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Les usurpatrices de Christine Adamo

« Mais tandis que les mots s’impriment les uns à la suite des autres sur sa rétine, une déflagration énorme secoue le bâtiment. Bien plus forte, violente, assourdissante, que celle d’un supersonique qui serait passé en hurlant à côté des fenêtres.

Les vitres se mettent à vibrer, la pièce à tanguer.

Tom lâche la feuille, s’accroche au bureau derrière lui, lève la tête, écarquille les yeux devant le trou béant qui s’ouvre désormais dans la tour d’en face, la boule de feu gigantesque qui en surgit, les débris de toutes sortes qui sont précipités dans le vide. Béton, métal, bureaux, armoires, ordinateurs, papiers. Corps ».

Résumé éditeur :

11 septembre 2001, World Trade Center. 8h29, tour nord : Tom, devenu trader pour satisfaire à ses obligations de futur père, apprend que l’enfant à venir n’est pas de lui. 8h46, tour sud : un Boeing s’écrase sous l’étage où se trouve Alcina… son épouse.

Banale rencontre de la petite et de la grande histoire ? Ou épisode ignoré d’une vendetta ancestrale ?

Des Etats-Unis en pleine crise à l’Australie des surfeurs, de la Toscane des Médicis à la Yougoslavie de Tito, un nom revient : celui de Francesca Caccini, musicienne adulée en son temps, oubliée depuis. Sauf par celle qui en a fait une obsession. Meurtrière.

362 pages – 2/4/2021

« – Il semblerait qu’un avion se soit écrasé dans l’une des tours du World Trade Center. CNN est en train d’essayer de savoir ce qui s’est passé exactement ce matin au sud de l’île de Manhattan. Mais c’est sans conteste une catastrophe. Une fois de plus, à l’image…

Sans changer d’angle, le champ s’élargit, permettant à Tom de réaliser qu’au-delà des sombres nuées, le ciel est – évidemment – en tous points identiques à celui qui lui apparaît à gauche et à droite de l’écran par les fenêtres de l’amphi. La seule différence étant que, de ce côté du bâtiment, il ne voit plus que le sud de Manhattan, l’Hudson rencontrant East River, Ellis et Governors Islands. La statue de la liberté. Le tout incroyablement calme.

Que s’est-il passé ? Que vais-je bien pouvoir dire à Alcina ? Et surtout… »

J’ai tout lu de Christine Adamo et j’aime beaucoup son écriture. J’étais donc impatiente et ravie de découvrir son dernier roman. Roman à tiroirs qui se déroule sur plusieurs époques, roman choral avec des intrigues à profusion qui finissent toutes par se rejoindre et nous donner le fin mot de l’histoire. Suspense garanti. Je vous conseille tout de même d’être attentif car dans cette histoire, nous suivons de nombreux personnages sur plusieurs continents et époques et il faut suivre. Et croyez-le si vous voulez, le fil conducteur de ce récit est une musicienne du 17e siècle née à Florence, la première femme à composer un opéra : Francesca Caccini. « Les usurpatrices » est un roman de femmes, de femmes fortes, pas toujours bienveillantes, une histoire de famille aussi, famille d’origine italienne, entre amour et haine, entre tendresse et jalousie, entre entraide et rancune. Une histoire de famille compliquée traversée par la violence, le deuil et une obsession devenue maladive et criminelle. Je préfère ne pas vous dévoiler l’histoire de ce récit à suspense car ce serait soit trop soit pas assez. Tirez juste le fil de la pelote et partez à la découverte de Fran, Myrta, Tessa et Alcina entre l’Australie et New-York au moment dramatique des attentats du 11 septembre 2001. Replongez aussi dans le passé, nœud de cette affaire, aux Etats-Unis, en Russie, en Yougoslavie ou encore en Italie. Suivez également Tom, le mari d’Alcina et son destin tragique et étonnant qui se mêle douloureusement à l’histoire de la famille de son épouse. Beaucoup de secrets dans cette histoire, des secrets qui au fil du temps font beaucoup de mal aux générations suivantes. Bref, vous l’aurez compris un roman riche et passionnant que l’on ne peut pas lâcher avant la fin. Je vous le conseille !

« Au son de la voix de sa mère, Fran se sent – comme toujours depuis la mort de son père – emplie à la fois de tendresse et d’appréhension. Quel bonheur de l’entendre. Mais pourvu qu’elle aille bien. Qu’elle aille mieux.

Fran se dandine sur un pied, prend une profonde inspiration.

– Maman… (Elle essaie d’adopter un ton détendu.) C’est moi. C’est…

– Oh, mio tesoro ! la coupe illico Myrta. Où es-tu ? Si tu savais… Si tu savais… »

Lien vers la fiche du livre sur Babélio

https://www.babelio.com/livres/Adamo-Les-Usurpatrices-Suspense/1322026

Note sur Babélio : 4/5 (2 notes) – Ma note : 4,5/5

« Un bref instant, il est envahi d’un mélange d’épouvante, de pitié et de colère. Puis, au-delà de la fumée noire et des foyers encore alimentés par le bois des structures mises à nu, il voit d’autres cadavres. Que les gens aient hésité à retourner travailler ou décidé de prendre les express menant en bas, la boule de feu descendue par les ascenseurs venant du haut les a tous carbonisés quand elle est arrivée dans le vestibule.

Mu par l’énergie du désespoir, Tom court en zigzag entre les débris, se faufile dans l’entrebâillement de la porte de l’escalier sud, reprend sa descente.

Il est vite stoppé par ceux auxquels il ne s’attendait plus : des survivants ».

L’auteure : Christine Adamo

Christine Adamo, née le 4 mai 1965 dans les Ardennes en France, est une romancière française issue du monde scientifique ; trois de ses romans policiers ont un fond scientifique marqué.

Elle a écrit cinq romans : « Les usurpatrices », en autoédition (2021), « L’équation du chat », « Noir austral » et « Requiem pour un poisson », aux Editions Liana Levi (2015, 2006 et 2005) puis Folio Policier et Points poche, et « Web mortem », aux Editions Albin Michel (2009).

Elle a travaillé en Autriche, en Irlande, au Canada et en Australie et a été enseignant-chercheur dans l’enseignement supérieur. Elle a entre autres participé à la création d’un parc pour la protection du cœlacanthe (poisson-fossile vieux de 400 millions d’années et menacé d’extinction) et écrit des articles scientifiques et des livres de vulgarisation, notamment relatifs à la protection de l’environnement en relation avec la gestion des informations et connaissances. Elle est actuellement consultante.

Fan de Christine depuis toujours, j’ai réalisé une vidéo amateur sur Christine en 2009. La vidéo n’est plus à jour, puisque depuis elle a écrit deux nouveaux livres, mais ça donne une idée de sa bio…

https://www.dailymotion.com/video/x9tuui

« Elle essaie d’avaler la boule coincée dans sa gorge. Dans quoi t’ai-je fourrée, ma petite fille ? Qu’est-ce qui m’a pris de te mêler à ça ? Il faut absolument que je te parle, que je…

– Essaie encore une fois, fait à cet instant une voix derrière elle.

Voix qui, en dépit de sa douceur, la fait tressaillir. Comme à chaque fois que les deux sœurs partagent la même pensée.

Sans se retourner, Teresa rétorque pourtant.

– Non ! »

« Son regard croise celui de sa sœur. La tendresse jamais démentie qu’elle y lit lui fait comprendre – enfin – ce que Marco a vu autrefois dans cette grande bringue trop charpentée pour être jolie. Tandis que les doigts de Myrta agrippent une nouvelle fois ceux de Teresa, celle-ci se rappelle.

À l’époque, elles avaient respectivement vingt-quatre et dix-neuf ans. L’aînée servait de seconde mère à la cadette. Toutes deux ne connaissaient que le Frioul. Elles n’avaient d’horizon géographique que les champs au pied des collines formées par l’ancien glacier du Tagliamento, de perspective historique que l’empreinte des occupants successifs du Frioul. Bornes de la Via Julia Augusta, vestiges des fortifications lombardes puis du Patriarcat d’Aquilée, plaque commémorant l’invasion par les vénitiens puis par les turques, les autrichiens, les fascistes… »

Un commentaire sur “Les usurpatrices de Christine Adamo

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