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La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski

« Donc, pour s’échapper, il faut se rappeler que nous ne pouvons pas envisager tous les chemins mais devons décoder seulement ceux indispensables pour sortir. Il convient d’être rapide et d’éviter l’exhaustivité. Cependant, comme nous met en garde Sénèque dans la lettre 44 de ses Epistulae morales, aller trop vite entraine également certains risques : « C’est ce qui arrive quand on progresse trop vite dans un labyrinthe : plus vite on va, plus on est pris au piège. » Des paroles qui méritent qu’on s’y attarde, surtout si l’on tient compte de la remarque de Pascal, citée dans Allégories de la lecture de Paul de Man : « Quand on lit trop vite ou trop doucement, on n’entend rien. » »

Résumé éditeur :

Une maison plus grande dedans que dehors avec en son cœur une obscurité abyssale et toujours croissante, où résonne un grondement impie qui semble vouloir déchirer les murs et dévorer les rêves. Vos rêves.

En rentrant chez eux un soir, les Navidson – Will, Karen et leurs deux enfants qui viennent à peine d’emménager en Virginie – découvrent qu’une nouvelle pièce a surgi dans leur maison… comme si elle avait toujours été là. Simple inattention ? Canular élaboré ? Mètres, plans et appareils de mesure sont réquisitionnés, et soudain l’explication la plus étrange devient la plus évidente : le foyer des Navidson est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Très vite, d’autres changements surviennent ; un mur se décale, une nouvelle porte apparaît dans le salon et derrière elle un couloir étroit et obscur. Photoreporter de renom et aventurier intrépide, Will s’y risque un soir mais, manquant de se perdre dans ce qui s’avère être un dédale immense, décide de mettre sur pied une équipe d’explorateurs chevronnés, afin d’étudier ce passage qui paraît sans fin et qui, très vite, se révèle l’être pour de bon.

Plongée dans le labyrinthe d’une maison impossible, ce roman tout en méandres cache un minotaure : au cœur de l’obscurité abyssale et toujours croissante, résonne un grondement impie qui semble vouloir déchirer les murs et dévorer les rêves.

À la fin des années 1990, « La Maison des feuilles » est un manuscrit étrange dont aucune maison d’édition ne veut. Certaines parties circulent pourtant déjà sur le net où elles créent un réel engouement. Finalement publié au début du nouveau millénaire, les succès s’enchaînent : nominé pour le Bram-Stoker Award du meilleur premier roman, lauréat du New York Public Library’s Young Lions Fiction Award, le roman devient instantanément culte et se vendra à plus d’un million d’exemplaires.

Entre récit fantastique, livre énigme et mise en abyme typographique, ce roman captivant se confie comme un trésor de générations en générations. Aujourd’hui et pour la première fois, il est offert aux lecteurs français dans son Édition couleur remasterisée.

702 pages – 2022

« Je fais encore des cauchemars. En fait, j’en fais si souvent que je devrais y être habitué maintenant. Mais non. Personne ne s’habitue vraiment aux cauchemars. Pendant un moment, j’ai essayé tous les médocs imaginables. Tout ce qui pouvait maîtriser la peur. Excédrine, mélatonine, L-tryptophan, Valium, Vicodin, presque tous les membres de la famille des barbituriques. Une sacrée liste. Souvent mélangés, toujours accompagnés de whisky, de quelques bouffées de bong qui décapent, et parfois même de vapeurs artificieuses de la cocaïne. Tout ça pour rien. Je pense pouvoir affirmer avec certitude qu’il n’existe pas encore de labo assez sophistiqué pour faire la synthèse du genre de produits chimiques dont j’ai besoin. Un prix Nobel à celui qui inventera ce truc. »

Bon, c’est le genre de chronique bien compliquée à écrire… On ne sait pas par quel bout lire ce livre étrange et alambiqué mais en parler s’avère aussi difficile. Avant de démarrer, je tiens à mettre au point quelques faits : c’est un pavé complexe autant par son contenu que par sa mise en page – c’est un véritable phénomène de littérature dont les critiques élogieuses et dithyrambiques ne se comptent plus ainsi que les forums de fans – personnellement, je n’en avais jamais entendu parlé avant qu’on ne me l’offre à Noël dernier – visiblement, je n’avais pas tous les codes pour apprécier à sa juste valeur cet OLNI (objet littéraire non identifié !). Pour info, j’ai regardé la vidéo d’une heure et onze minutes, « Mythologics #11 /// La maison des feuilles » https://youtu.be/GkZOF9Wk3Zc, qui se trouve sur le site de l’éditeur Monsieur Toussaint Louverture (qui réussit une nouvelle fois, un sacré tour de force dans l’édition de ce livre objet très étrange ! Visuellement il est très beau !). C’est en la visionnant que je me suis rendue compte qu’il me manquait vraiment des codes… Je vous conseille de la regarder, après votre lecture, car elle est remplie de spoilers mais elle donne de nombreuses explications qui personnellement m’ont ouvert les yeux sur différents aspects que je n’avais pas compris. Et une des théories de ALT 236 qui a réalisé cette vidéo analyse me plaît bien. Elle concerne la mère de Johnny, folle et internée dans un hôpital psychiatrique et qui écrit très régulièrement à son fils chéri et adoré (à la fin du livre, on découvre toutes ses lettres,… très instructif !), je ne vous en dis pas plus. La personne qui me l’a offert avait réussi à piquer ma curiosité : bizarre, biscornu, insolite, livre qui ne veut pas se laisser lire, malaise, peur etc. De plus, la quatrième de couverture est attirante… Bref, j’ai commencé ma lecture pleine d’enthousiasme tout en sachant que ce ne serait pas facile. Eh bien, la déception fut au rendez-vous. L’intrigue relatée en quatrième de couverture est délayée dans un enchevêtrement de théories plus ou moins fumeuses, réelles ou imaginées, entrecoupée de bas de page qui finalement prennent plusieurs pages, d’histoires parallèles… En effet, l’histoire que l’on pense principale (mais finalement je n’en suis plus vraiment certaine une fois le livre fini) de cette maison qui est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, qui produit des pièces, des couloirs, des escaliers et finalement un labyrinthe immense (mais vraiment immense ! Plus long que le diamètre de notre planète Terre) qui change continuellement suivant les personnes, les jours… tout cela dans une obscurité totale, malsaine et froide et avec des grondements sinistres et indéterminés. Une famille s’y installe à ses dépens : la famille Navidson. Le père de famille, Will Navidson, est un photoreporter reconnu, qui aime l’aventure et l’inconnu. Son épouse Karen, une ancienne top model, craint au contraire les lieux clos et obscurs. Ils ont deux enfants, un chat et un chien. Ils viennent d’emménager dans cette maison en Virginie, pour retrouver, pour reconstruire leur vie de famille. Cette maison si étrange et dangereuse va tout remettre en cause. Et là bizarrement, en même temps que toutes les expéditions pour explorer ce labyrinthe, au risque de leur vie et de celle de comparses qui sont venus les aider, dont le frère de Will, Tom (l’un des rares personnages sympathiques du livre !), on nous décortique la vie de couple des Navidson. Bof, peu d’intérêt. En parallèle, on nous parle également de Zampanò, un vieux monsieur devenu aveugle qui a écrit de nombreuses années sur cette maison et le « Navidson record », film réalisé par Will Navidson sur les différentes explorations. Quand Zampanò meurt, un jeune homme mal dans sa peau, qui passe sa vie à sortir avec son ami Lude, draguer (on se demande aussi pourquoi on a droit aux exploits sexuels des deux amis !) et consommer de la drogue et de l’alcool, hérite d’une malle de Zampanò avec tous ses écrits, ses recherches etc. Peu à peu, la quête de Zampanò pour le « Navidson record » va devenir son obsession et il va y laisser sa raison. Les écrits de Johnny sont au début assez rafraichissants et sympathiques mais peu à peu tout se dérègle et cela devient assez glauque. Bon je crois que je vais arrêter là ma chronique car j’ai bien peur d’être confuse et de vous embrouiller. Remarquez, lisez ce livre et vous le serez bien plus encore ! Sachez aussi que ce livre se lit à l’endroit, à l’envers, dans tous les sens… si on y arrive ! J’ai attendu, en vain, la peur à chaque page. Oui c’est étrange et on se demande jusqu’au bout ce que peut bien cacher cette obscurité et ces bruits… Mais bon, j’ai déjà eu bien plus peur en lisant un bon Stephen King !! En fermant ce livre, j’attendais encore le vrai effet wahou ! A vous de vous faire votre propre opinion. Beaucoup crient au génie, moi, je me suis tout de même bien ennuyée. Heureusement il faut de tout pour faire un monde !

« A première vue, il semble difficile de croire que les deux hommes sont de la même famille, et encore moins frères. Tom est content quand il y a un match à la télé et un endroit confortable où le regarder. Navidson travaille tous les jours, dévore des volumes entiers de critique ésotérique, et relie constamment le monde autour de lui à une chose unique : la photographie. Tom s’en sort, Navidson réussit. Tom veut seulement être, Navidson se doit de devenir. Et cependant, malgré de telles différences évidentes, quiconque regarde au-delà du grand sourire de Tom et sonde son regard peut y découvrir de profonds étangs de tristesse. Et c’est ainsi que nous savons qu’ils sont frères, parce que leurs yeux sont de la même eau. »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Danielewski-La-maison-des-feuilles/12250

Note sur Babélio : 4,09/5 (432 notes) – Ma note : 1,5/5

« Pareil au glacier Khumbu au pied du mont Everest où séracs et gouffres bleus changent de façon inattendue tout au long du jour et de la nuit, l’endroit que Navidson vient d’explorer se révèle être une structure des plus instables. Mais à la différence du glacier, ses parois ne présentent pas la moindre fissure, même infime. Absolument aucun détail visible ne permet d’expliquer ni même de prouver ces terrifiants changements qui peuvent en quelques instants seulement refaçonner un simple chemin pour en faire un réseau d’une extrême complexité. »

L’auteur : Mark Z. Danielewski

Mark Z. Danielewski naît le 5 mars 1966 à New York. Il est le fils du cinéaste polonais d’avant-garde Tad Danielewski et de Priscilla Decatur Machold. Sa sœur, la chanteuse Poe, née Anne Decatur Danielewski, naît deux ans après lui. Le jeune Mark passe son enfance à sillonner le monde, la famille suivant Tad là où le mènent ses différents projets cinématographiques. À 10 ans, il a déjà vécu au Ghana, en Inde, en Espagne, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cette vie d’itinérance fait naître chez lui un penchant pour la créativité sous toutes ses formes.

Tad Danielewski, qui a fait partie de la Résistance intérieure polonaise lors de la Seconde Guerre mondiale, transmet à son fils un sens aigu de la préciosité du temps, en particulier lorsqu’il est question de lecture et d’apprentissage. « Je savais qu’il y avait beaucoup à apprendre ici-bas », dira-t-il plus tard.

À l’âge de 10 ans, outre ses nombreux voyages, il a également déjà écrit son premier texte. Il s’agit d’un roman de 360 pages intitulé The Hell Hole, narrant l’histoire d’un adolescent drogué et malheureux dans la ville de New York, qui finit en prison. L’œuvre ne plaît pas à ses parents.

En 1985, avec peu d’argent, il part à Paris rendre visite à son demi-frère. Il y découvre une vieille machine à écrire, et commence à taper des mots. C’est à ce moment, se souvient-il, qu’il a pour la première fois pris plaisir au processus d’écriture. Il donne naissance à une histoire, « à ce point inachevée qu’elle ne méritait même pas d’être qualifiée d’incomplète », Where Tigers Dance. Elle continue néanmoins de « traîner » dans un coin de sa tête.

Trois ans plus tard, il sort diplômé en littérature de Yale. Puis il décide d’aller étudier le latin à Berkeley, en Californie. Peu après, installé à New York, il reçoit un coup de fil lui annonçant que son père est en train de mourir du cancer. Dans le bus qui le conduit vers l’ouest, il écrit une pièce de théâtre d’une centaine de pages intitulée Redwood, qu’il dédie à son père, dans une seconde tentative de gagner sa reconnaissance. Mais là encore, son travail échoue à recueillir sa bénédiction. « Pourquoi ne travailles-tu pas dans un bureau de poste ? », lui aurait-il lancé, furieux. Le jeune écrivain incompris déchire son manuscrit et décide qu’il n’écrira plus jamais. Sa sœur, qui lui rend visite quelques jours plus tard, lui ramène le manuscrit qu’elle est allée récupérer dans la poubelle avant de le rafistoler. « Elle m’a sauvé la vie », dira Mark Z. Danielewski.

Il intègre une école de cinéma à Los Angeles au début des années 1990. Parallèlement, il participe au documentaire Derrida, consacré au philosophe français, en tant qu’assistant réalisateur, technicien du son et caméraman. Il sort diplômé en 1993 ; c’est aussi l’année où son père meurt, et celle où il a l’idée d’une maison dont les dimensions intérieures excèdent les dimensions extérieures. C’est la naissance de La Maison des feuilles.

Entre 1993 et 1999, il vit de petits boulots – professeur particulier, serveur, plombier –, et finit par trouver un jeune agent littéraire, Warren Frazier, qui tombe amoureux du projet. Ils le proposent à plus de 32 éditeurs avant qu’Edward Kastenmeier, de Pantheon Books, décide de s’en emparer. Avant sa première sortie le 29 février 2000 en édition reliée, plusieurs parties du roman circulent déjà sur internet, où elles font sensation dans les milieux de la nuit à Los Angeles, Las Vegas et San Francisco. Il est nominé pour le prix Bram-Stoker dans la catégorie « Premier roman », et remporte le New York Public Library’s Young Lions Fiction Award en 2001. À ce moment-là, il est déjà culte. Depuis, il a été traduit dans de nombreuses langues, fait l’objet de recherches et continue d’être enseigné dans plusieurs universités à travers le monde.

En 2006, il publie un roman tout aussi dense et complexe, Only Revolutions, salué par la critique et finaliste du National Book Award. En septembre 2010, il annonce la publication d’une série de 27 volumes consacrée à une petite fille de 12 ans qui trouve un chat, et intitulée The Familiar. Si les premiers volumes s’enchaînent à partir de 2015, jusqu’au cinquième en 2017, début 2018, il met en pause le projet. En 2019, il publie un album jeunesse, The Little Blue Kite. Aujourd’hui, Mark Z. Danielewski est non seulement considéré comme un romancier génial et inventif, mais aussi reconnu dans le monde entier comme un artiste unique.

« [C]eux qui explorent le labyrinthe, et dont le champ de vision est restreint et fragmenté, sont désorientés, tandis que ceux qui contemplent le labyrinthe, que ce soit en le surplombant ou l’étudiant sur plan, sont émerveillés par sa complexité. Ce qu’on voit dépend de l’endroit où l’on se trouve, ce qui fait que, dans le même temps, les labyrinthes sont simples (il n’existe qu’une seule structure physique) et doubles : ils incorporent simultanément l’ordre et le désordre, la clarté la confusion, l’unité et la multiplicité, l’art et le chaos. Ils peuvent être perçus comme un chemin (un passage linéaire mais détourné vers un but) ou comme un motif (un dessin absolument symétrique)… Notre perception des labyrinthes est ainsi intrinsèquement instable : changez de perspective et le labyrinthe semblera changer. »

« « Le grognement retentit presque toujours comme le bruit d’un vent de haute montagne dans les arbres, expliqua plus tard Navidson. Au début, on entend au loin un grondement sourd, qui augmente lentement au fur et à mesure qu’il descend, jusqu’à ce qu’il soit tout autour de vous, vous enveloppe, puis vous dépasse pour finalement aller plus loin, un kilomètre, deux, impossible à savoir. » Dans son essai « La musique comme lieu dans Le Navidson Record », Esther Newhost fournit une interprétation intéressante de ce son : « Goethe a dit un jour dans une lettre à Johann Peter Eckermann [23 mars 1829] : « J’appelle architecture une musique gelée. » C’est le dégel de la forme dans la maison des Navidson qui libère cette musique. Malheureusement, comme elle contient toutes les harmonies du temps et du changement, seul l’immortel peut l’apprécier. Les mortels ne peuvent que redouter ces murs murmurants. Après tout, ne chantent-ils pas encore le chant de notre fin. » »

« Comme cela a déjà été dit dans le Chapitre III, certains critiques pensent que les mutations de la maison reflètent la psychologie de ceux qui s’y aventurent. Le Dr Haugeland prétend que l’absence inhabituelle d’information sensorielle contraint l’individu à fabriquer ses propres données. Ruby Dahl, dans sa prodigieuse étude sur l’espace, qualifie la maison d’Ash Tree Lane d’« intensificateur solipsiste », affirmant que « la maison, les couloirs et les pièces deviennent toutes le moi – un mot qui s’effondre, s’agrandit, bascule se ferme, mais toujours en rapport parfait avec l’état mental de l’individu ». »

« A force d’inspecter d’autres couloirs, d’autres coudes, Navidson finit par se retrouver dans un étroit vestibule qui s’achève par une porte. Lui et Reston l’ouvrent et découvrent un autre vestibule s’achevant lui aussi par une autre porte. Lentement, ils franchissent une enfilade d’environ cinquante portes (il est impossible de calculer leur nombre exact à cause des jump cuts), jusqu’à ce que Navidson découvre pour la première et unique fois une porte dépourvue de poignée. Plus étrange encore, alors qu’il essaie de l’ouvrir en faisant pression dessus qu’elle est fermée à clé. L’expression de Reston ne traduit rien d’autre qu’une profonde incrédulité. »

« J’espère, je crois, que les armes me feront du bien, m’accorderont une sorte de contrôle à la con, surtout si je sens l’apathie en moi devenir trop lourde et trop épaisse, m’avertissant que quelque chose approche à nouveau, rampe lentement vers ma chambre, non le fruit de mon imagination mais une chose aussi tangible que vous & moi, qui ne cesse de gratter, d’haleter et de gronder d’une terrible rage, mais qui toujours reste devant ma porte, et attend, sans doute un mot ou un ordre ou une autre sorte de signe pour enfin déclencher la violente et désormais inévitable confrontation – une chose dont la férocité n’a d’égale que ma tristesse. Jusque-là, rien, même si je sors toujours le Taurus et le Heckler & Koch de la malle, les charge, et garde le doigt sur la détente. Parfois pendant quelques minutes. Parfois pendant des heures. En visant la porte ou la fenêtre ou un coin du plafond plongé dans l’ombre. Je me couche même avec dans mon lit, planqué sous mes draps bleu ciel. J’essaie de dormir. J’essaie de rêver dans la mesure où je peux me rappeler mes rêves. Au moins, je ne suis pas sans défense à présent. Au moins j’ai ça. Une arme dans chaque main. Prêt à faire feu. La sécurité enlevée. »

« A peine entame-t-il cette nouvelle ascension que le sol en dessous de lui disparaît avec le vélo, la remorque, et tout ce qu’il a laissé derrière, y compris les réserves d’eau, de nourriture, de fusées et d’objectifs. Navidson grimpe les marches quatre à quatre en s’efforçant de distancer le plus vite possible ce gouffre galopant. Malheureusement l’escalier sinueux n’offre ni palier ni sortie. Après on ne sait combien d’heures, il atteint la dernière marche, et se retrouve alors dans une petite pièce circulaire sans la moindre issue. Seulement une série d’échelons noirs qui saillent du mur et mènent plus haut à un puits vertical encore plus étroit. »

« C.T.C. Unique amour mon Johnny, Je vis tout au bout d’un interminable couloir que les damnés heureux peuvent appeler enfer mais que les athéistes bien moins heureux – et ta mère est à la tête de cette troupe – doivent simplement s’habituer à appeler leur foyer. »

3 commentaires sur “La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski

  1. leslecturesdemamannature
    21 janvier 2023

    Mon beau-frère attendait sa réédition avec impatience et me l’a fait découvrir. Je l’ai acheté pour l’objet mais pas encore lu. A voir alors

    Aimé par 1 personne

    • Lilou
      21 janvier 2023

      À tenter ! Peut-être que tu aimeras… mais moi je suis passée à côté ! 🙁

      Aimé par 1 personne

  2. Pingback: Mon bilan lectures 2023 et mes vœux pour 2024 | Ma passion les livres

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