroule en 1995 mais la France vit sous le règne de Louis le vingtième, un véritable tyran ! Il réside au Louvre où il bénéficie de toutes les nouvelles technologies quand une grande partie de Paris et sans doute de la France, vit dans la plus grande pauvreté, sans électricité etc. Le monde est sous la domination de la Triade : l’empire français (très puissant) – les Sultanats et l’empire du Japon. L’héroïne que l’on suit dans ce premier tome de « Dans l’ombre de Paris » est la princesse Yuri-Him, 3e femme du Japon, fille du seigneur Nekohaima, l’ambassadeur blanc du Japon à Paris. Elle est éduquée et programmée pour être une jeune femme soumise et bien élevée, destinée à devenir la prochaine Reine de France et donc pour cela d’épouser le Dauphin. Cette destinée décidée par son père sans l’avoir consultée, Yuri la découvre pour ses 20 ans en arrivant du Japon par le train à Paris. Elle n’avait pas revu son père depuis 7 ans. Le train est géré par les « Fourmis » dirigées par la Capitaine Trente-Chênes. Son équipe est formée d’humains et de Fées et donne un univers étrange. Ils joueront un rôle important dans l’histoire. Yuri-Him n’aime pas son fiancé mais elle a été éduquée pour obéir. Elle se plie donc aux différentes cérémonies jusqu’au moment où sa future belle-mère, la reine de France, Gabrielle l’invite pour parler avec elle… et contre toute attente, lui propose de choisir : rester ici et épouser son fils et suivre ainsi cette destinée choisie pour elle ou bien de partir à l’instant et de vivre sa vie comme elle l’entend… tout en lui assurant qu’on l’aidera… Yuri choisie de partir vers l’inconnu qui la mènera dans une drôle de communauté : les « Rats », qui vivent dans les égouts, dans les sous-sols de Paris. Cette communauté de vie rassemble des humains et des Fées qui vivent tous sur un pied d’égalité avec Sir Edouard comme « chef » spirituel. Cette vie de liberté est toute nouvelle pour Yuri qui aura besoin de s’acclimater. Elle va aussi devoir apprendre à faire confiance et découvrir pour la première fois l’amitié. J’ai vraiment beaucoup apprécié la métamorphose de Yuri chez les Rats où les femmes et les hommes, ainsi que les Fées de toutes races sont tous égaux. Je vais arrêter de vous raconter car ce serait trop dévoiler les ressorts de l’intrigue et ce serait dommage. Perso, j’ai été tenue en haleine tout du long et par moments j’ai été très émue et les larmes ont coulé. Oui vraiment très poignant, surtout vers la fin, mais je ne peux pas vous en dire plus…. Récit intense, étonnant, palpitant et touchant, précipitez-vous, vous ne serez pas déçus. J’attends la suite avec impatience !

 

 

 

« Alcyone était né dans ce train, wagon vingt et un, trente-six ans plus tôt. Il l’avait quitté quelques années pour aller voir si le ciel n’était pas plus bleu ailleurs, puis il était revenu. Comme la plupart des nés-Fourmi. Comme disait l’adage, « naît sur le Rail, meurt pour le Rail »…

L’Aeling se débarrassa de son fusil de fonction. Il était fier de ce qu’il était : un patrouilleur de la Rame Cinq. La rame de la célèbre Capitaine Trente-Chênes. Les treize trains de la Compagnie du Rail, huit Orient-Express et cinq Lignes Boréales, étaient d’étranges microcosmes qui effrayaient et fascinaient du plus misérable mendiant au plus riche des nobles de la Triade ».

 

 

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/of-Glencoe-Dans-lombre-de-Paris/1164379

 

 

 

« Les deux fées coururent jusqu’à l’avant du wagon pour accéder à la plateforme extérieure. Alcyone sauta pour s’accrocher au rebord du toit, s’y hissa sans effort apparent et s’accroupit pour charger sur son dos le Spectral, qui l’avait suivi par l’échelle. Accroché aux épaules de son frère, Ren s’efforça de se faire le plus léger et le moins encombrant possible. D’une puissante poussée de ses jambes, l’Aeling s’élançait déjà.

Le médecin avait beau n’en être pas à sa première course à os de fée de l’Air, la sensation en était toujours aussi impressionnante. Comme tous les siens, Alcyone était très rapide à défaut d’être particulièrement endurant : sur un parcours de moins d’un kilomètre, il n’avait aucun mal à tenir les quatre-vingts kilomètre-heure. Ce qui, sur le toit certes large d’une dizaine de mètres, mais humidifié par les pluies de septembre, d’un train lui-même lancé à peu près à la même vitesse, était très impressionnant. Toutefois, Ren n’éprouvait pas la moindre inquiétude : il connaissait son frère et lui faisait une confiance aveugle. Du moins, tant qu’il s’agissait de courir sur les toits de l’Orient-Express ».

 

 

 

« — La Capitaine ne ménage pas sa peine…, constata Ryûzaki, debout derrière elle aux côtés de la silencieuse HA-17.

Yuri hocha la tête. Elle voyait Paris grandir à vue d’œil à l’horizon. Dans quelques minutes ils arriveraient à quai, elle descendrait alors du train pour se jeter dans l’inconnu… Plus que jamais, la lettre blanche qui l’avait convoquée ici l’emplissait de frustration : elle se sentait mise à l’écart de sa propre vie. Elle reporta son regard sur la Capitaine Trente-Chênes avec ses cheveux coupés court, vêtue ce jour-là d’un pantalon, comme un homme, et qui respirait pourtant la féminité d’une façon que la princesse n’aurait jamais imaginée. Certes, cette femme inspirait respect et obéissance, mais pas à la façon impérieuse d’un homme : elle n’avait pas gagné respect et obéissance par la force, mais par la sagesse, parce que c’était la sagesse qui guidait chacun de ses actes, chacun de ses mots. Si Camille Trente-Chênes était obéie, c’était pour une simple raison : chacun se rendait compte qu’elle voyait plus juste que les autres ».

 

 

 

« Dès qu’elle avait aperçu la haie d’honneur depuis la fenêtre de son wagon, Yuri avait compris les raisons du silence de son père. Douze rangs, disposés en quinconce, de soldats en uniforme de parade : toute personne au fait des protocoles diplomatiques en vigueur dans la Triade savait que celui-ci s’appliquait au Roi de France, à l’Empereur du Japon ou au Sultan de Bagdad, et à leur proche famille. Jusqu’à preuve du contraire, son titre de princesse de très haut lignage lui donnait droit à une haie d’honneur à huit rangs. Douze, c’était quatre de trop.

Ce qui signifiait qu’elle n’était pas attendue en tant que princesse héritière de la famille Nekohaima.

Ce qui signifiait qu’elle était attendue en tant que membre de la Maison de France.

Ce qui signifiait qu’elle était fiancée à l’un des membres de la Maison de France.

Ce qui signifiait qu’elle allait épouser le seul Capétien en âge de se marier, le Dauphin Louis-Philippe Auguste de France.

Ce qui signifiait qu’elle serait Dauphine de France.

Ce qui signifiait qu’elle serait Reine de France.

Ce qui signifiait qu’elle deviendrait la femme la plus puissante du Monde.

Ce qui signifiait, surtout, que son père avait fixé son destin sans même la consulter… »

 

 

 

 

« En cette année 1995 du calendrier français (correspondant à l’an 1738-1739 du calendrier keltien en usage sur le Rail), Paris était toujours tel que l’avaient façonné les Grands Travaux quatre-vingt-dix-huit ans plus tôt : un centre rayonnant comme un soleil dont la lumière s’estompait peu à peu, en halos concentriques, jusqu’à une vague périphérie où se mêlaient bocages et baraques délabrées des derniers bastions urbains.

Si Paris-la-Blanche était un soleil, le Louvre en était le noyau incandescent ».

 

 

 

« Yuri n’avait pas besoin de réfléchir. La réponse s’était imposée à elle, simple et évidente, comme blottie depuis longtemps au fond de son cœur, et libérée par cette simple évidence : sa mère avait épousé son père par amour. Son père qui l’avait trahie. Son fiancé à elle était peut-être parfait, mais elle ne l’aimait pas. Il voulait qu’elle lui appartienne, et quelque chose en elle se révoltait à cette idée. Elle avait appartenu à son père, elle devrait appartenir à son futur époux… Or, elle ne voulait appartenir à personne.

Elle avait vingt ans et la vie devant elle ».

 

 

 

« La Selkie avait retrouvé son sérieux et sa vivacité habituels. Fredonnant une mélodie keltienne, elle quitta la chambre sans attendre son congé, laissant Yuri abasourdie.

La princesse venait de voir rire une fée. Son indignation s’estompant, elle ne put s’empêcher de trouver la situation plutôt cocasse, en effet. La troisième dame du Japon, trilingue, versée dans la diplomatie et la politique jusqu’au bout des ongles, capable d’énoncer de mémoire tout l’arbre généalogique de la plupart des familles de la haute noblesse du monde, et au fait des plus infimes détails des lois et traités qui liaient l’Empire, le Royaume et le Sultanat, était incapable de s’habiller seule… Elle sourit à son tour, presque tentée d’imiter Bran et de piquer un fou rire. Les fées riaient donc. Elles pleuraient aussi, sans doute, à l’abri des regards. Comme elle-même avait parfois pleuré, enfant, écrasée par le poids de son titre et de ses devoirs… »

 

famille

 

« – Excusez-moi, mais…tout le monde ici est vraiment sur un pied d’égalité ?

– Oui. Sur ce point, Sir Edward est très strict avec les nouveaux arrivants. Au début, nous avons tous du mal à trouver cette place vis-à-vis de l’autre, pourtant si simple, si évidente… Un égal, voilà tout. Qu’importe son espèce, son sexe, son âge ou son rôle ».

 

 

 

« Nous sommes des fées. Ce que je t’ai donné de plus dangereux, fils, c’est la vie. Nous sommes des Fourmis, et si le Rail tombe, nous tombons avec. Naît sur le Rail, meurt sur le Rail ».

Un commentaire sur “Dans l’ombre de Paris de Morgan of Glencoe

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